Je viens de le copier dans une reponse d'une personne sur ce site qui l'avait mis en reponse! Je le ressort pour que tt le monde le voit!
Suite à la déclaration de retrait de Jacques Chirac, les éloges se multiplient dans la bouche des commentateurs. Mais au-delà du bilan présidentiel politique plutôt désastreux (vu l’état de la France aujourd’hui) la question de la responsabilité juridique du président dans l’affaire des emplois fictifs de la ville de Paris n’est guère posée. Est-ce qu’un procès contre Chirac va finalement clarifier les responsabilités dans cet affaire?
J’en doute fortement, vu l’indifférence que la France montre face aux scandales et bavures de sa classe politique. Un couple Royal-Hollande, qui sous-estime son patrimoine pour baisser ses impôts, un Sarkozy, qui achète son appartement à un prix discount (pour quoi en échange ?) – les révélations du « Canard enchaîné » en plein milieu de la campagne ne font pas grand bruit. Les politiciens seraient-ils protégés par des liens très étroits avec les médias? Possible quand on sait, par exemple, que Martin Bouygues, l’actionnaire principal de TF1, la principale chaîne française, est le parrain d’un des fils de Sarkozy. Comme a dit James Graff, journaliste américain de Time Magazine: «Dans beaucoup de pays, les journalistes font tomber les politiciens. Ici, un politicien peut faire tomber un journaliste.»
Pourtant, en Allemagne, un politicien tombe plus facilement. C’est le cas de nombreux députés fédéraux qui ont utilisé les «miles» cumulés lors de voyages professionnels à des fins personnelles – des pratiques pas criminelles mais considérées comme malhonnêtes par l’opinion publique. En France rien à voir puisqu’un politicien comme Alain Juppé, condamné fin 2004 à 14 mois de prison avec sursis pour son rôle dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, est de retour à son poste de maire de Bordeaux, même pas deux ans plus tard – et tout le monde trouve ça normal.
Il y a quelques semaines, j’ai croisé Jacques Chirac à Paris. Il est sorti du Centre Pompidou après une visite. Je profite de cet hasard pour l’interpeller : «Est-ce que vous allez au tribunal après votre mandat pour clarifier votre rôle concernant les emplois fictifs ?» Je n’ai guère prononcé la phrase, qu’un policier en civil m’a bâillonné direct, quatre flics m’emportant en courant. Puis la fouille et des propos genre: «Rentre chez toi si tu n’es pas content». On a du mal ici à critiquer les hommes au pouvoir en France.
2007-03-20
23:08:02
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No Babylon
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