« Gardez-vous des illusions ! », conseille Jacques Chirac aux Français. Derrière le profil lisse et blanc de Ségolène Royal se cachent le programme et l’appareil du parti socialiste avec lesquels il lui faudra gouverner si elle était élue. Les déclarations de son compagnon, François Hollande, sur l’annulation des baisses d’impôts pratiquées par la droite, en cas de retour de la gauche au pouvoir, dissipent à cet égard toute illusion.
Ce programme est sans doute le plus anticapitaliste qui soit depuis 1981. Tout son contenu repose sur une vision de l’homme entièrement dépendant d’un État qui décide à sa place de l’affectation des ressources, de la répartition des richesses, de la manière de les produire, de qui doit travailler, pour combien de temps et à quel prix. L’entreprise privée n’y est plus qu’un pis-aller servant à financer un maquis de monopoles, de coopératives et d’associations de camarades. L’impôt sur le revenu, l’ISF et la CSG doivent eux-mêmes permettre de rémunérer des “emplois jeunes” et des fonctionnaires, de renflouer les régimes sociaux et d’honorer les intérêts d’une dette de 1 200 milliards d’euros. Les réformes de la droite ces cinq dernières années pour faire entrer la France dans la modernité seraient toutes abrogées, qu’il s’agisse de l’ouverture partielle du capital d’EDF, de l’assouplissement des 35 heures ou de la réforme des retraites.
Un tel programme nous mettrait hors du temps car la France deviendrait le seul pays développé “collectiviste”. Surtout, il nous exclurait de l’Europe dans la mesure où aucun de nos partenaires n’accepterait de se rallier à la conception néo-marxiste sur laquelle est fondé ce projet. Et qu’on ne nous dise pas que Ségolène Royal peut s’affranchir de l’idéologie portée par les siens ! Sa victoire au second tour nécessiterait le renfort du parti communiste et de l’extrême gauche, ce qui ne ferait qu’accentuer les aspects régressifs du programme de la future coalition. Les non-dits et les sourires n’y changeront rien.
2007-01-04
21:29:07
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re@lpolitik
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