UNE VÉRITÉ QUI DÉRANGE
Éric Besson a adhéré au Parti socialiste en 1993. Il est député de la Drôme et maire de Donzère. Jusqu'au 14 février, il occupait des fonctions de direction au PS. Objet d'attaques personnelles insidieuses suite à sa démission, il vient de publier un livre (Qui connait Madame Royal ? éditions Grasset, entretien avec Claude Askolovitch) pour rétablir la vérité.
« Pourtant jusqu'à ma démission, j'ai été un artisan loyal de sa campagne, je me forçais à avancer en dépit de ce que je constatais, j'ai vu la brutalité, j'ai vu l'impréparation. La désinvolture. J'ai vu la démagogie. »
L'élu socialiste évoque longuement son amitié avec François Hollande et François Rebsamen qui lui ont confiés le travail stratégique de secrétaire national du PS à l'économie.
« C'était énormément de travail, le mien et celui de dizaines d'experts bénévoles (...). Mais j'ai compris que ce travail ne servirait à rien (...) Avec l'aventure Royal, on est entré dans le royaume de l'improvisation, de l'amateurisme et de l'apparence (...). Mon boulot, et celui de tout le PS, ce n'était plus de construire, mais de cacher cette réalité. »
Éric Besson décrypte la méthode de la présidente de la région Poitou-Charentes et donne dans son ouvrage de très nombreux exemples à propos des errements et des méthodes de la candidate du PS sur l'encadrement militaire des délinquants, le service civique, la stratégie nucléaire, etc.
« Elle joue de sa victimisation, elle instrumentalise le féminisme, les souffrances des femmes et celles des exclus pour asseoir son pouvoir. Elle promeut une démocratie participative qui n'est que mascarade. Seule sa propre gloire la motive. Elle use et abuse de démagogie (...) Seule sa propre gloire la motive (...). Finalement, avec Ségolène, nous avons une candidate qui dit à chacun ce qu'il veut entendre. »
Profondément blessé dans son engagement d'homme de gauche et mortifié par ce qu'il a vécu dans les coulisses du PS, Éric Besson évoque aussi Nicolas Sarkozy.
« Je suis intéressé, je n'ose pas dire attiré par l'énergie qu'il dégage, il a une énergie vitale énorme et une culture de l'action qui m'impressionnent et m'attirent. »
Ayant pris la décision de ne plus subir ce qu'il qualifie de « poujadisme de gauche » Éric Besson a annoncé qu'il ne se représenterait pas aux élections législatives. Le député socialiste conclut :
« Je pense en conscience que Ségolène Royal ne doit pas devenir présidente de la République. Je ne le souhaite pas pour mon pays. Je le redoute pour mes enfants (...). La France ne peut s'offrir le luxe de cinq ans d'errements et d'immobilisme. Elle ne s'en remettrait pas. »
2007-03-22
05:53:51
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demandé par
berenice
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