Sarkozy et Le Pen se livreraient-ils à une parade nuptiale ? Les deux hommes multiplient, en tout cas depuis quelque temps, les amabilités. Dernière manifestation de prévenance : le président du Front national a admis hier sur LCI ne pas exclure l’hypothèse d’un soutien à Nicolas Sarkozy dans le cas où celui-ci affronterait un candidat de gauche au second tour en 2007. À la question : « Auriez-vous moins de mal à appeler à voter Sarkozy que vous n’en avez eu pour appeler à voter Chirac ? » Jean-Marie Le Pen a répondu « sans doute, oui, tout de même ». « Jacques Chirac a témoigné à l’égard du FN d’une hostilité constante et injustifiée [...] alors que M. Sarkozy, lui, nuance tout de même sa rivalité politique naturelle », s’est justifié le leader d’extrême droite, heureux de constater que « sur un certain nombre de sujets (Nicolas Sarkozy) est d’accord avec (ses) propositions et analyses ». Il est vrai que les récents propos du ministre de l’Intérieur faisant de l’immigration la cause des incendies meurtriers dans des immeubles parisiens vétustes ont dû sonner comme une douce musique aux oreilles de Jean-Marie Le Pen. « À force d’accepter des gens [...], on se retrouve dans une situation où on a des drames comme ça », avait lancé Sarkozy. Il n’y a pas l’épaisseur d’un papier à cigarette entre ces propos écoeurants et ceux de Le Pen prêchant, après ces drames, de « mettre un terme à la béante et criminelle ouverture de nos frontières ».
Ces convergences confirment l’un des aspects les plus inquiétants de la stratégie sarkozienne : la détermination à construire patiemment des ponts entre la droite de gouvernement et l’extrême droite raciste.
2007-02-28
20:05:28
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aldente357
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