Lionel Jospin : l’avenir passe par la création d’ensembles européens puissants
LE 42e Salon aéronautique et spatial a fermé ses portes hier, en affichant un bilan plutôt positif. La plus grande manifestation internationale de ce secteur industriel civil et militaire a confirmé « la reprise » économique. Samedi midi, à l’occasion de la clôture officielle du Salon par le premier ministre, Serge Dassault, président du GIFAS (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), a fait état pour 1996 d’un chiffre d’affaires global de « 108 milliards de francs », soit « une hausse de 7% ». Un résultat essentiellement dû « au marché civil qui s’accroît, alors que le militaire poursuit son repli ». Au nom des industriels, Serge Dassault a lancé un message fort au nouveau gouvernement : « Nous avons besoin d’une politique volontariste et dynamique », a-t-il dit, en soulignant à plusieurs reprises « que, une fois perdues, les compétences ne se retrouvent jamais ». Certes l’industrie aéronautique et spatiale a des atouts. Reste à les préserver et à les développer. Et le président du GIFAS de présenter quatre objectifs. Premièrement : « développer notre effort de recherche » en ayant recours pour les programmes civils « au système des avances remboursables ». Secondo : « renforcer nos positions exportatrices dans un environnement ultraconcurrentiel ». Troisièmement : « préserver l’emploi de personnels très qualifiés ». Le tout avec « la dimension européenne et le renforcement d’alliances ». Au passage, Serge Dassault a fait état des « coûts de main-d’oeuvre trop importants » en « dépit des gains de productivité », demandant « que l’Etat applique une règle du jeu claire » et créé pour les entreprises « un environnement fiscal et social favorable ».
13 h 30 précises. Lionel Jospin monte à la tribune. Un moment fort attendu par les industriels. Silence dans la salle. « Je connais les attentes, je mesure les enjeux, je sais les échéances », commence l’orateur, « mais je souhaite que les questions importantes fassent l’objet d’un examen approfondi au sein du gouvernement avant toute prise de décision ». Il n’en dira pas davantage sur la privatisation de Thomson et d’Aérospatiale ou sur la fusion de cette dernière avec Dassault. Pour autant, estimant qu’il s’agit là de dossiers à gérer « sans tabou ni exclusive », Lionel Jospin considère « essentiel le rapprochement des compétences civiles et militaires dans le secteur aéronautique ». Puis, prudent, il donne les grandes lignes à suivre, répondant globalement aux souhaits des industriels du GIFAS.
« L’avenir de l’industrie aéronautique et spatiale sur le Vieux Continent passe avant tout par la constitution d’ensembles européens puissants, capables de se développer face à leurs concurrents américains », souligne le premier ministre. « Nous avons été trop longtemps figés. Nous devons être aujourd’hui en mesure de répondre à cette exigence. » Dans ce cadre, face au dollar, il pense que « la réalisation de la monnaie unique constitue (...) un atout absolument déterminant ». Et inquiet de la fusion Boeing-McDonnell Douglas, prône en faveur « d’une concurrence équilibrée et transparente ». A propos d’Airbus, Lionel Jospin estime « important de progresser vers l’adoption d’un nouveau statut », afin « de financer dans de meilleures conditions les nouveaux types d’avions ».
2007-03-03
01:30:23
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maureen
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