Enfin quelqu'un qui voit clair dans ce processus de délocalisations. En effet, j'habite dans un pays très pauvre qui n'en est même pas au niveau d'intéresser les investisseurs dans l'industrie. Lorsque je voyage en Europe, je m'étonne toujours d'entendre les gens qui se plaignent unilatéralement des délocalisations sans soulever le problèmes de la création d'emplois dans les pays en voie de développement. Mais, en fait, ils ne sont pas informés.
Il est naturellement juste que les classes populaires de ces pays aient accès à l'emploi, à l' éducation, à la santé etc...
Et la mondialisation, si elle était "naturelle"et non pas controlée par le Nord afin d'en tirer tous les profits, pourrait ètre bénéfique à tous. Cependant, sous prétexte d'établir "des règles afin d'éviter tout dérapage et mettre la mondialisation sous controle, au service des ètres humains", ce sont leurs mots répétés à l'infini...Leur mêmes radotages.
Alors on fait intervenir les grandes institutions internationales, qui viennent avec leurs recettes toutes prêtes.
Et on procède à des "réajustements structurels" qui consistent à dégraisser fortement les dépenses publiques non-rentables comme justement la santé et l'éducation, les privatisations des entreprises publiques qui sont naturellement vendues aux grandes compagnies internationales, y compris celles qui sont rentables et même particulièrement celles qui sont rentables. Les états sont donc invités à investir dans les routes et les communications par exemple, ce qui a pour effet immédiat de faire signer des contrats avec les multinationales de la construction. Ce qui facilitera l'implantation de l'industrie touristique ou manufacturière dans l'arrière pays. Ce qui peut être bénéfique à court terme. Cependant, le fait de ne pas investir dans l'humain, la santé et l'éducation, confine les populations de ces pays à l'état de main-d'oeuvre misérable bon marché et sans espoir d'en sortir. Et l'encadrement ? Il sera assuré par eux, gens du Nord, avec gros salaires et gros avantages.
Sur le plan agricole, même chose, on vous invite à supprimer les barrières douanières et, résultat, vous n'avez plus rien de national non seulement à exporter mais même quant à la consommation intérieure.
Tout le monde a entendu parler du problème du coton en Afrique sahélienne, les USA subventionnent leur industrie avec pour effet, de maintenir des prix bas et de supprimer les productions nationales.
Changement de discours : plus question, quand ils sont concernés les USA ou l'Union Européenne, d'appliquer à eux-mêmes les recettes des institutions internationales quant à la non-intervention de l'état et la suppression des barrières douanières...! Et on revient avec les vieux arguments de mondialisation controlée, en évitant les fameux dérapages dont je parlais plus haut...
Comment procéde-t-on de façon concréte pour éradiquer une production nationale ?
Une commission d'une institution quelconque vient dans votre pays pour constater que le prix de votre riz (par exemple) est trop élevée pour le niveau de votre population déjà très pauvre. Les délégués sont souvent des citoyens du Nord, qui ont l'air docte, des puits de sciences, parlent la bouche en cul de poule...ce qui parait drole dans des pays tropicaux plus relaxes, on aurait peur de les contredire tellement ils ont de l'assurance et leurs arguments imparables. Ils parlent à la télé, disent qu'ils aiment le pays et sa gentille population très accueillante etc...
Ils gagnent 1300 euros par jour rien qu'en indemnités en plus de l'hotel, l'avion etc... Mais cela, ils ne le disent pas à la télé...Ils donnent la parade à votre problème, c'est l'aide alimentaire.
On va vous envoyer du riz a prix bonifié pour stabiliser les prix sur le marché. Un état va acheter en quantité une production de riz à un prix trés élevé et vous le "donner", en fait il sera vendu à un prix légèrement inférieur à celui de votre production nationale.
Le résultat à court terme est que votre production de pauvres non subventionnée va ètre éradiquée en quelques récoltes faute de clients..Trop cher votre riz. Il va pourrir dans les silots.
On pourrait y voir un avantage, par exemple, si dans un pays donné la production nationale a disparue, l'aide alimentaire pourrait étre assurée par un pays du Sud comme l'Inde ou le Vietnam..Echanges Sud-Sud, on appelle ça. On aurait tort de penser cela, ces pays n'ont pas les moyens de vous aider et, de toute façon, ils n'auraient pas le droit d'accorder des subventions d'état sans s'attirer les foudres des USA ou de l'UE qui parleraient de concurrences déloyales...etc... Donc, ce sont les Etats-Unis, pays sérieux, qui assureront l'aide en question en achetant du riz à leur propre production, vous l'expédie et vous le vend 2$ de moins (la subvention) le sac de 50 KG.
Aprés le "coup de l'aide alimentaire, on va revenir sur des positions idéologiques plus libérales avec ce type de discours : " l'aide alimentaire n'est pas une solution...il faut laisser jouer la loi du marché "etc... Et on laisse tout tomber.
Résultats, les compagnies rizicoles américaines, qui bénéficiaient des largesses du gouvernment US par les subventions, se retrouvent en situation de monopole puisque plus de production nationale et pas de concurrents asiatiques ficelés.
Et donc, ces compagnies du Nord, importent chez vous en quantités gigantesques et, bien sur, au prix fort (plus de subventions). Ce qui fait de votre pays un des principaux clients du commerce extérieur de tel pays riche, ex.
Le Guatemala, le Honduras et Haiti sont devnus des pays leaders dans l'importation de riz américain... Celui qui pense qu'une nouvelle commission internationale pourrait venir constater des prix trop élevés pour le niveau de vie local (ce qui est le cas) se tromperait.
Comme il y a des élections dans ces pays dits "démocratiques" mais toujours pauvres, des candidats promettent lors de leur campagne , de rétablir la production nationale de tels produits agricoles, pour créer des emplois, ne pas être dépendant de l'étranger, réduir les sorties de devises...
Certaines grosses compagnies étrangères trouvent le sujet intéressant et promettent de collaborer sur un bon projet.
Cela arrive aux oreilles des syndicats du Nord qui, devinez quoi ?..s'inquiètent des projets de délocalisations de la production de la compagnie vers tel ou tel pays...etc... Non pas qu'ils soient contre qu'un pays pauvre pense à s'en sortir mais, vu les intérèts en jeu,ïl faut prévoir des accompagnements, proposer des alternatives, palabrer en faisant durer la rente de situation.
Vous voyez que rien est simple (quand je parle des Etats-Unis, c'est à titre d'exemple, la politique de l'Union Européenne est toute aussi néfaste...)
2007-03-24 04:23:31
·
answer #1
·
answered by zen50 2
·
0⤊
0⤋
les décisions stratégiques de l'entreprise doivent rester secrètes afin de déjouer la concurrence et garder son marché.
Il ne faut pas oublier que le but premier d'une entreprise est de générer des profits!!
2007-03-23 05:32:24
·
answer #2
·
answered by snannoo 3
·
3⤊
0⤋
Ce n'est pas toujours (pas souvent ?) une question de survie pour l'entreprise : Xerox, Hertz, Yahoo, Google, Oracle et tant d'autres, par exemple, qui ont leur Headquarter en Irlande. Quant aux salariés de plus 50 ans qui devraient se porter volontaires pour suivre l'entreprise, je trouve ça scandaleux comme idée. Mais j'imagine que plus le temps va passer et moins il sera possible de construire sa vie telle qu'on l'entend aujourd'hui...La flexibilité c'est bien jolie en théorie -et on n'y échappera pas- mais humainement c'est une autre paire de manche, et à fortiori à 50 ans.
2007-03-23 09:41:01
·
answer #3
·
answered by Anonymous
·
1⤊
0⤋
Ce concept s'appelle la spécialisation, au niveau économique ça se défend, un pays fait ce qu'il sait le mieux faire en terme de capital et de main d'oeuvre. Si un autre pays est plus compétitif, c'est que ce pays n'a pas trouvé sa spécialisation.
Au niveau humain, ça pose des problèmes. Premièrement la reconversion, c'est sur que si elle n'est pas bien gérée, le résultat sera catastrophique.
Le deuxième problème, c'est que bien souvent il s'agit plus d'exploitation qu'autre chose. As tu vu les Chinois accéder à la démocratie avec la hausse de leur économie? non, car ils ne sont pas plus riches, une petite bourgeoisie seulement l'est (comme par hasard, les 2/3 font partie du parti)
Donc pour répondre à ta question, les délocalisations font partie du cours des choses et vouloir les arrêter serait idiot et protectionniste.
Mais que cela ne nous empêche pas de bien les faire.
2007-03-23 05:43:01
·
answer #4
·
answered by El Chacal 3
·
1⤊
0⤋
Délocaliser est souvent une nécessité vitale pour l'entreprise.
Si tu lâches une brique, elle tombe. Diras tu que c'est injuste, même si elle te tombe sur le pied ?
2007-03-23 05:38:21
·
answer #5
·
answered by Chou Xiwang 4
·
1⤊
0⤋
Oui c'est une façon de voir les choses.
Les patrons pourraient aussi, en délocalisant, emmener 50 % de ses ouvriers, ça diminuerait le nombre de personne laissé sur la touche. Ces personnes en vendant leur bien pourraient avoir l'air d'être riche dans le pays où ils arrivent.
Je propose même que ces 50 % de personne soit les plus âgés volontaire car leur reclassement est souvent difficile.
2007-03-23 05:36:15
·
answer #6
·
answered by magyl 2
·
1⤊
0⤋
C'est un fait : les délocalisations rendent les riches plus riche que le pauvre moins pauvre. La preuve, 8% d'augmentation du nombre de milliardaire pour 4 à 5 % de croissance mondiale.
Par ailleurs, nous vivons une guerre économique : le mot justice a du mal à prendre sa place dans ce contexte.
2007-03-23 05:35:10
·
answer #7
·
answered by Yahoopseudo 5
·
1⤊
0⤋
Du point de vue des entreprises, les délocalisations représentent un choix pour ne pas disparaître.
2007-03-23 05:28:14
·
answer #8
·
answered by Big bisou 7
·
2⤊
1⤋
Si le marché de l'emploi et les emplois eux-mêmes étaient plus souples, il n'y aurait pas besoin de ce laps de trois ou quatre ans de préparation.
2007-03-23 05:23:01
·
answer #9
·
answered by Anonymous
·
1⤊
0⤋
Ton approche est intéressante, car elle fait apparaitre la délocalisation comme un partage des richesses Nord/Sud (ou Nord/Est). Vaut-il mieux 100 emploi en Europe ou 500 en Asie ?
Mais la délocalisation n'est juste que si les personnes touchées sont formées efficacement et à temps, et que notre société sait s'adapter en créant des emplois alternatifs (dans les services par exemple).
A mon sens, lutter est une erreur, il faut accompagner le changement pour que la planète en tire du profit.
2007-03-23 12:40:21
·
answer #10
·
answered by Anonymous
·
0⤊
0⤋