La philosophie du pardon
Pardonner à l'autre est une marque d'amour pour soi,
car c'est d'abord pour soi qu'on pardonne à l'autre.
Le pardon voit au-delà des motivations de l'autre,
pour atteindre la place en lui où il a les mêmes
attentes que nous.
Oublier la faute de l'autre, voilà la plus douce des
vengeances.
Le pardon est la façon de combattre l'intolérance,
car la tolérance ne se bat jamais avec l'intolérance.
Le pardon est un soulagement pour le coeur de celui
qui le donne,
et une paix de l'esprit pour celui qui le reçoit.
Le pardon est le refus pacifique
de continuer à se défendre contre l'amour.
On est libre de refuser le pardon,
mais on n'a pas la liberté d'en refuser les
conséquences.
Le pardon est une vision au-delà des apparences
qui voit plus loin que l'évidence.
On apprend à pardonner aux autres
en même temps qu'on apprend à se déculpabiliser
soi-même.
On ne s'est pas pardonné ses propres erreurs
quand on doit se valoriser des erreurs des autres.
Si on ne se pardonne pas, on ne peut pas oublier ses
erreurs,
et on continue toujours de rappeler à l'autre les
siennes.
L'amertume disparaît quand on se pardonne,
et la joie revient quand on pardonne à d'autres.
On ne se pardonne pas d'être comme on est,
quand on ne sait pas qui on est.
C'est parce qu'on est incapable de se regarder sans se
blâmer,
qu'on accuse souvent les autres de ce qu'on refuse de
voir en soi.
La fuite est une réaction devant un obstacle, mais si
l'obstacle c'est nous,
on ne pourra jamais l'éviter complètement.
La difficulté du pardon nous demande un travail
dont on n'a pas l'habitude,
comme des muscles qui s'atrophient sans exercices.
Se pardonner est un besoin,
pour ne plus avoir à attendre le pardon des autres.
Qui ne se pardonne pas ses erreurs passées
ouvre la porte à de futures bêtises.
La meilleure façon de culpabiliser les autres
est de ne pas se pardonner.
C'est parce qu'on a trop longtemps toléré nos
comportements,
qu'on ne tolère plus ceux des autres. C'est parce
qu'on s'est trop longtemps préoccupé du comportement
des autres,
qu'il faut maintenant s'occuper du nôtre.
On ne peut plus condamner personne
quand on peut pardonner à l'autre de nous avoir
condamné.
Certains ont un langage étonnant, d'autres, un silence
éloquent.
Recevoir le pardon ne suffit pas, il faut aussi se
pardonner.
On ne pardonne pas à l'autre son erreur,
tant qu'on se refuse soi-même d'en faire.
Justifier son erreur nous encourage à la répéter,
se pardonner nous incite à ne pas la refaire.
A trop comprendre les autres, on ne se comprend pas,
à ne pas leur pardonner, on ne se pardonne pas.
Pierre Trépanier. ( historien - philosophe)
2006-07-25
09:36:51
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