English Deutsch Français Italiano Español Português 繁體中文 Bahasa Indonesia Tiếng Việt ภาษาไทย
Toutes les catégories

2007-01-04 19:59:18 · 5 réponses · demandé par Mynh 2 dans Santé Santé féminine

5 réponses

PEUT-ON PARLER D'INSTINCT MATERNEL ?

Le Petit Robert donne comme définition de l'instinct : "impulsion qu'un être vivant doit à sa nature." "Tendance innée et puissante commune à une espèce". Donc s'il s'agissait d'instinct une mère devrait ressentir une "tendance puissante" à materner son enfant et ce de façon innée, comme si ceci était inscrit sans son génotype et attendait le "stimulus-signe" pour être déclenché. Or, il suffit de regarder autour de soi pour s'apercevoir qu'une mère ne va pas toujours de façon systématique et spontanée, s'occuper de son enfant, le materner, l'aimer.

Alors qu'est-ce donc ce fameux instinct maternel ? Pour essayer de le comprendre, nous pourrions nous servir d'une expérience décrite par Messieurs Harlow et Bolby. Ils ont utilisé trois groupes de singes :

* Un groupe témoin : des guenons qui mettaient bas et élevaient elle-mêmes leurs petits. Résultat : bonne survivance des petits, taux de mortalité normal dans les conditions de captivité.
* Deuxième groupe : des petits "élevés" par une mère de fil de fer recouverte de fourrure et affublée de biberons. Les petits pouvaient s'agripper à la fourrure et téter. Résultat : forte mortalité.
* Troisième groupe : des petits "élevés" par une mère fil de fer affublée de biberons. Résultat : des petits mouraient. Si les expérimentateurs arrivaient à sauver une femelle, elle refusait de s'accoupler et s'ils pratiquaient une insémination artificielle, elle mettait bas mais refusait de s'occuper de son petit.

Cette expérience vient donc infirmer l'idée d'un comportement instinctif de maternage.

Qu'en est-il chez l'humain qui est comme on le sait davantage un être de culture que d'instinct ? Notre expérience de psychanalyste nous apprend qu'il n'y a nul comportement inné mais que la jeune mère a fréquemment tendance à reproduire le comportement de sa propre mère, j'en voudrais pour exemple le fait que la plupart des enfants battus le sont par des parents qui ont été eux-mêmes battus. Lorsqu'une mère se révèle froide et dure avec son enfant, il n'est pas rare de retrouver les mêmes caractéristiques chez sa propre mère. Nous avons à faire là à un phénomène de répétition (voir lexique). Nous constatons donc que nous sommes d'avantage dans un comportement acquis qu'inné.

Alors pourrait-on dire que l'on n'a donné que ce que l'on a reçu ? Nous savons bien que ce n'est pas le cas... En effet, le plus souvent, la mère va donner à son enfant tout ce qu'elle aurait aimé recevoir de sa propre mère, tout ce dont elle a manqué, y-a-t-il une contradiction ? Non, car tout ceci est une question de degrés ; tant que la mère reste dans un sentiment d'avoir manqué d'amour quand elle était enfant elle va "compenser" et donner à son enfant ce dont elle a manqué. (Il n'est pas évident que ce soit ce que son enfant souhaite... !) mais si le manque est tros grand, si nous sommes dans une carence sévère... alors aucune manifestation d'amour maternel n'est possible.

Ceci nous évoque une patiente : élevée dans ce que l'on appelait autrefois l'orphelinat, elle se souvient d'avoir manqué d'affection et pour prendre la mesure de son dénuement : sa faim était telle qu'elle avait mangé les feuilles de son cahier de brouillon. Elle a été punie sévèrement pour ce geste : on l'a enfermée un jour entier dans un placard. Mariée, mère d'une petite fille non seulement elle était incapable d'avoir un geste tendre pour son enfant (alors que pour la plupart des mères le geste vient tout seul) mais si la petite fille s'approchait d'elle, pour un moment de tendresse, "c'était plus fort qu'elle" elle la repoussait, c'était intolérable. Cette demande d'amour réacutalisait sa demande à elle, sa détresse d'enfant, sa souffrance de n'avoir pas eu de mère. Elle était envahie par une angoisse et une souffrance qui l'obligeait à repousser avec brusquerie toute tentative de demande d'amour de sa fille. La douleur de ne pas avoir de mère peut durer tout une vie : une vieille dame qui, elle aussi n'avait connue que l'orphelinat (et qui d'ailleurs n'avait jamais pu être mère), murmurait sur son lit de mort, la phrase qu'elle répétait toutes les nuits dans son enfance "maman, pourquoi ne viens-tu pas me chercher" ? Si l'idée d'un amour maternel instinctuel est tellement ancrée chez l'homme, c'est vraisemblablement parce qu'il a le besoin vital d'y croire.

Ces exemples montrent bien que l'on ne peut pas parler d'instinct quand il s'agit d'amour maternel, car comme nous l'avons vu même chez les animaux, la guenon ne pouvait pas nourrir son petit dans le cas du troisième groupe de l'expérience de Messieurs Harlow et Bolby. Quant aux humains, nous sommes avant tout "parlêtres" comme le disait Lacan et ceci vient totalement régir notre personnalité, notre sexualité... mais ceci est une autre histoire... !

J'attends vos remarques sur femiweb.com elle me feront avancer dans ma réfléxion. Merci.

2007-01-04 20:07:23 · answer #1 · answered by Yold 2 · 0 0

Il me semble qu'un instinct a cette particularité d'être commun à toute une espèce, or, ici, c'est loin d'être le cas. Pour moi il s'agit plutôt d'une shape sociale. Osons parler de fibre : certaines le sentent, d'autre pas. Nous sommes tellement culturalisées aussi...

2016-12-15 10:45:47 · answer #2 · answered by bettssr 2 · 0 0

c se sentir résponsable de son enfant, l'aimer tout de suite, chose assez suprenante parce que c la seule personne que vous aimerez tout de suite sans connaître, c avoir cette chaleur et cette douceur, cette attention envers votre enfant sans faire d'effort, "un instinct", un réflèxe, sentir quand il a besoin de vous, quand il a mal sans pour autant qu'il vous le dise, ête une maman présente et attentive tout simplement, il ne faut pas trop chercher a comprendre ça se ressent, ça ne s'explique pas!

2007-01-08 19:46:02 · answer #3 · answered by lina 2 · 0 0

Ce fameux “instinct maternel”, est-il une évidence ? Les faits et l’histoire montrent qu’il n’en a pas toujours été ainsi.

Par exemple, l’historienne Elisabeth Badinter a décrit les pratiques de placement des jeunes enfants durant les siècles passés. Ils étaient placés chez une nourrice, à la campagne, jusqu’à l’âge de 6 ans environ, période pendant laquelle les parents n’avaient que peu (ou pas) de contacts avec eux. Situation tout à fait inimaginable de nos jours, où même le simple fait de faire garder son enfant lorsque l’on travaille nous semble déjà fort culpabilisant.

Au fil du temps, les choses ont bien changé, et l’enfant a pris une valeur de plus en plus importante au sein des familles.

Les progrès de la médecine ont eu un impact important sur cette situation. La naissance est devenue un événement souhaité, les risques de mortalité sont très faibles, toutes conditions favorables à un investissement fort du jeune enfant par sa famille. Le bébé est ainsi devenu un “enfant-roi” centre d’intérêt de ses parents.

Il existerait en chacun de nous, homme et femme, un désir d’enfant. A la base de ce désir, se trouvent notamment : un désir de donner la vie, un besoin de création, un soucis de perpétuité, une idée de rester en vie, l’envie de transmettre son nom à la génération suivante, ...

Il y aurait chez la femme, dès son enfance, une représentation de la maternité. On en a une illustration par les jeux de poupée, de dînette, ou de papa-maman. Cet instinct de la maternité précède donc la grossesse, recouvre cette période et se poursuit tout au long de la vie de l’enfant, même devenu adulte !

Il faut aussi distinguer le désir d’enfant lequel suppose que l’on a tout un projet pour celui-ci, du désir de grossesse. Dans ce dernier cas, la mère souhaite avant tout être enceinte, notamment pour se prouver qu’elle peut avoir un enfant, ou parce qu’elle apprécie cette phase particulière de sa vie, sans avoir particulièrement envie d’avoir un enfant. Dans la majorité des cas, fort heureusement ces deux projets se rencontrent chez la même personne. On peut fort bien aimer être enceinte et souhaiter un enfant pour lui-même.

Pour beaucoup d’auteurs, on ne naît pas mère, on le devient. Ainsi, pendant la grossesse, la future maman se prépare à devenir une “bonne mère”, relativement adéquate et compétente. Les bébés ne sont pas livrés avec “un mode d’emploi”, c’est à toute maman (et à tout papa) de s’adapter à chacun de ses enfants, en fonction de ses besoins et de son tempérament.

Cet instinct maternel et le lien qui se tisse dès la grossesse entre la future maman et son bébé rendent cette tâche possible. Cette sensibilité toute particulière des mamans les rend attentives aux attentes et aux besoins de leurs enfants, chacun reconnus dans leur singularité, lui permet de se réveiller chaque nuit au moindre pleur de bébé, presque de les anticiper même ! Cet instinct ne les lâchera plus et les fera s’émerveiller sur le moindre dessin de son enfant, se soucier à chaque petit bobo ou chaque maladie, ou encore lui permettra de trouver le geste ou le mot qui réconforte son petit. C’est lui aussi qui la rendra sensible à toute séparation avec son enfant, la rendra émue lors de la rentrée scolaire, mais aussi il lui permettra d’être la personne qui connaît le mieux son enfant et lui permettra de s’épanouir et de grandir en sécurité. La maman sera sensible et fière de la réussite scolaire, social ou professionnelle de son enfant, elle sera tout autant marquée quand il rencontrera une difficulté. Et même lorsqu’il sera devenu adulte, ce sera toujours son enfant, qu’elle aura toujours envie de conseiller, d’aider et de protéger. Pour permettre à son enfant de grandir, il lui faudra aussi le laisser faire ses propres expériences, se faire discrète, mais rassurante.

Etre mère, c’est vraiment une mission pour toujours et pour tous les jours !

2007-01-05 12:14:52 · answer #4 · answered by JENNY 2 · 0 0

C'est ce qui fait que quoi qu'une mère fasse, elle agit toujours en prenant en compte la sécurité et l'équilibre de son enfant. C'est le fait de toujours agir au mieux pour son enfant? C'est faire passer son enfant avant tous et tout le monde.

2007-01-04 20:56:44 · answer #5 · answered by saxel 3 · 0 0

fedest.com, questions and answers