Bonjour Boney
Je ne sais pas si vous pouvez vous souvenir de vos parents, mais je vais vous raconter quelque chose :
J’avais deux ans lorsque nous avons quitté la Hongrie, mes parents et moi, en 56…
Toute ma vie j’ai entendu mes parents raconter la Saga de la Grande Traversée… Moi, dans ma tête j’avais des images, des odeurs, des sons et des couleurs, choses auxquelles les grandes personnes autour de moi n’attachaient pas d’importance et dont ils ne parlaient jamais. J’ai grandi avec ces souvenirs, des images de la forêt de pins que nous avons traversés, le bruit du vent qui ressemblait à des voix humaines, le froid de mes pieds que mon père cachait dans la poche de son manteau pour les réchauffer (je voyageais à dos de papa). Le cri des oies quelque part près de la frontière de la Yougoslavie et une image d’une dame qui parle avec ma mère dans une pièce verte avec des tuyaux étranges dont la peinture s’écaille… Elle porte un foulard rouge.
J’ai aujourd’hui 51, bientôt 52 ans. Il y a deux ans, lorsque mon père est décédé, je suis allée à Vancouver, ville ou demeurent mes parents, pour son enterrement… Au petit goûter que l’on a donné après la cérémonie, j’ai vu une dame, bien qu’elle ait les cheveux blanc et la peau qui reflète ses 78 ans, son visage m’a semblé familier. Il y avait beaucoup de monde, ma mère un peu perdue ne nous a pas présentés l’une à l’autre. Je parlais avec des gens que je connaissais et des amis de mon père, quand une drôle d’image m’est venue… Cette dame, un foulard rouge sur la tête avec ma mère et l’image ne voulait pas me quitter. C’était tellement fort que j’en étais toute bouleversée, il ne me fallait pas grand chose, je venais de perdre mon père… J’ai traversé la pièce et je suis allée lui demander si je ne l’avais pas vue auparavant. Elle m’a souri et m’a demandé si je ne la replaçais pas, elle savait qui j’étais, moi pas. Je lui ai raconté le foulard rouge… Pour faire une histoire courte, cette dame a rencontré mes parents à Nishkabanya, ville de Yougoslavie où les réfugiés hongrois avaient été rassemblés. Elle n’en revenait tout simplement pas. La pièce verte avec les tuyaux était la salle de lavage de l’Hôtel, le foulard était rouge à pois blanc… Cette dame avait vécu en Australie et six mois auparavant était venue résider chez sa fille à Vancouver. Elle avait renoué avec mes parents à ce moment, mais mon père était trop malade pour que ma mère me parle de rencontres d’amis, notre seul sujet de conversation était la santé de mon papou.
Je vous raconte ceci pour vous dire que cela se peut, de ne pas écouter les gens qui généralisent car la mémoire des individus est insondable comme leur âme. Si on grave quelque chose dans notre mémoire dans un moment de choc, il y demeure et un autre choc, un événement, une odeur, peut l’en tirer. Je travaille avec beaucoup sur le psychisme des gens en consultation et il m’est arrivé de faire ressurgir des évènements oubliés et vérifiable chez des personnes qui ne se souvenaient pas jusqu’à ce moment. Tout ce peut.
Je ne connais pas le but de votre question, tout ce que je peux vous dire c’est qu’il y a autant de possibilités que d’étoiles dans le ciel, certaines personnes ne se souviennent plus de leur enfance, d’autres se souviennent de nombreux moments et sont capables de les décrire avec les sons et les couleurs. Pourquoi pas vous!
J’espère que je vous ai un peu aidé.
Amicalement,
Marie J
2006-12-08 11:51:34
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answer #1
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answered by marie J 6
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un évènement important et très marquant oui mais en général, l'abandon et l'adoption ne sont pas de très bon souvenir donc ils sont enfuis dans le subconscient.
Je sais de quoi je parle, j'ai 24 ans, et j'ai été dans le même cas. Je ne me rappelle de rien.
Pëut-être par des méthodes travaillant le subconscient
2006-12-08 20:25:38
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answer #2
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answered by ? 6
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Non ,
2006-12-08 18:17:59
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answer #3
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answered by L'Oiseau chanteur 7
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C'est "amusant" ce que tu dis ... ma mère est exactement le même cas ...
A 3 ans c'est assez difficile de se souvenir de ses parents d'origine. A la rigueur un évènement important peut ressurgir mais j'en doute ...
A 55 ans, du temps s'est écoulé, je ne remet pas en question l'activité cérébrale mais je doute que ce genre de souvenirs puisse refaire surface, beaucoup trop d'autres les ont (sans doute) ensevelis.
Peut-être que par un effort de concentration, en regardant des photos de sa jeunesse ?
Le mieux est de faire une recherche de ses vrais parents, de revenir sur les lieux de l'orphelinat ou de l'ancienne maison "natale" ... qui sait ?
Le cerveau humain est bien trop compliqué pour que l'on puisse affirmer une telle chose, seule la personne est capable de le prouver. Il suffit peut-être de l'aider psychologiquement, lui poser des questions, l'emmener sur les lieux ... et bien sûr qu'elle soit réceptive et accepte l'aide (certains peuvent inconsciemment bloquer un accès à certains souvenirs ...)
2006-12-08 12:47:45
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answer #4
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answered by Noomaye 2
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euh je ne pense pas.. fouiller comme ça dans les abîmes de sa mémoire.. surtout qu'a trois ans... nn c'est impossible, à moins cas exceptionnel
2006-12-08 12:42:15
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answer #5
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answered by Anonymous
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La mémoire ne correspond pas aux "vrais" souvenirs. Les souvenirs sont des recréations du passé. C'est en quelque sorte un roman que l'on tisse en fonction des éléments qui se glissent entre l'évênement et le présent. Même un aspect présent est créé en soi pour pouvoir être vécu. D'une certaine façon, l'être humain crée le monde à chaque instant (Winnicott).
Ainsi, une personne de 55 ans peut re-trouver son histoire, celle qu'elle s'est forgée étant enfant et qui est probablement toujours présente en elle, peut-être de façon inconsciente.
La fraîcheur des souvenirs de l'enfance ne dépend pas du temps qui passe mais de son temps à soi, son temps intime.
2006-12-08 13:28:28
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answer #6
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answered by Maxime R 3
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