Qu’est-ce que l’implant cochléaire (IC) ? Comment fonctionne-t-il ? A qui est-il destiné ?
Qu'est ce que l'implant cochléaire ?
Il s’agit d’un implant de l’oreille interne permettant, sous certaines conditions, de remédier à des surdités bilatérales sévères, profondes ou totales , lorsque l’appareillage « traditionnel » a atteint ses limites. En effet, les appareils auditifs traditionnels consistent en une amplification destinée à remédier aux atteintes de l’oreille externe ou moyenne. Cette amplification n’est plus d’aucune utilité si le son (signal acoustique), aussi amplifié soit-il, ne peut plus être transformé en signal électrique par l’oreille interne (la cochlée) parce que ces « cellules ciliées » sont endommagées.
L’implant a donc pour but de remédier à la plupart des surdités de perception :en remplissant le rôle de la cochlée défaillante : transformer les signaux acoustiques reçus du monde extérieur en signaux électriques qui sont les seuls que le nerf auditif puisse véhiculer jusqu’au cerveau.
En quoi consiste l'implantation ?
L’implantation comprend, outre la phase préalable d’examens, 3 étapes majeures s’enchaînant ou se chevauchant, et qui sont plus longuement décrites dans les paragraphes ci-dessous :
L’intervention chirurgicale, visant à poser la partie interne de l’implant ;
La partie « réglages » qui débute le jour du premier « branchement », c’est à dire de la première connexion entre la partie interne et le processeur externe (celui-ci ayant lieu de 6 à 30 jours après l’opération selon les centres). Ce premier branchement est suivi de séances, plus ou moins nombreuses selon les cas (de 5 à 10 en moyenne mais parfois plus), visant à optimiser le réglage des programmes du processeur ;
La rééducation : elle consiste en séances qui débutent en général peu de temps après les premiers branchements et s’étendent de quelques semaines à plusieurs mois. Elles ont pour objectif d’accélérer l’apprentissage de cette nouvelle écoute par des exercices d’orthophonie et/ou phoniatrie appropriés.
Quel résultat obtient-on avec un implant ?
Il est variable d’un patient à l’autre (voir les autres rubriques de cette FAQ décrivant la rééducation et la vie avec l’implant), mais il est important de noter que, contrairement à une idée assez répandue, ce qu’entend un implanté, après une durée variable de rééducation, n’est ni du « morse », ni une langue étrangère, ni quoi que ce soit nécessitant d’être « décodé », mais bel et bien des mots, phrases compréhensibles avec plus moins de facilité, et souvent de façon complètement naturelle.
Les meilleurs résultats, aujourd’hui, qui tendent à devenir de plus en plus nombreux, peuvent aller jusqu’à une compréhension quasi normale dans toutes les circonstances de la vie quotidienne : le téléphone, la discussion en petits groupes, le cinéma, le théâtre, les conférences, etc ... r(e)deviennent des situations accessibles et simples pour un sourd.
De quoi se compose un implant ?
Il se compose d’une partie externe, amovible au même titre qu’un appareillage traditionnel, et d’une partie interne qui est introduite au cours d’une intervention chirurgicale.
La partie externe est composée d’un microphone, dont le rôle est de capter les sons, d’un processeur vocal, qui contient le(s) programme(s) chargé(s) de transformer les sons captés en signaux électrique, d’une antenne émettrice comportant un aimant et reliée au processeur : les signaux électriques du processeur sont transmis, via l’antenne, au récepteur-stimulateur situé sous la peau.
Nb : la partie externe peut être, aujourd’hui, soit un boîtier de la taille d’un paquet de cigarettes, porté dans une poche ou à la ceinture, soit d’un contour d’oreille, très similaire aux prothèses auditives conventionnelles. Le contour, toutes marques confondues, tend à se généraliser, même si certains patients lui préfèrent le boîtier pour des raisons de sécurité et de facilité d’alimentations (voir la rubrique « Les piles » de cette FAQ)
La partie interne est composée du récepteur-stimulateur, comportant un aimant (pour retenir l’antenne externe), chargé de collecter les signaux électriques reçus à travers la peau, et d’un faisceau d’électrodes, inséré dans la cochlée, chargé de véhiculer les signaux jusqu’à ses cellules nerveuses.
Comment fonctionne un implant cochléaire ?
Le principe est le suivant (voir aussi la page implant du site):
Le message sonore est capté par le micro situé dans un support qui ressemble à un traditionnel contour d’oreille ;
Ce son est transmis au micro processeur (situé, selon le type d’implant, dans le boîtier ou dans le contour d’oreille) où il est transformé en signal électrique qui soit le plus compréhensible pour la parole ;
Ce signal est envoyé à l’antenne, laquelle, appliquée contre la peau, adhère par aimantation, au récepteur situé derrière l’oreille (introduit lors de l’intervention). La transmission se fait, à travers la peau, par ondes radio.
Le récepteur décode le signal et l’envoie, sous forme d’un « train » d’impulsions électriques, vers le faisceau d’électrodes ;
Les contacts des électrodes stimulent directement les fibres nerveuses dans la cochlée en court-circuitant les cellules ciliées endommagées ;
La stimulation des fibres nerveuses provoque des impulsions électriques qui sont véhiculées jusqu’au cerveau par le nerf auditif. Le cerveau est alors à même d’interpréter ces signaux comme un son.
Un implant peut-il remplacer un nerf auditif déficient ?
Non : l’implant émettant vers le nerf auditif des sons qu’il est chargé de véhiculer vers le cerveau, suppose que ce nerf soit en bon état de fonctionnement : c’est l’objet de certains des tests pré implantation que de s’assurer, par différents moyens, que le nerf fonctionne. Cela dit, le déficit du nerf auditif est rare, et dans la plupart des cas, l’une au moins des 2 oreilles a un nerf dans un état permettant de bons résultats avec l’implant.
Si les 2 nerfs auditifs ne fonctionnent pas, un autre type peut être envisagé : l’implant du tronc cérébral.
Voir par exemple le site http://www.neurelec.com/fr/produits/digisonic_abi.html
Qui peut bénéficier de l'implant cochléaire ?
Jusqu’à une époque récente, l’implant n’était destiné qu’aux surdités dites « profondes » (90 – 120 dB de perte moyenne) ou totale et ne présentant plus aucun gain avec une aide auditive traditionnelle. Aujourd’hui, on étend de plus en plus cette techniques aux surdités sévères, acquises ou innées, pour lesquelles elle peut apporter un gain considérable en matière de compréhension de la parole.
En fait, deux catégories de public sont susceptibles de recevoir un implant :
L’adulte ou l’adolescent devenu sourd (surdité post-linguale, c’est à dire acquise après l’acquisition du langage) : ce sont des gens qui ont déjà entendu, dont il est très probable que le nerf auditif soit en bon état et qui s’est développé autour du langage. Lorsque le niveau de surdité est tel qu’aucune aide n’est plus apportée par une aide auditive conventionnelle (il s’agir par exemple de cas de destruction progressive de la cochlée pour des raisons génétiques ou médicamenteuses), lorsque cette surdité est bilatérale, on peut alors adopter l’implant, qui peut donner, dans certains cas (notamment si l’intervention est réalisée très tôt après la chute de l’audition), des résultats spectaculaires. Notons que le critère de décision s’appuie bien plus sur le niveau d’audiométrie vocale (compréhension de la parole) que sur celui d’audiométrie tonale (perception des sons).
Les surdités pré-linguales, c’est à dire congénitales (donc acquises à la naissance avant l’acquisition de la parole) totales ou profondes : c’est la population qui donne lieu à un grand nombre de controverses et qui est pourtant la plus porteuse d’espoir car la plus importante en nombre. Les problèmes posés viennent entre autres du fait que l’enfant concerné n’a jamais entendu et que le résultat est donc, inévitablement, beaucoup plus long à atteindre et nécessite un long travail de rééducation. En outre, dans le but d’éviter que les fonctions auditives ne s’atrophient, rendant le résultat beaucoup plus aléatoire, il est fortement recommandé d’implanter très jeune (entre 2 et 3 ans) ce qui nécessite, entre autres, d’être absolument certain du diagnostic de surdité et de son caractère irréversible.
Sous quelles condition peut on recevoir un implant ?
Le premier critère est le bilan audiométrique et, notamment, l’absence de gains significatifs avec des prothèses classiques : lorsque aucun gain n’est constaté avec des prothèses traditionnelles, notamment en termes de niveau de compréhension, et lorsque celui-ci chute en deçà d’un seuil qui varie autour de 50%, l’implantation peut alors être envisagée.
Un certain nombre d’examens sont à réaliser par l’équipe médicale pour s’assurer de la possibilité ou non de recevoir un implant (entre autres scanner et IRM). Les quelques contre-indications peuvent relever d’une malformation de l’oreille interne interdisant l’introduction de la partie interne (par exemple l’ossification de la Cochlée peut rendre difficile, voire impossible, l’introduction des électrodes), d’une insuffisance de fonctionnement du nerfs auditif lui même si les fibres nerveuses sont trop atteintes.
Un test de stimulation électrique pré-opératoire permettant de vérifier l’état fonctionnel du nerf auditif peut être effectué si la surdité est totale. Sur le plan psychologique, une grande motivation est nécessaire et le soutien de l’entourage est important. Certaines équipes accompagnent le bilan pré-implantation d’entretiens psychologiques pour s’assurer de la motivation et du niveau d’information du patient. Adaptabilité, volonté, acceptation d’une rééducation ..etc. seront autant d’atouts indispensables pour le succès. Cela étant, dans certains cas, qu’il est difficile de prévoir à l’avance, l’apprentissage se révèle d’une étonnante facilité, avec, dans les meilleurs cas, une compréhension dès les premières séances d’écoute (voir la la section rééducation de la FAQ)
L'oreille implantée continue-t-elle à entendre "normalement" ?
Pour les interventions pratiquées sur une oreille totalement sourde, la question ne se pose pas. En revanche, lorsque l’on opère une oreille possédant encore des « restes » d’audition, il est important de noter que dans la plupart des cas, l’implantation détruit ces restes : l’intrusion du faisceau d’électrodes dans la cochlée provoque le plus souvent la destruction du restes des cellules ciliées. Le choix de l’oreille à implanter revêt donc, dans certains cas, une grande importance. Le chirurgien, au vu de tous les examens effectués, guide le patient vers le meilleur choix. (voir la rubrique : le choix de l’oreille à implanter).
La recherche des Implants Cochléaire tend à pouvoir maintenir justement les reste auditifs de l’oreille implantée. Dans le futur, il sera possible d’avoir un Implant Cochléaire et un appareil auditif sur la même oreille.
Quels sont les facteurs de réussite de l'implant cochléaire ?
Parmi les facteurs favorisant de bons résultats, à court ou moyen terme, citons :
L’âge de la surdité : plus on implanté tôt après la survenance de la surdité, meilleur est le résultat et en général, plus il est rapide. C’est l’un des facteurs prépondérants, même si de nombreux implantés sourds profonds de longue date obtiennent parfois des résultats stupéfiants.
La qualité du nerf auditif ;
La qualité des réglages et de la rééducation : voir ci-dessous les paragraphes correspondants.
La motivation et la patience.
L’utilisation de la lecture labiale, qui peut être un atout
L’entraînement du patient dans sa vie de tous les jours.
Etc..
2006-11-24 06:57:59
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answer #1
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answered by Anonymous
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