LES causes de l'insomnie du bébé sont, en règle générale, détectées ou soupçonnées dès la première consultation. On peut distinguer les causes organiques qui vont parfois nécessiter des examens complémentaires et un traitement spécifique ; des causes médicales et des causes liées au mode de vie, aux habitudes socioculturelles ou à des raisons psychologiques.
Les causes organiques :
- les infections aiguës ou chroniques de la sphère O.R.L. ou des voies respiratoires peuvent provoquer des troubles du sommeil. Ces infections des voies aériennes supérieurs peuvent favoriser et révéler un syndrome d'apnées du sommeil ou un syndrome d'augmentation des voies aériennes supérieures ; le nourrisson dort la bouche ouverte, avec une respiration bruyante ; le sommeil est fragmenté de nombreux éveils. De grosses végétations sont souvent responsables de ce syndrome.
- A cet âge de la vie, le reflux gastro-oesophagien est une affection très répandue, de symptomatologie clinique parfois discrète bien qu'il puisse être responsable de malaises graves du nourrisson. Il entraîne des éveils nocturnes avec difficultés à retrouver le sommeil. La polygraphie de sommeil avec phmétrie oesophagienne confirme le diagnostic. Un traitement adéquat du reflux entraîne une diminution des éveils.
- Entre 1985 et 1989, KAHN et al. 2 ont décrit une insomnie précoce, pouvant survenir dès la première année de vie, persistante, secondaire à une allergie au lait de vache. Un tel diagnostic doit être évoqué sur des antécédents familiaux d'allergie, de problèmes personnels d'eczéma et confirmé par des tests allergologiques et par l'augmentation des immunoglobulines E ou du taux des anticorps anti B lactoglobulines. Les troubles, et notamment les éveils nocturnes régressent de 2 à 4 semaines après arrêt du lait de vache dans l'alimentation et réapparaissent rapidement après réintroduction de cette alimentation.
Des enregistrements de sommeil ont confirmé la diminution de la durée du sommeil nocturne, le nombre élevé d'éveils nocturnes entraînant souvent des pleurs, avec diminution du taux du sommeil lent (stades 2 et 3) par rapport aux témoins du même âge.
Cette intolérance au lait de vache lorsqu'elle est méconnue, peut entraîner une insomnie pendant la toute première enfance.
Il existe aussi des facteurs médicaux :
qui peuvent perturber l'établissement du rythme veille-sommeil dans la première année de vie sans relever de traitement spécifique.
- l'existence d'antécédents périnataux qu'il s'agisse de difficultés obstétricales ou de souffrance fœtale aiguë ou chronique, pourrait , malgré des résultats contradictoires dans la littérature, entraîner des troubles du rythme veille-sommeil. Il faut toutefois que cette pathologie néonatale ait été suffisamment sévère et que l'enfant soit resté irritable, difficile à calmer pour qu'elle puisse avoir un retentissement néfaste sur le sommeil du nourrisson. La prématurité isolée, l'anoxie néonatale peuvent également provoquer une augmentation des éveils nocturnes pendant la première année de vie. D'ailleurs, on retrouve plus souvent des antécédents périnataux chez les enfants plus âgés ayant des éveils nocturnes répétés que chez les enfants sans troubles du sommeil. Il faut également tenir compte du rôle de certains médicaments (théophylline, caféine ... ) qui engendrent des interruptions de sommeil.
De plus, il est souvent difficile de faire la part dans la genèse de ces troubles - du rôle respectif des facteurs organiques et des facteurs psychologiques liés à l'anxiété réactionnelle des parents, dont il faut tenir compte pour une prise en charge adaptée.
- Les coliques du nourrisson atteignent un nourrisson sur 5 après 2 à 3 semaines de vie . Elles sont caractérisées par des accès paroxystiques de pleurs et de cris intenses et prolongés, avec hypertonie de tout le corps et parfois des mimiques du visage et des mouvements brusques comme si l'enfant souffrait. Ces coliques de durée et de fréquence variables surviennent surtout le soir ; ces épisodes extrêmes de veille agitée se terminent par un endormissement. Leur étiologie n'est pas connue ; elles disparaissent spontanément vers l'âge de 4 mois mais laissent pour séquelles, chez les garçons notamment, des troubles du sommeil et du comportement qui persistent entre 4 et 8 mois. Ces éveils nocturnes seraient acquis, secondaires à une plus grande sensibilité et réactivité aux stimuli extérieurs, aux irrégularités des horaires de sommeils, elles-mêmes liées aux difficultés qu'éprouvent les parents à mettre en place des horaires, de veille et de sommeil réguliers.
Habitudes de sommeil et attitudes parentales
Récemment dans la littérature, l'attention a été attirée sur certaines habitudes de sommeil et attitudes parentales susceptibles de jouer un rôle dans la genèse de tels troubles. Nous n'aborderons ici que 4 aspects de l'ensemble des règles d'hygiène de vie qui auraient un retentissement particulièrement marqué sur le rythme veillle-sommeil du nourrisson : les habitudes alimentaires, l'habitude de coucher avec les parents, l'apprentissage à s'endormir et la consolidation des rythme endogènes.
- le mode et les habitudes alimentaires Il n'est pas rare que les mamans continuent à nourrir partiellement leur nourrisson au sein. Ce mode d'alimentation entraînerait un retard dans l'établissement de la phase continue de sommeil nocturne qui serait, plus longtemps qu'à l'habitude, entrecoupée d'éveils.
Les éveils nocturnes interpellent souvent la maman qui tend à donner le sein pour calmer son enfant et faire qu'il se rendorme.
En fait, les enfants qui reçoivent de nombreux apports nocturnes, surtout si la quantité de liquide est abondante, sont les enfants qui se réveillent le plus souvent, qu'ils soient nourris au sein ou au biberon alors que, par ailleurs, l'enregistrement de sommeil de ces nourrissons est normal. Il semble qu'à partir de l'âge de 3 à 4 mois et certainement à partir de 6 mois, il n'y a pas nécessité organique de nourrir l'enfant la nuit s'il est correctement alimenté le jour. L'arrêt de ces pratiques peut faire disparaître progressivement les éveils nocturnes.
- Dans certains pays ou dans certaines communautés ethniques, les nourrissons dorment souvent soit avec leurs parents, soit avec leurs frères et sœurs. McKENNA et MOSKO 3 ont récemment conduit une étude expérimentale pour déterminer l'impact de ce facteur sur le sommeil du nourrisson. Ils ont montré que le nourrisson qui dormait avec sa mère présentait des éveils nocturnes plus nombreux, synchronisés avec ceux de la maman et que dans ces conditions le bébé et sa mère passaient plus de temps dans le même stade de sommeil ou dans la veille. Ils posent ainsi la question de savoir si le syndrome de la mort subite et inexpliquée du nourrisson, certes syndrome multifactoriel, mais pour lequel on a incriminé un non-éveil au moment d'un malaise neurovégétatif grave, ne pourrait être prévenu par cette habitude de "co-sleeping" ?
- Les difficultés à s'endormir le soir ou à trouver le sommeil après des éveils nocturnes, physiologiques à cet âge, posent le problème d'apprendre à initier le sommeil et donc à percevoir et contrôler les conditions qui accompagnent l'endormissement. Les conditions dans lesquelles se préparent le coucher du nourrisson sont donc essentielles (relation affectueuse avec ses parents - impression de sécurité - calme obscurité ... ) ; de même, une régularité et stabilité dans les différents horaires de repas, de coucher ... sont importantes pour consolider les rythmes endogènes du nourrisson. Il faut essayer qu'un nourrisson une fois mis dans son berceau, trouve le sommeil seul. L'anxiété des parents devant un endormissement difficile, des pleurs ... motive leur intervention parfois exagérée, empêchant en fait l'enfant de s'endormir surtout que certains nourrissons auraient une sensibilité importante aux stimuli extérieurs.
Parfois les parents mettent en place des rituels d'endormissement : bercement, succion d'une tétine, d'une sucette ou d'un doigt du parent, supplément du biberon, ou prise dans les bras ... parfois jeu prolongé ... Ces rituels qui peuvent aider l'endormissement au moment du cou cher sont, pour certains d'entre eux, difficiles à reproduire par les parents lors des éveils nocturnes. Il faut donc être vigilants sur leur type et leur usage.
Enfin, il est des difficultés psychologiques parfois importantes : tension ou mésentente conjugale, anxiété voire état dépressif de la maman ... qui conduisent à des attitudes éducatives soit laxistes soit instables et incohérentes avec leur répercussion sur les rythmes de vie et notamment le rythme veille-sommeil de l'enfant.
Enfin, dès ce très jeune âge, des "avances ou retards de phase ont été décrits" 7 . Un tel diagnostic, qui peut expliquer soit un réveil très précoce soit un endormissement tardif, avec parfois des éveils nocturnes, repose sur un agenda du sommeil rempli sur 24 h pendant plusieurs jours ou semaines et permet une approche chronobiologique du trouble.
La prise en charge des troubles du sommeil de votre enfant dépend donc des résultats de la consultation et du bilan étiologique.
- Lorsqu'une cause organique est décelée, il faut la traiter spécifiquement sans négliger le retentissement de la maladie sur les relations psycho-affectives entre parents et nourrissons. Une même cause peut entraîner des répercussions très différentes. En revanche il faut comprendre que dans la majorité des cas les éveils nocturnes sont encore tout à fait normaux à cet âge. Donc si vous ne trouvez aucune cause , çà veut dire qu'il faut laisser le temps au temps , et tout finira par rentrer dans l'ordre.
- Il est souvent important de compléter la première consultation du sommeil par un agenda du sommeil rempli sur quelques semaines qui précisent les faits et aident les parents. Il est aussi utile de déterminer les besoins et horaires de sommeil propres à chaque nourrisson puisque dès cet âge il existerait de "gros" et des "courts" dormeurs.
- Il faut rappeler les règles d'hygiène de sommeil propres à cet âge et s'assurer de l'adéquation des besoins de sommeil et des rythmes de ce nourrisson avec les règles de vie que ses parents lui proposent ou sont contraints de lui proposer 4-5.
- Lorsque de mauvaises habitudes sont déjà en place, des thérapies comportementales ont été proposées, favorisant un accord avec les parents, un déconditionnement des mauvaises habitudes au profit d'attitudes différentes et plus positives. Il est nécessaire d'instituer un suivi et un soutien parallèle pour la famille.
- Parfois il faut aider la mise en place d'une véritable aide psychologique, pour la famille ou l'un de ses membres.
- Les sédatifs, à cet âge sont inutiles et parfois dangereux
D'ailleurs, la grande majorité des troubles du sommeil à cet âge se normalise par les autres moyens thérapeutiques que nous avons évoqués lorsqu'ils sont correctement adaptés à chaque cas particulier.
J'ai essayé dans cette recherche de vous informer sur les principales causes de l'insomnie des bébés et les differents attitudes thérapeutiques , pour que vous soyez mieux orientée sur celle que présentrait votre bébé.
2006-10-26 01:19:35
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answer #1
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answered by Dr sasa 5
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d'après moi tu devrais aller voir un oméopathe pour savoir si ton enfant n'a pas de problèmes de stress duent au couché, ou de peur d'abandon par sa mère,ou de problèmes respiratoire lorsqu'il est allongé.
sinon, lorsque ma soeur était petite il n'y avait aucun moyen de la faire dormir, elle hurlait, coupait sa respiration et devenait violette! du coup mes parents partaient faire un tour en voiture avec elle, ça la calmait et elle s'endormait!
en tout cas bonne chance
2006-10-26 01:09:42
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answer #4
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answered by Trouju 1
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