2007 / Ségolène Royal : oui à la Turquie, non au Traité ? C’est simplet.
« Contrairement à (Nicolas Sarkozy), elle refuse toute réforme institutionnelle à brève échéance et estime que claquer purement et simplement la porte de l’Union au nez de la Turquie serait une erreur. » Source : Libération. Lire l’article complet.
Nous aimons les sourires mais il ne suffit pas d’un joli sourire pour nous convaincre. Nous comprenons qu’avec cette déclaration, il s’agit pour Ségolène Royal de contredire Nicolas Sarkozy en se mettant dans une position totalement illogique. Prenez le discours de Nicolas Sarkozy, retournez-le et le tour est joué. Sauf que cette fois-ci, c'est un mauvais tour qu'elle s'est joué.
En effet, pour que la Turquie rentre dans l’Union européenne, il faut un nouveau Traité européen. Le Traité de Nice ne convient pas. Alors, comment Ségolène Royal peut-elle laisser la porte ouverte à la Turquie tout en renonçant à établir un nouveau Traité ? Si les Français ont dit Non au traité, c’est justement pour laisser la Turquie là où elle est et non pas parce qu’ils refusent, à priori, l’Europe. Les Français sont des veaux, mais même un veau reconnaît un mufle. En tout cas, ils ont bien compris que le Traité qui leur était proposé avait pour but de permettre de faire entrer la Turquie dans l'Union.
La position de Nicolas Sarkozy - pour un mini-traité afin de débloquer les institutions européennes, ce qui est indispensable, et contre l’entrée de la Turquie dans l’UE - est cohérente. On est d'accord ou pas avec lui, mais sa proposition tient la route, pas celle de Ségolène Royal. Le problème avec Nicolas Sarkozy, c'est qu'une fois à l'Elysée, rien ne l'empêchera, après avoir obtenu son mini-traité, de faire rentrer la Turquie comme le souhaite notre ami W. Bush. Nous comprenons les motivations de W. Bush et nous les partageons. Mais qui nous dit qu'une fois la Turquie en Europe, il terminera le travail entamé au Moyen et au Proche Orient ? Il faudrait que ces deux-là, Nicolas Sarkozy et W. Bush, nous donnent davantage de gages. Nous voulons bien, éventuellement, faire notre part de travail, c'est à dire neutraliser la Turquie, mais à condition que nous soyons certains que les autres fassent la leur, c'est à dire neutraliser l'Iran et ses supplétifs. Nous sommes en guerre, et la victoire ne s'obtiendra pas sans sacrifice. Mais ces sacrifices doivent être très sérieusement négociés.
© Eric GAILLOT, mis en ligne le 13 septembre 2006
2007-02-11
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maureen
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