Ces fous, ces malades, sont des parias, des exilés, des étrangers, des marginaux qu’on observe ou qu’on écoute en y voyant tout juste des hommes malades, sans y rien comprendre. Le schizophrène qui voit l’invisible, qui sent l’inodore, qui entend l’inaudible Le schizo qui a peur des mots - Artaud, le génie, le rescapé -, le dépressif aussi, le maniaque enfin qui noircit des pages où le psy ne voit que répétition, obsession, obsession,;les hallucinations du schizo, le dépressif trop triste et le maniaque trop content. ui bouge. Le schizo qui hallucine, le maniaque et sa folie des grandeurs, le dépressif, suicidaire et incontinent. Pour savoir écrire, il faut savoir penser, c’est-à-dire sentir, mais c’est pareil au fond. Et voila la chose ; le schizo a peur, il a peur des mots. Rassembler, analyser, comprendre ; le ton et la disposition, l’ordre des phrases, et ce qui a été dit avant ; Ses élucubrations répétitives, ses mots, ses cris, sont sentiments. La peur du schizo, le fatalisme du dépressif, la joie du maniaque.....
Les plus chanceux verront l’Homme Pur chez le maniaco-dépressif ; parce qu’il Est tout ce que les hommes sont, et davantage encore ; Homme pur, au-delà de la raison, logique des sentiments ; il est sentiment - pur et Absolu ; il transcende les sens, et voit des choses, des choses sans mots. Des ‘choses’ - de moins en moins hommes, de plus en plus choses. Il noircit ses pages, soit, il les noircit mais d’émotions - émotions vomies - et s’il se répète, c’est pour la norme, parce qu’il la transcende cette même norme qui lui pose des questions qui ne se posent pas.
Artaud est fou, mais pas insensé.Il est fou d’avoir vu trop loin, trop tôt
Les phrases de ce fou ont un sens, un sens puissant, que beaucoup préfèrent ignorer.Sa folie est lucide, sa folie est méthodique, sa folie est furieuse. Il passe le tiers de sa vie en hopital psy, contraint mais consentant, pour s’exclure de la vie des autres et se retrouver face à lui-même.
La douleur, vissée au corps depuis son plus jeune âge, le construit à mesure qu’elle l’abîme. Il ne la dompte pas, il apprend à composer avec elle. Par sa violence, son intensité ou le désordre qu’il peut causer, Artaud n’est pas convenable.
Artaud est fou, mais pas aliéné.Il est tout, sauf esclave des choses ou d’autrui. Il est tout, sauf étranger à lui-même. Il n’est lié à rien d’autre qu’à son besoin insatiable de compréhension, sa lutte éternelle contre le vide et le temps
Artaud est fou, mais pas inconscient.
La vérité d'Artaud-- le fou, le marginal-le poète , le voyant ...n'est-elle pas celle de l'artiste qui transcende le prosaïque et tel un shaman nous permet de toucher au mystère de la vie?
Sa vérité n'est-elle donc pas plus profonde, plus exacte, plus fouillée ?? Et si c'etait lui , le fou, qui voyait..la verité??
A mediter...
2008-01-01 01:57:17
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answer #1
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answered by x 7
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AIIIIIE
ces questions... ;-)
alors voici la vérité :
c'est une histoire drôle...
Un fou dans un asile escalade l'enceinte du lieu, et là, perché sur ce mur, il observe les passants...
Au bout d'un long moment, il en apostrophe un et lui dit :
"vous êtes nombreux là-dedans ?"
voilà...
2007-12-29 10:08:57
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answer #6
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answered by RHCP 2046 5
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