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"L'éducation tout entière se réduit à ces deux enseignements : apprendre à supporter l'injustice et apprendre à souffrir l'ennui."


( de l'économiste et homme de Lettres italien Ferdinando Galiani )

2007-12-25 19:26:10 · 13 réponses · demandé par x 7 dans Arts et sciences humaines Philosophie

*pjolyfr.."obsolète" hein? Tu pourrais developper?

2007-12-25 19:51:39 · update #1

Puis-je indiquer le mot clé ..." éducation" ..?:-))

2007-12-25 19:56:45 · update #2

merci *nopour ! Enfin une reflexion qui n'est pas en raccourci :-))

2007-12-25 20:11:37 · update #3

Mes questions ne sont que des tremplins à la reflexion ! Merci d'y participer ..

2007-12-25 21:02:02 · update #4

*chercheur72..contente de te recroiser et merci du compliment !:-))

2007-12-25 21:58:32 · update #5

13 réponses

Je pense, en lisant ces lignes qu'elles semblent bien résumer les deux sources de la pédagogie du XVIIIème, d'un côté la vision Kantienne de l'éducation qui fait de l'obéissance et de l'endurance à l'effort la base de tout enseignement, et aussi par contradiction, la violence de la phrase appelant nécessairement une réponse, la vision rousseauiste de l'éducation qui tente de développer les qualités naturelles d'apprentissage de l'élève. Rien de nouveau donc sous le ciel de la pédagogie et les débats actuels semblent en droite ligne extraits de ces deux points de vues. Evidemment, on aurait tendance à abonder dans le sens de Rousseau, car l'Emile présente une vision plus humaine de l'éducation, mais à bien y réfléchir cet enfant sauvage n'existe pas vraimment, il est pure affabulation, artificialité, expérience abstraite, et puis souvenons nous que pour apprendre à l'Emile à vouloir apprendre, Rousseau oblige son éducateur à le berner. Qu'est ce que cela veut dire?
Pour moi, il ne peut exister d'éducation sans une assujétisation première de l'individu, sans une formation de l'individu qui est d'abord un asservissement. Kant dira que l'éducation consiste dans les premiers temps à faire tenir les élèves assis, sans bavardages, et à leur faire supporter l'ennui. Bien sûr, ces propos peuvent sembler abscons, mais à bien y réfléchir une grande vérité les anime. Toute éducation peut-elle être autre chose qu'un endoctrinement, attendu bien sûr que celui-ci doit toujours laisser place à un développement de l'individu, mais avant de former une personne, ne faut-il pas l'obliger d'entrer dans un schéma préétabli? Qu'est ce donc qu'une culture, une morale et même surtout un langage, si ce n'est cette matrice qui s'installe en nous et nous forme sans que nous le voulions?
René Thom, dans Eloge du Logos, parle de cette prégnance du langage, qui s'installe au coeur de l'enfant à travers les mots de la mère, prégnance qui si elle n'est pas faite dans les premiers mois de la vie, crée des déficits mentaux irréparables. Il semble, par bien des aspects que l'éducation fonctionne comme une serie d'empreintes. Cependant on ne peut pas bien sûr résumer la phrase de Galiani à cela, et dans l'idée que l'éducation sert à supporter l'injustice, Rousseau revient en force pour nous dire que bien que fait pour être libre, l'homme est pourtant partout attaché entre les fers...
Comment penser une éducation qui ne formerait pas à la justice et à la liberté? Le visage d'un pantin de bois, création d'un autre italien, Coldino, semble répondre de toute son âme anarchiste à Galiani, l'éducation est pour Pinocchio un apprentissage de la liberté. Et comment ne pas voir dans le sentiment d'injustice qui anime les enfants, la base de cette révolte qui rend les hommes libres?
Comme le dira Proust en parlant du procès de l'affaire Dreyfus (je cite ici G. Bataille dans la littérature et le mal) qu'il est persuadé que cette révolte face à l'injustice prend sa source dans la colère enfantine, comme un sentiment profondément ancrée en nous, dans nos premières révoltes, et qui se rejoue dans les conflits d'adulte sans que nous le sachions. Certainement Galiani a t-il oublié que l'homme n'est pas le père de l'enfant mais que l'enfant est le père de l'homme.
Enfin remerçions tout de même Galiani pour les accents cyniques de sa phrase qui nous rappelle la violence perpétuellement à l'oeuvre dans les rapports humains.

2007-12-26 11:00:29 · answer #1 · answered by Anonymous · 1 0

supporter l injustice: jamais !
La conscience de l homme, sa culture, son intelligence, le poussent a combattre cette injustice, et si nous ne pouvons le faire directement , a la denoncer .
souffrir l ennui ? bon sang , dans quelle ecole est ce encore enseigne cette drolerie? heureusement nous ne sommes plus au 18 e , ou l on envoyait les filles dans des Institutions de Bonnes pensees et de bonnes manieres pour devenir des Courtisanes ou des poules de luxe en sortant du college des Oiseaux ou de la Maison de la Legion d Honneur:faire de ces filles des :"bonnes a marier" qui aideront les maitresses de leurs epoux, volages et repugnants !
OUI, c etait ca le Credo de l Education au 18e , heureusement que Windows a ouvert portes et fenetres sur un monde ou les Femmes prendront de plus en plus de places: celles qui leur reviennent de Droit:
la Liberte d etre elles memes !
Fermez le ban !

2007-12-26 04:08:58 · answer #2 · answered by Nopour 7 · 3 0

J'ai beaucoup supporté les deux. J'ai décidé de ne plus entrer dans ces deux schémas. Il faut devenir décideur. On peut ne pas accepter l'injustice : sinon nous ne serions plus que des animaux. L'ennui doit-être espace de créativité.

Si l'on voit les choses comme cela, alors on avance.

2007-12-26 03:49:40 · answer #3 · answered by Anonymous · 4 1

L'"honnête homme" du 17eme, et 18eme avait tendance à se regarder penser.
Même en ce temps, il y avait des questions plus transcendantales que l'injustice (pour les pauvres) et l'ennui (pour les riches). On a l'impression de lire certaines des pires réflexions des "romantiques" français comme Vigny.
Eduquer un enfant, c'est lui apprendre à agir, pas à supporter sans broncher ce qui le gêne ou l'ennuie.

2007-12-26 03:46:06 · answer #4 · answered by Caulfield 4 · 3 0

L'injustice est plus souvent ressentie que conçue:dans ce dernier cas,il faudrait en effet savoir précisément ce qu'est la justice.Or,à part recevoir les idées reçues de notre temps,qui peut dire avec certitude qu'il a une conception claire et distincte de ce qui est juste?C'est pourquoi,avant de vouloir changer les choses au nom d'un louable combat contre l'injustice,il vaudrait mieux d'abord savoir ce qu'est réellement la justice.Cela dit,chacun agit d'abord en fonction de ce que sa conscience lui dicte dans telle ou telle situation donnée,d'où la diversité de tous les combats contre l'injustice,dont on ne peut souvent juger de leur pertinence que bien longtemps après qu'ils ont été menés(je ne parle évidemment pas des cas extrêmes,comme ceux des régimes totalitaires).En conclusion de ce point,je dirai donc que faute de pouvoir lutter avec certitude contre l'injustice,il est toujours utile d'apprendre à ses enfants de supporter des maux(qu'ils nomment,à tort ou à raison, des injustices)dont leur raison leur montre qu'ils ne peuvent s'en débarrasser facilement:cela ne les empêchera nullement de s'engager dans les causes qui leur tiennent à coeur s'ils sont suffisamment motivés pour cela.Mais comme ce n'est pas le cas de tout le monde,apprendre à endurer les difficultés de l'existence est bien mieux que d'élever ses enfants dans un cocon avant de les lâcher dans une vie comportant de multiples embûches et de véritables injustices(même si,encore une fois,on ne sait pas ce qui est juste).
Quant à la seconde partie de la citation,le commentaire me semble plus facile:l'ennui est le propre des classes aisées qui ont peu de divertissements à leur disposition:cela pouvait se concevoir au XVIIIème siècle,mais plus maintenant,car même pour quelqu'un de riche et oisif,les loisirs que nous procure notre société de consommation sont innombrables.Et même en se replaçant dans le contexte de cet écrivain,on aurait pu lui répondre:si vous vous ennuyez,prenez la place de vos domestiques,et si cela vous rebute,ce n'est pas grave si vous avez appris à supporter l'injustice!
J'espère ne pas avoir été trop obscur.Sur ce,joyeuses fêtes à tous,et surtout à Herculine dont j'admire la haute intelligence!

2007-12-26 05:06:11 · answer #5 · answered by chercheur72 4 · 1 0

On dit allégorie de la caverne, car Platon a en effet tenté une mise en scène où tous les éléments de l’histoire ont une signification symbolique. De plus, le tableau qu’il nous présente n’est pas statique, la figuration est aussi dynamique. Platon représente la condition de l’homme dans l’ignorance et aussi le chemin de sa libération.

Dès le début, il marque son intention en plaçant sa description dans un contexte qui sera celui de l’éducation. « Voici l’état de notre nature relativement à l’instruction et à l’ignorance ». Suit alors la description :

« Figure toi des hommes dans une demeure souterraine, en forme de caverne, ayant sur toute la largeur une entrée ouverte à la lumière ; ces hommes sont là depuis leur enfance, les jambes et le cou enchaînés, de sorte qu’ils ne peuvent bouger ni voir ailleurs que devant eux, la chaîne les empêchant de tourner la tête...» (texte)

Platon commence par symboliser la vie humaine par la condition de prisonniers enfermés dans un caverne. Pourquoi donc une caverne et pas le grand jour ? Parce que la condition de l’homme est d’abord celle de l’ignorance et l’ignorance est manque de clarté, manque de la lumière de la connaissance. Obscurité va avec ignorance donc. La caverne figure une vie renfermée, obscure qui n’a ni la lumière, ni la liberté du grand jour. Cependant, cette caverne possède une ou ouverture vers la lumière extérieure. Cela veut dire que l’homme qui y est d’abord enfermé peut en sortir. L’homme n’est pas condamné à l’ignorance, il peut s’en libérer , s’élever à une vie plus libre et plus éclairée. Enfin, il le pourrait... s’il n’avait pas les jambes et le cou enchaînés et enchaînés « depuis l’enfance ». Il s'agit de prisonniers, de prisonniers venus là, comme en tombant dans la prison du corps. L’ignorance est venue avec la naissance de l’homme, elle ne lui est pas tombée dessus plus tard. L’enfance n’est pas un paradis de connaissance, dont nous serions sortis adultes et ignorants. L'incarcération dans l'ignorance prend deux formes. Les fers maintiennent la tête face au mur et les chaînes empêchent de se lever. Le mur symbolise la matière. Qui dit chaîne, dit attachement et attachement charnel. Ce qui attache d’abord l’homme, fixe son regard vers la matière, ce sont les tendances liées à l’incarnation. Le corps est là, qui imprime sa pesanteur et leste l’élan de l’esprit. La sensation, les habitudes mécaniques, les tendances inconscientes, la base biologique inconsciente, tout cela tire l’esprit vers le bas et non vers le haut. La conscience, dans l’ignorance, est d’avantage tournée vers la matière que vers l’esprit. Le corps semble porter une lourdeur et une résistance à la connaissance et lester l’esprit d’ignorance. Si s’était un ange que l’on avait représenté et non un homme, il n’y aurait pas eu de chaînes ! L’ange peut aller librement vers la lumière, il n’a pas le poids d’un corps physique. L'incarnation est un défi à surmonter. C'est le défi humain.

2007-12-26 04:21:57 · answer #6 · answered by ? 7 · 2 1

Bonsoir,

Je voudrais séparer les deux affirmations :

"... apprendre à supporter l'injustice" : totalement et tristement réel. Il n'y a pas à avoir d'illusions : la "justice" est réservée à quelques uns (souvent des personnes très riches, quoique la richesse en soi n'ait rien d'un défaut, attention aux caricatures !)

"...apprendre à souffrir l'ennui" : me semble dépassé : actuellement, si on le désire vraiment, il y a moyen d'y échapper... exemple : toute lecture est possible, des voyages mêmes lointains et peu chers le sont également.

2007-12-26 18:24:50 · answer #7 · answered by Obelix 7 · 0 0

C'est bien dit mais cela n'a aucune valeur de vérité ou de fausseté. Ces propos reconnaissent d'eux-mêmes qu'ils sont réducteurs. C'est je pense une idée plaisante pour un bourgeois bohême bien éduqué qui jouït de son dilletantisme, une praline textuelle que l'on goûte délicieusement vautré sur notre transat de riche.

2007-12-26 15:21:16 · answer #8 · answered by Bobby 5 · 1 1

Vision très pessimiste, et entièrement dépassée de nos jours!.....fort heureusement pour nous, l'enseignement actuel tend à faire des hommes doués de sens critique, et à l'esprit éveillé à tous les évènements du monde entier, lol!.....

2007-12-26 04:47:57 · answer #9 · answered by Eurydice 7 · 1 1

Ouai ! mais je trouve ça bien pessimiste.

2007-12-26 03:54:53 · answer #10 · answered by Shiva 7 · 0 0

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