Quel est le message inclus dans LE CHANT ROYAL DE SARAHA ?

Question

* COMMENT INTERPRETEZ-VOUS CE TEXTE [Chant Royal du Maître Saraha] ?

je me prosterne devant celui qui a conquis le fini.

Comme une eau calme fouettée par le vent
qui se soulève en vagues et en lames,
le roi pense de beaucoup de façons à Saraha,
qui n'est pourtant qu'un seul homme.

Au sot qui louche,
une lampe semble être deux.
Lorsque celui qui regarde et la chose regardée ne sont pas deux,
Ah ! L’esprit travaille sur l'essence des deux.

Bien que les lampes soient allumées dans la maison,
l'aveugle reste plongé dans l’obscurité.
Bien que la spontanéité embrasse tout et soit proche,
pour l'égaré elle reste toujours lointaine.

Les rivières, bien que nombreuses, sont une dans la mer.
Les mensonges, bien que nombreux, seront tous conquis par une vérité.
Lorsqu'un seul soleil apparaît, l'obscurité,
quelle que soit sa profondeur, s'évanouit.>

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P.S. : Avant de fermer ma question, je vous reviendrai avec la merveilleuse signification de ce chant; du grand Maître Saraha (*1)

(*1): Saraha est un grand Maître tout comme Pantajali l’est. C’est lui qui a amené le noble Tantra au Tibet.

= = = Fin = = =

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CONCLUSION:
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L’enseignement de Bouddha est extraordinaire. Les prêtres et les érudits ont essayé de l'anéantir, à cet effet ils ont même fait tout ce qui était en leur pouvoir, mais l'enseignement de Bouddha était conçu de telle façon qu'il était indestructible. Il est toujours vivant. Aujourd'hui, après vingt-cinq siècles, cet arbre donne encore des fleurs, il fleurit toujours. Au printemps, il répand toujours sa fragrance, il est toujours capable de donner des fruits.

Saraha est un fruit de cet arbre et il est un des grands bienfaiteurs de l'humanité. Il est né environ deux siècles après Bouddha. Il appartient à sa descendance directe. Une branche va de Mahakashyapa à Bodhidharma et au zen -cette branche est en pleine floraison. Une autre branche va de Bouddha à son fils, Rahul Bhadra, et de Rahul Bhadra à Sri Kirti, de Sri Kirti à Saraha et de Saraha à Nargarjuna -c'est la branche du tantra. Elle porte toujours des fruits au Tibet.

Le Tibet s'est converti au tantra dont Saraha est le fondateur.

Ces chants de Saraha sont d'une grande beauté. Ils constituent le fondement même du tantra. Il faut avant tout comprendre l'attitude du tantra à l'égard de la vie, la vision tantrique de la vie.

Voici ce que signiifie ce chant :

***Je me prosterne devant le noble Manjusri,
***je me prosterne devant celui qui a conquis le fini.

Il faut comprendre ce terme, Manjusri. Manjusri était un des disciples de Bouddha, un de ces merveilleux disciples qui entouraient Bouddha.

Avant d'entamer son Chant, Saraha s'incline donc : Je me prosterne devant le noble Manjusri - le maître de tous les maîtres -, je me prosterne devant celui qui a conquis le fini. Puis il se prosterne devant Bouddha qui a conquis, vaincu le fini ; qui est devenu infini.

***Comme une eau calme fouettée par le vent
***qui se soulève en vagues et en lames,
***le roi pense de beaucoup de façons à Saraha,
***qui n'est pourtant qu'un seul homme.

Imaginez le miroir immobile d'un lac par une paisible nuit de pleine lune. Un vent puissant se met à souffler, il court sur l'onde et la surface du lac frémit, se couvre de rides. Bientôt, ce ne sont plus que vagues tumultueuses. Le reflet de la lune n'a pas disparu mais il s'est brisé en mille paillettes éparpillées sur l'eau. Le lac paraît tout argenté, mais l'on ne voit plus le reflet rond de la lune. Il a disparu.

C'est ainsi, dit Saraha, qu'est le mental de l'homme ignorant, de l'homme plongé dans l'illusion. C'est la seule différence qui existe entre un bouddha et un non-bouddha. Le bouddha est l'être dont la tempête mentale s'est apaisée.

Saraha dit deux choses au roi. D'abord : ton mental est trop perturbé par les rumeurs, le vent souffle en raffales sur le lac de ton esprit.

Tu seras incapable de me voir. Bien que je sois un, ton esprit me reflète sous la forme de mille fragments.

***Au sot qui louche,
***une lampe semble être deux.
***Lorsque celui qui regarde et la chose regardée ne sont pas deux,
***Ah ! l'esprit travaille sur l'essence des deux.

Saraha utilise des comparaisons, des métaphores.
D'abord : vous êtes agité comme un lac sous le vent. Puis : le sot qui louche voit deux lampes où il n'y en a qu'une. Il est incapable de voir qu'il n'y en a qu'une.

Notre vision intérieure est embrumée, couverte de nombreux voiles, de sorte que nous voyons des choses qui n'existent pas. Et comment ne pas croire à la réalité de ce que nous voyons ? Nous nous fions à notre vue, alors qu'elle peut être déformante.

Saraha dit au roi : si tu penses que « toi » et « moi » sommes deux, c'est que tu es inconscient, tu es un sot, un ivrogne. Tu ne sais pas regarder.

Lorsque tu vois vraiment, toi et moi sommes un, celui qui regarde et ce qui est vu ne sont pas deux choses séparées.

***Bien que les lampes soient allumées dans la maison,
***l'aveugle reste plongé dans l’obscurité.
***Bien que la spontanéité embrasse tout et soit proche,
***pour l'égaré elle reste toujours lointaine.

Saraha dit : Vois ! Je suis éclairé. Bien que les lampes soient allumées dans la maison … Au coeur de mon être, l'obscurité a pris fin. Vois ! Une grande lumière brille en moi. Mon âme est éveillée. Je ne suis plus le Rahul que tu as connu, je suis Saraha à présënt : ma flèche a touché la cible.

Si tu es aveugle, tu continueras de vivre dans le noir, même si toutes les lampes sont allumées. Les lampes ne manquent pas, mais tes yeux sont fermés. N'écoutez pas les aveugles ! Ouvrez les yeux, regardez -moi, voyez-moi. Je suis là en face de vous... la spontanéité est tellement proche, vous pouvez la toucher, la manger, la boire.

Vous pouvez danser avec moi, vous pouvez entrer en extase avec moi. Je suis tellement proche ... vous ne serez sans doute plus jamais aussi proche de la spontanéité ! Pour l'égaré elle reste toujours lointaine.

Ils parlent de samadhi - de conscience divine - et lisent les sutras de Patanjali ; ils parlent de grandes choses, mais lorsque la grande chose arrive, ils lui sont opposés.

***Bien que la spontanéité embrasse tout et soit proche,
***pour l'égaré elle reste toujours lointaine.

***Les rivières, bien que nombreuses, sont une dans la mer.
***Les mensonges, bien que nombreux, seront tous conquis par une vérité.
***Lorsqu'un seul soleil apparaît, l'obscurité,
***quelle que soit sa profondeur, s'évanouit.

Saraha dit : « Regarde-moi, le soleil s'est levé. Je sais que l'obscurité en toi, quelle que soit son opacité, s'évanouira. Regarde-moi ... La vérité est née en moi ! Qu'importe si tu es plein de mensonges à mon sujet, une seule vérité les chassera tous »

Approchez. Que votre rivière se déverse dans mon océan ; vous goûterez ma saveur.

La vérité est nue, les mensonges sont nombreux, seuls les mensonges peuvent être nombreux -la vérité est une. La santé est une, les maladies sont nombreuses. Une seule santé ... et toutes les maladies sont vaincues. Une seule vérité ... et tous les mensonges sont balayés.

Par ces quatre versets, Saraha invite le roi à entrer dans son être profond, intérieur. Il a ouvert son coeur. Il dit : Je ne suis pas là pour te convaincre logiquement. Je suis là pour te convaincre existentiellement ! Je ne te fournirai aucune preuve, je ne dirai rien pour me défendre ou pour me justifier. Mon coeur est ouvert –entre ! Tu verras ce qui s'est passé ... la spontanéité, le divin, la vérité est tellement proche de toi. Le soleil s'est levé. Ouvre les yeux !

Retenez ceci : le mystique ne dispose d'aucune preuve. Par la nature des choses, les preuves sont impossibles.

Lui-même est la preuve, la seule. Il vous offre son coeur.

Réfléchissez profondément à ces versets de Saraha. Chacun d'eux peut faire éclore une fleur en vous. J'espère que ces quarante versets deviendront quarante. fleurs, comme ce fut le cas dans le coeur du roi. Le roi fut libéré - vous pouvez l'être, vous aussi. Saraha a touché la cible. Vous pouvez le faire, vous aussi. Vous pouvez devenir un Saraha -celui qui a décoché la flèche.

Espérant aider.

Bonne journée !

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Answer 1

Je fais mea culpa, je ne connaissais pas Maître Saraha (Patanjali, oui, je le connais).
Mais son nom a des résonances dans mon être, où se trouvent d'ailleurs tant des noms bizarres et étranges,... c'est la mémoire solaire, dit un bon ami.

Le texte parle sur l'unité de l'être, de l'existence et du Créateur, je crois (..."qui n'est pourtant qu'un seul homme").
Ça me rappelle de samyama (je me rappelle bien ?), le processus de identification de la substance du mental avec l'objet observé, dans l'anatomie de la méditation.

Et d'ici le texte montre l'inutilité de voir "deux" dans ce processus, ça veut dire que l'identité de vibration d'observateur et de l'objet observé fait l'Unité.

Ça veut dire encore qu'on ne voit pas et on ne sent pas en vérité si l'identité "des deux" n'est pas vécue en Unité, que c'est une illusion la séparation du Tout.

Et jusqu'à la fin, le texte dit que cette vérité est simple, comme la simplité des rivières qui sont en essence la grandeur de l'Eau, comme la simplité de la lumière qui fait visibles les choses éclairées du monde : Lumière qui fait l'identité des choses dans leur essence unique.

Et en effet, le texte fait une bonne invitation d'être Un avec Dieu, le Vivant qui veut être Un avec sa Création, en Unité de vibration, de Lumière....Dieu est Un avec nous, c'est Sa essence qu'on doit retrouver nous meme en nous.

J'attends avec impatience le vrai sens du texte du Maître Saraha, auquel je demande mes excuses de le connaître si tarde.
Que des remerciements, Zenhomme.....

Answer 2

que l'unique Vérité finit toujours par éclater ? que notre mental voit plusieurs choses, qu'il y a plusieurs formes de vérité, mais qu'en fin de compte le but sera atteint ?