«MAIS QUAND LE FILS DE L'HOMME VIENDRA...»
La retransmission orale des paroles est un problème délicat, particulièrement lorsqu'il s'agit de communiquer des valeurs d'ordre spirituel. Des trous de mémoire surgissent très aisément au cours de la transmission et les hommes ont facilement tendance à combler ces lacunes avec des idées qui correspondent à leur propre façon de penser et à leur propre conception des choses, si bien que le sens original de ce qui a été dit disparaît souvent complètement.
Les paroles de jésus transmises dans le Nouveau Testament ne font malheureusement pas exception, et ceci d'autant moins qu'elles ne furent rassemblées et transcrites que plusieurs dizaines d'années après Sa mort terrestre sur la base de transmissions orales ou de notes écrites. A cette occasion, les auteurs leur ont intégré de surcroît leurs opinions personnelles.
En ce qui concerne les paroles de jésus, il ne s'agit pas d'explications terrestres purement intellectuelles, mais d'indications et d'enseignements d'ordre spirituel englobant l'ensemble des connaissances de la Création. Or, ces indications et enseignements, en partie mal compris dès le début, furent ensuite retransmis de la même manière. Jésus dit Luimême qu'en certaines choses Il ne fut pas compris de Ses auditeurs, ni même de Ses disciples. Rien que du fait de la retransmission de ce qui ne fut pas compris, une modification de ce que jésus a réellement dit était inévitable.
Chacun sait qu'il ne peut plus répéter exactement ce qu'il a entendu, même après un court laps de temps, et, dans le cas de plusieurs auditeurs, chacun décrira les événements de façon différente. Il en était déjà ainsi au cours des millénaires
passés et l'inspiration spirituelle elle-même ne réussit jamais à éliminer totalement ces inconvénients chez les disciples et les auteurs des Évangiles, malgré toute leur bonne volonté.
Le fait que ces problèmes de transmission préoccupent aussi les milieux théologiques, et pas seulement à notre époque, est démontré par l'exposé du professeur de théologie D. Johannes Weiss dans son étude: «Les trois plus anciens Évangiles» (1907). Dans cet ouvrage, il part de l'idée que l'Évangile de Marc a été écrit environ 40 ans après la vie terrestre de jésus, puis il poursuit en ces termes:
«Mais la durée de 40 ans est en tout cas assez longue pour justifier le fait que l'on s'interroge avec inquiétude sur l'authenticité des souvenirs de ce qui s'est passé et surtout de ce que le Seigneur a dit. Jusqu'à quel point l'incompréhension et l'intention délibérée, les déformations fantaisistes et l'invention n'ont-elles pas accompli leur oeuvre de transformation et de destruction avant que les évangélistes n'entreprennent de protéger ce trésor contre d'autres dégradations et mutilations ? Fermer les yeux devant pareil doute ne sert à rien, pas plus que la naïve assurance que tel ne fut pas le cas, ou encore la pieuse croyance que Dieu n'aurait pas toléré que le Message de jésus subisse un tel préjudice alors qu'il nous est tellement indispensable. Seuls s'imposent ici une minutieuse recherche historique et un esprit critique.
Après avoir donné des exemples tirés des Évangiles pour montrer la transformation et la modification des paroles de Jésus, le professeur D. Weiss s'exprime de la manière suivante dans un autre passage de la même étude:
«Étant donné ces cas d'incompréhension et ces remaniements, nous pouvons regretter amèrement de ne pas avoir reçu les paroles de jésus écrites de Sa propre main: tel fut le cas pour Paul et bien d'autres personnalités qui nous ont guidés vers Dieu. Nous devons alors sérieusement nous poser cette question: de nombreux rayons de Sa-Lumière ne se sont-ils pas perdus dans l'espace parce que le miroir qui
devait les capter était trop petit et trop terne ? On peut donc admettre avec certitude que plusieurs facettes de Son être nous sont demeurées inconnues parce qu'il n'y eut pas d'observateur capable de les comprendre. De nombreuses paroles se sont sans doute perdues car elles ne trouvèrent pas d'écho dans les âmes de ces hommes. Le choix qui nous reste a dû être influencé par leur étroitesse de vue et plus d'une parole avait certainement à l'origine une profondeur et un sens plus grands que ce que nous trouvons dans les paroles que nous lisons aujourd'hui.»
Pour certains passages du Nouveau Testament, la question de savoir quelles ont pu être en fait les véritables paroles de jésus est donc vraiment justifiée et, devant des textes aussi douteux, nous devons nous garder d'affirmer que Jésus a parlé ainsi. Sur beaucoup de points, Jésus n'a pas parlé de la façon dont on l'interprète et dont on l'enseigne à la suite de transmissions erronées. Voici à ce sujet un exemple extrait de Luc (14,26): « Si quelqu'un vient à moi, et s'il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sueurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple.»
Jésus, qui est «l'Amour divin», n'aurait jamais fait dépendre l'état de disciple de la «haine» de ceux qui nous sont proches. Il aurait par là encouragé le péché. Cela montre indubitablement le non-sens de ces paroles transmises et attribuées à tort à jésus. Il aura vivement conseillé d'éviter les liens personnels trop étroits et de ne pas placer le moi personnel au premier plan afin que Ses disciples puissent se consacrer sans contrainte et sans entrave à leur haute mission.
La retransmission concernant le Fils de l'Homme est tout aussi erronée ; c'est d'ailleurs la question sur laquelle nous allons nous pencher à présent. A la fin de Son activité terrestre, jésus fit à Ses disciples la promesse de la venue du Fils de l'Homme. En annonçant le Fils de l'Homme, Il ne parlait pas de Lui-même, mais d'une autre personne. Les disciples ne comprirent pas cela et crurent que jésus Luimême était le Fils de l'Homme, supposition alors facilement compréhensible et excusable car ils vivaient dans l'attente imminente du jugement dernier et du retour de jésus.
Or, à peine Jésus avait-Il fait part à l'humanité de la prophétie la plus importante de toutes que déjà la base d'une erreur lourde de conséquences avait été ancrée, et cette erreur, répétée à son tour, finit par être incorporée dans les Évangiles. Voilà pourquoi ces derniers renferment toute une série d'expressions fausses, ou tout au moins obscures, quant à la notion du Fils de l'Homme, expressions que Jésus, avec Sa manière claire et simple de s'exprimer, n'aurait jamais employées.
Jésus annonce clairement la venue d'un second Envoyé de Dieu: «Car si je ne m'en vais pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous, mais si je m'en vais, je vous L'enverrai. Et quand Il sera venu, Il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement...» (Jean 16, 7-8).
«J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. Quand le Consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, Il vous conduira dans toute la vérité ; car Il ne parlera pas de Lui-même...»
«Il me glorifiera, parce qu'Il prendra de ce qui est à moi et vous l'annoncera. Tout ce que le Père a est à moi, c'est pourquoi j'ai dit qu'Il prendra de ce qui est à moi, et qu'Il vous l'annoncera» (Jean 16, 12-15).
«Mais le Consolateur, l'Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que j'ai dit» (Jean 14,26).
«Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles... le Fils de l'Homme
aura aussi honte de lui quand Il viendra dans la gloire de son Père, avec les saints anges» (Marc 8,38). Cette dernière phrase justement devient tout de suite incompréhensible si l'on part de la supposition erronée que Jésus et le Fils de l'Homme ne constituent qu'une seule et même personne.
Toutes ces paroles de jésus se rapportent à une autre personne et non à la force impersonnelle que Jésus avait aussi promise à Ses disciples: «Et voici, j'enverrai sur vous ce que mon Père a promis mais vous, restez dans la ville de Jérusalem jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la puissance d'en haut» (Luc 24,49).
Cette promesse se rapporte au déversement de la Force par l'intermédiaire du Saint-Esprit, processus qui se répète chaque année à un moment précis, depuis que la Création existe, assurant ainsi son maintien. Les disciples éprouvèrent alors l'accomplissement de cet événement lors de la fête de la Pentecôte, après avoir été préparés intérieurement par la douloureuse expérience vécue que représentait pour eux la mort soudaine et brutale de leur Maître.
Les activités que jésus attribue à cette autre Personne dans Ses promesses comme: «conduire dans toute la Vérité», «annoncer», «enseigner», «rappeler ce qu'a dit Jésus» ne peuvent être réalisées que par une personne ; elles nécessitent donc un accomplissement personnel.
Dans le Nouveau Testament publié par le professeur de théologie et prédicateur de la cour Otto von Gerlach (Berlin 1863), on peut lire dans les notes explicatives: «C'est uniquement dans le cas d'une personne et non d'une force impersonnelle ou d'une activité de Dieu que les paroles suivantes ont un sens: Il ne parle pas de lui-même». Il est encore explicitement fait mention de l'importance de ce grand enseignement des Saintes Écritures quant à la personnalité du Saint-Esprit qui est loin d'avoir été apprécié à Sa juste valeur.
En disant: «Esprit de Vérité», «Consolateur» et «le SaintEsprit», jésus désigne le Fils de l'Homme qui viendra afin de continuer Sa Mission. Dans la force de Sa haute Mission, celui-ci redressera en premier lieu toutes les erreurs de transmission et d'interprétation des paroles de jésus, car Il vient de Dieu.
Le Fils de l'Homme est également celui qui apporte le Jugement universel aux êtres humains, car Il est la justice, alors que jésus, qui agit dans l'Amour, souligna qu'Il n'était pas venu pour juger (Jean 12,47). La fonction de juge est déléguée par Dieu à la «Justice» en personne, au Saint-Esprit ! Son activité s'exprime dans les lois immuables de la Création, et une faute contre cette loi est un péché contre le Saint-Esprit, péché qui ne peut être pardonné et doit être racheté, d'où la parole de la Bible selon laquelle les péchés contre Dieu et le Fils de Dieu peuvent être pardonnés, mais pas les péchés contre le Saint-Esprit (Mat. 12,31-32 ; Marc 3,29).
Nombreux sont les chrétiens sincères qui ont réfléchi en vain au sens de ces paroles et en sont sortis déprimés parce qu'ils ne connaissaient pas la signification réelle du SaintEsprit. Les incorruptibles lois d'airain qui animent toute la Création forment Son oeuvre la loi des semailles et des récoltes en fait aussi partie. Cette loi se répercute d'une manière homogène, tant sur le plan terrestre que sur les plans situés en dehors du domaine terrestre.
Les pensées, l'intuition, la conduite et les agissements de l'homme constituent dans le sens de cette loi une véritable semence, tout comme les grains de semences physiques que l'on met en terre, mais il s'agit d'une semence spirituelle que doit récolter celui-là même qui l'a semée. Personne d'autre
ne peut se substituer à lui, que la moisson soit bonne ou mauvaise, pas même jésus: Il ne peut en effet modifier et contourner les lois de la Création parce que, en tant que Fils de Dieu, Il est, comme le sont les créatures, soumis aux Lois de Son Père. N'a-t-Il pas dit expressément qu'Il était venu pour accomplir les Lois de Son Père et non pour les abolir ? (Mat. 5,17).
En conséquence, un être humain ne peut pardonner à une autre personne les péchés contre le Saint-Esprit. Par contre, il possède le pouvoir et aussi le droit de pardonner un tort qui lui a été infligé personnellement, évitant ainsi de prime abord qu'une répercussion néfaste ne retombe sur le coupable. C'est dans ce sens qu'il faut comprendre les paroles de Jésus: «Ceux à qui vous pardonnez les péchés, ils leur seront pardonnés ...» (Jean 20,23).
Un homme qui, par exemple, à cause d'un penchant pour le mal, se rend coupable envers l'un de ses semblables et lui porte préjudice peut immédiatement être pardonné par l'intéressé, mais uniquement par ce dernier. En conséquence, de funestes fils du destin ne peuvent se développer à la suite de ce dommage personnel. Toutefois, le penchant coupable que l'auteur du délit porte en lui et qui fut le mobile de cet acte ne peut lui être pardonné par personne. Il doit s'en détacher lui-même par un vrai repentir qui équivaut à une transformation intérieure totale pour le bien. S'il respecte et se conforme à l'avenir aux Lois du Saint-Esprit, au lieu de se dresser contre elles, alors la Grâce de Dieu, qui repose dans ces Lois, sera toujours avec lui.
Pour la même raison, Jésus pouvait assurément pardonner les blasphèmes qui lui furent adressés personnellement, mais Il n'était pas en mesure d'éviter que le lourd destin de l'humanité - destin qui résulta du refus de Sa Mission et de Son Message - suive son cours et doive se déclencher à présent lors du jugement dernier.
2007-12-09 08:23:23
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answer #1
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answered by réalité 4
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