Cette métaphore constitue le sous-titre du Crépuscule des idoles : ou comment philosopher à coups de marteau. Nietzsche qui dans son oeuvre prône une Umwertung, une transvaluation ou inversion de toutes les valeurs, entre ici en guerre d'une façon qui lui est propre : par l'auscultation des 'idoles'. Que faut-il entendre par là ? " Quant aux idoles qu'il s'agit d'ausculter, répond Nietzsche, ce ne sont cette fois pas des idoles de l'époque, mais des idoles éternelles, que l'on frappe ici du marteau comme d'un diapason - il n'est pas d'idoles plus anciennes, plus sûres de leur fait, plus enflées de leur importance... Pas non plus de plus creuses... Cela ne les empêche pas d'être celles auxquelles on croit le plus. Aussi, surtout dans le cas de la plus distinguée d'entre elles, ne les appelle-t-on jamais des idoles... " ( Crépuscule des idoles, Avant-propos,). Les idoles ne se présentent pas comme telles, c'est là le merveilleux effet de la croyance ou de la volonté de vérité. Il faut les sonder, et pour ce faire utiliser le marteau afin de laisser entendre ( à qui veut entendre, qui a des oreilles ) le son qu'elles rendent. Plutôt que de fracasser, le marteau nietzschéen ausculte, un peu à la façon du maillet du médecin ( procédé médical de percussion, inventé en Allemagne ). Il ne s'agit pas de voir - car au crépuscule bien malin qui peut voir -, mais d'écouter ce qui se passe à l'intérieur, dans la fausse profondeur des valeurs. Nietzsche s'adresse à l'ouïe, ce qui est assez peu commun chez les philosophes pour être souligné. Nietzsche est musicien.
2007-12-03 01:37:36
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