On ne retient souvent de la philosophie politique de Machiavel que cet aspect d'absence de scrupules, cette idée de "la fin justifie les moyens". Le machiavélisme est donc souvent associé à une éloge du cynisme et de la manipulation en politique. C'est particulièrement vrai concernant les chapitres XV à XXII du Prince, qui énoncent de manière froide les moyens à mettre en oeuvre pour conserver le pouvoir (par exemple, l'exécution brutale, cruelle et publique des opposants, pour frapper les esprits et décourager la contestation de l'autorité du Prince).
Pour Jean-Jacques Rousseau, Le Prince est en fait une dénonciation en filigrane de la tyrannie : « En feignant de donner des leçons aux rois, il en a donné de grandes aux peuples. Le Prince est le livre des républicains."
Plus généralement, la mauvaise réputation qui entoure Machiavel et son oeuvre - et qui est sous-jacente dans le terme machiavélisme - est en partie due à une mécompréhension des véritables intentions de l'auteur. On trouve un exemple de ce malentendu dans le fait que le Saint-Siège anathémisa Machiavel, alors même que c'est le pape Clément VII qui avait ordonné, peu après la mort de celui-ci, la publication de son œuvre.
De nombreux auteurs, comme Voltaire, ont critiqué Machiavel. Mais, comme le souligne Napoléon, qui a largement commenté Le Prince, beaucoup ont lu Machiavel mais peu l'ont compris.
2007-11-24 22:27:21
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answer #1
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answered by Eurydice 7
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