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... sur cet article paru ce matin dans le Ouest-France.

Chez certains cheminots, « une révolte froide »
INTERVIEW : Politologue, Gérard Grunberg craint que le conflit ne se termine mal.

S’agit-il d’un conflit classique qui se radicalise ou d’une crise d’un nouveau type ?
C’est un conflit isolé qui ne fait pas le lien avec d’autres conflits. En même temps, on assiste à une radicalisation-encore plus importante d’une partie de la base syndicale. Sur les débris du communisme, une philosophie de la négociation aurait pu s'imposer dans les centrales syndicales, mais on assiste surtout à une remontée d'un gauchisme de type anarcho-syndicaliste qui ne reconnaît pas les pouvoirs élus et ne fait pas grand cas de la démocratie. L'état d'esprit qui règne à Sud-Rail et dans une partie de la base CGT des cheminots, c'est une espèce de Fort Chabrol, de révolte froide qui refuse toute négociation.

2007-11-21 22:16:54 · 2 réponses · demandé par Yarglaaaaa 6 dans Actualités et événements Actualité et événements - Divers

Pourquoi la gauche politique est-elle aussi peu audible ?
Le PC n'existe pratiquement plus et le PS n'a jamais été capable d'avoir une influence sur le mouvement syndical. Depuis plus de trente ans, la majorité du Parti socialiste n'a considéré comme seul interlocuteur valable que la CGT. On se trouve donc avec une CFDT isolée, une direction de la CGT qui flotte et un Parti socialiste d'accord sur la réforme générale des retraites mais qui n'embraye sur rien. Tout ce qu'il trouve à dire, c'est qu'il faut négocier, ce qui n'a pas grand sens puisque, précisément, ces gens-là ne veulent pas négocier. De son côté, Sarkozy ne peut pas céder, et il va faire de cette posture un élément fondamental de sa lutte contre ce syndicalisme-là. Les gauchistes ne voulant pas céder non plus, ça peut durer et mal se terminer,comme on le voit déjà avec les sabotages.

2007-11-21 22:17:38 · update #1

L'extrême gauche politique a-t-elle une influence sur ces mou¬vements sociaux ?
Je ne crois pas. En revanche, ce qui est vrai, c'est que Besancenot et la LCR se sont installés comme l'expression politique de ce mouvement: ils donnent une cohérence idéologique antilibérale à un mouvement qui est d'abord et avant tout corporatiste.
À quoi sert une extrême-gauche qui ne peut pas faire la révolution et ne veut pas faire de réformes ?
Dans cette gauche-là, mais bien au-delà, dans une grande partie de la population française, prévaut désormais une vision très négative du monde de demain. Le moindre élément de changement est perçu comme une menace. Ce ne sont plus « les lendemains qui chantent », mais le passé qui chante. Hier, c'était bien, alors que plus on ira, plus ce sera pire parce qu'on est sous la loi libérale. Il faut tout refuser, car l'avenir est abominable. Un pays qui se dit cela est bien mal parti !
Source : Ouest-France du Jeudi 22 novembre 2007.

2007-11-21 22:18:13 · update #2

2 réponses

« Tout est néant. La résignation est stupide et la révolte, pareille à l'aboiement d'un chien fou. »
-- Shakespeare --

2007-11-21 22:27:53 · answer #1 · answered by Mandragore 6 · 1 1

tout à fait d'accord avec cette analyse

2007-11-21 22:29:12 · answer #2 · answered by Lewt 4 · 1 0

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