une petite selection!
Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux
Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux
Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux
Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux
Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs
Il n'y a pas d'amour heureux
Mais c'est notre amour à tous les deux
Louis Aragon (La Diane Francaise, Seghers 1946)
MA VIE
Tu t'en vas sans moi, ma vie.
Tu roules.
Et moi j'attends encore de faire un pas.
Tu portes ailleurs la bataille.
Tu me désertes ainsi.
Je ne t'ai jamais suivie.
Je ne vois pas clair dans tes offres.
Le petit peu que je veux, jamais tu ne l'apportes.
A cause de ce manque, j'aspire à tant.
A tant de choses, à presque l'infini...
A cause de ce peu qui manque, que jamais tu n'apportes.
Extrait de "La Nuit Remue"de Henri Michaux
ENIVREZ-VOUS
Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.
Baudelaire
La nuit ! La nuit surtout je ne rêve pas je vois
J'entends je marche au bord du trou
J'entends gronder
Ce sont les pierres qui se détachent des années
La nuit nul ne prend garde
C'est tout un pan de l'avenir qui se lézarde
Et rien ne vivra plus en moi
Comme un moulin qui tourne à vide
L'éternité
De grandes belles filles qui ne sont pas nées
Se donneront pour rien dans les bois
Des hommes que je ne connaîtrai jamais
Battront les cartes sous la lampe un soir de gel
Qu'est-ce que j'aurai gagné à être éternel?
Les lunes et les siècles passeront
Un million d'années ce n'est rien
Mais ne plus avoir ce tremblement de la main
Qui se dispose à cueillir des oeufs dans la haie
Plus d'envie plus d'orgueil tout l'être satisfait
Et toujours la même heure imbécile à la montre
Plus de départs à jeun pour d'obscures rencontres
Je me dresse comme un ressort tout neuf dans mon lit
Je suis debout dans la nuit noire et je m'agrippe
A des lampions à des fantômes pas solides
Où la lucarne ? Je veux fuir ! Où l'écoutille ?
Et je m'attache à cette étoile qui scintille
Comme un silex en pointe dans le flanc
Ivrogne de la vie qui conjugue au présent
Le liseron du jour et le fer de la grille
René-Guy CADOU
2007-11-04 23:53:44
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answer #1
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answered by x 7
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Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
Baudelaire (une valeur sûre du spleen)
2007-11-05 07:38:19
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answer #2
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answered by cuberdud 3
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Krysalid bonsoir ,
Sur des moments de douleur , j'écrivais ma tristesse ... Je te la laisse ....
Une vie trahie ,
Un regard déchiré par ma propre faiblesse
Mon coeur saccagé d'infinis tristesses
Espoirs trop vains que je n'attendrais jamais
Pour avoir été torturé par le désir d'aimer
Des années à me débattre dans l'eau
En attendant vainement un radeau
Hurler mon désespoir vers les cimes
Abandonner aux mains de l'abîme
Pourquoi , après avoir semer l'ivresse
N'ai jamais senti le soupir d'une caresse ?
Mes pelouses n'étaient qu'une mare de pierres
Me voila épuisé en cherchant la lumière
Sur mon histoire qui n'a pas de fin
Mes yeux se ferment sans lendemains
Et mes larmes voilent mon horizon
Mon coeur s'achemine sans passion
2007-11-05 16:08:01
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answer #3
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answered by louvoy 7
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Tristesse
J ai perdu ma force et ma vie
et mes amis et ma gaieté
j ai perdu jusqu à la fierté qui faisait croire a mon genie
quand j ai connu la verite
j ai cru que c etait une amie
quand je l ia comprise et sentie
j en etais deja degoute
et pourtant elle est eternelle
et ceux qui se sont passé d´elle
ici bas ont tout ignoré
Dieu parle il faut qu on lui reponde
le seul bien qu il me reste au monde
est d avoir quelquefois pleuré
Alfred de musset
Pardon si j´ai fait quelques fautes, je l´ai écrit de mémoire ;)
2007-11-05 07:31:45
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answer #4
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answered by padam 4
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Désespérance
Un coq m’a réveillée ;
Mâtines carillonnaient,
Aube d’un nouveau jour !
à Seigneur, où es-tu,
Et que suis-je devenue
Dans ce monde inhumain ?
J’entends sonner midi,
Et des enfants qui rient
Ignorant l’angélus.
à Seigneur, où es-tu ? ,
Que sommes-nous devenus
Dans ce monde qui geint ?
Voici venir le soir,
Partir aussi l’espoir
Qui accompagnait l’aube.
à Seigneur, que fais-tu,
Pourquoi avoir promu
Le règne du Malin ?
poème écrit en 2003, en pleine crise existentielle..
2007-11-07 05:21:47
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answer #5
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answered by lorraine ^-^ 6
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je ne fais que ca ... www.revedesmots.skyblog.com mais dans le cas contraire le plus negatif etait verlaine..
2007-11-05 07:30:11
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answer #6
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answered by ambre 5
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