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Rue de la Banque

A la rue de la Banque, à deux pas de la Bourse,
On n’a pas de papier que l’on porte sur soi ;
Si on en a, alors c’est qu’on n’a pas de toit,
Sinon celui d’un ciel privé de sa Grande Ourse ;

A la rue de la Banque, j’ai vu les caméras
S’agiter au devant d’une énorme bâtisse
Et un tel déploiement de forces de police,
Qu’on aurait cru que s’y jouait un attentat…

Et soudain le trottoir s’est maculé du rouge
De ces toiles qu’on tend pour s’abriter du froid :
Je m’en souviens très bien, c’était il y a un mois
Et aujourd’hui je vois que depuis, rien ne bouge.

Caméras et plantons ont trouvé d’autres planques
Mais tout aussi nombreux restent sur le carreau
Ceux pour qui Paris rime avec Eldorado :
Je passe chaque jour par la rue de la Banque.

2007-10-27 11:36:18 · 8 réponses · demandé par Casseur Hole 7 dans Politique et gouvernement Politique

En écho :

- à cette question posée par l’un de mes contacts (merci à elle) : http://fr.answers.yahoo.com/question/index;_ylt=AgaFrgyiXP.k6jm.ghaAdRw5Agx.;_ylv=3?qid=20071025151519AAbjL9x&show=7#profile-info-LIukVEXfaa

- à l’actualité : http://fr.news.yahoo.com/afp/20071023/tfr-pauvrete-exclusion-logement-f56f567_1.html

2007-10-27 11:36:32 · update #1

@HT TTC : je vous décris là une partie de mon itinéraire quotidien, lorsque je me rends à mon travail...

2007-10-27 12:31:54 · update #2

8 réponses

Bravo...et merci !

Ton "Et soudain le trottoir s'est maculé de rouge" est balèze.
Il fait peur en évoquant la mort, puis après le bref instant de soulagement provoqué par la suite, on se dit que la mort est tout à fait suceptible d'arriver pour les gens qui sont dans cette situation...balèze !

2007-10-27 11:48:42 · answer #1 · answered by Malka 7 · 9 2

(bravo)

2007-10-27 19:16:58 · answer #2 · answered by Николай 3 · 7 0

Peut-être, votre poésie me fait penser à la "petite marchande d'allumettes" de mon enfance :

Il faisait effroyablement froid; il neigeait depuis le matin; il faisait déjà sombre; le soir approchait, le soir du dernier jour de l'année. Au milieu des rafales, par ce froid glacial, une pauvre petite fille marchait dans la rue: elle n'avait rien sur la tête, elle était pieds nus. Lorsqu'elle était sortie de chez elle le matin, elle avait eu de vieilles pantoufles beaucoup trop grandes pour elle. Aussi les perdit-elle lorsqu'elle eut à se sauver devant une file de voitures; les voitures passées, elle chercha après ses chaussures; un méchant gamin s'enfuyait emportant en riant l'une des pantoufles; l'autre avait été entièrement écrasée.

Voilà la malheureuse enfant n'ayant plus rien pour abriter ses pauvres petits petons. Dans son vieux tablier, elle portait des allumettes: elle en tenait à la main un paquet. Mais, ce jour, la veille du nouvel an, tout le monde était affairé; par cet affreux temps, personne ne s'arrêtait pour considérer l'air suppliant de la petite qui faisait pitié. La journée finissait, et elle n'avait pas encore vendu un seul paquet d'allumettes. Tremblante de froid et de faim, elle se traînait de rue en rue.

Des flocons de neige couvraient sa longue chevelure blonde. De toutes les fenêtres brillaient des lumières: de presque toutes les maisons sortait une délicieuse odeur, celle de l'oie, qu'on rôtissait pour le festin du soir: c'était la Saint-Sylvestre. Cela, oui, cela lui faisait arrêter ses pas errants.

Enfin, après avoir une dernière fois offert en vain son paquet d'allumettes, l'enfant aperçoit une encoignure entre deux maisons, dont l'une dépassait un peu l'autre. Harassée, elle s'y assied et s'y blottit, tirant à elle ses petits pieds: mais elle grelotte et frissonne encore plus qu'avant et cependant elle n'ose rentrer chez elle. Elle n'y rapporterait pas la plus petite monnaie, et son père la battrait.
L'enfant avait ses petites menottes toutes transies. «Si je prenais une allumette, se dit-elle, une seule pour réchauffer mes doigts? » C'est ce qu'elle fit. Quelle flamme merveilleuse c'était! Il sembla tout à coup à la petite fille qu'elle se trouvait devant un grand poêle en fonte, décoré d'ornements en cuivre. La petite allait étendre ses pieds pour les réchauffer, lorsque la petite flamme s'éteignit brusquement: le poêle disparut, et l'enfant restait là, tenant en main un petit morceau de bois à moitié brûlé.

Elle frotta une seconde allumette: la lueur se projetait sur la muraille qui devint transparente. Derrière, la table était mise: elle était couverte d'une belle nappe blanche, sur laquelle brillait une superbe vaisselle de porcelaine. Au milieu, s'étalait une magnifique oie rôtie, entourée de compote de pommes: et voilà que la bête se met en mouvement et, avec un couteau et une fourchette fixés dans sa poitrine, vient se présenter devant la pauvre petite. Et puis plus rien: la flamme s'éteint.

L'enfant prend une troisième allumette, et elle se voit transportée près d'un arbre de Noël, splendide. Sur ses branches vertes, brillaient mille bougies de couleurs: de tous côtés, pendait une foule de merveilles. La petite étendit la main pour saisir la moins belle: l'allumette s'éteint. L'arbre semble monter vers le ciel et ses bougies deviennent des étoiles: il y en a une qui se détache et qui redescend vers la terre, laissant une trainée de feu.
«Voilà quelqu'un qui va mourir » se dit la petite. Sa vieille grand-mère, le seul être qui l'avait aimée et chérie, et qui était morte il n'y avait pas longtemps, lui avait dit que lorsqu'on voit une étoile qui file, d'un autre côté une âme monte vers le paradis. Elle frotta encore une allumette: une grande clarté se répandit et, devant l'enfant, se tenait la vieille grand-mère.

- Grand-mère, s'écria la petite, grand-mère, emmène-moi. Oh! tu vas me quitter quand l'allumette sera éteinte: tu t'évanouiras comme le poêle si chaud, le superbe rôti d'oie, le splendide arbre de Noël. Reste, je te prie, ou emporte-moi.

Et l'enfant alluma une nouvelle allumette, et puis une autre, et enfin tout le paquet, pour voir la bonne grand-mère le plus longtemps possible. La grand-mère prit la petite dans ses bras et elle la porta bien haut, en un lieu où il n'y avait plus ni de froid, ni de faim, ni de chagrin: c'était devant le trône de Dieu.
Le lendemain matin, cependant, les passants trouvèrent dans l'encoignure le corps de la petite ; ses joues étaient rouges, elle semblait sourire ; elle était morte de froid, pendant la nuit qui avait apporté à tant d'autres des joies et des plaisirs. Elle tenait dans sa petite main, toute raidie, les restes brûlés d'un paquet d'allumettes.

- Quelle sottise ! dit un sans-coeur. Comment a-t-elle pu croire que cela la réchaufferait ? D'autres versèrent des larmes sur l'enfant; c'est qu'ils ne savaient pas toutes les belles choses qu'elle avait vues pendant la nuit du nouvel an, c'est qu'ils ignoraient que, si elle avait bien souffert, elle goûtait maintenant dans les bras de sa grand-mère la plus douce félicité.

2007-10-27 18:44:25 · answer #3 · answered by Anonymous · 11 4

La question m'interpelle parcequ'elle se passe entre la rue de la Bourse haut lieu d'échanges commerciaux internationaux et la rue de la Banque. Entre ces deux endroits des volumes d'argents que l'on ne peut même pas imaginer, nous, pauvres mortels.
Ah... comme ce serait bien qu'un sac se perce de temps en temps en passant par là... pour aider ces pauvres gens.

Chaque année à l'approche de hiver nous entendons les mêmes histoires à faire pleurer dans les chaumières. Et chaque années on se révolte, et chaque année, il y a des sans logis qui meurent encore et encore de froid.
C'est inimaginable de mourir de froid en 2007 dans un pays riche.

Et, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que cette année ce sera pire...

2007-10-29 12:05:32 · answer #4 · answered by Sophie G 5 · 4 0

ca donne envie de tout peter ca !!!!

2007-10-27 22:35:14 · answer #5 · answered by Anonymous · 4 0

C'est horrible, tout simplement. Une ancienne connaissance a osé comparer les pauvres des pays d'Afrique et les pauvres d'Europe, en disant que les européens avait plus la possibilité de s'en sortir...et qu'elle aiderait plutôt une pauvre d'Afrique...pathétique, encore une fois ce genre de pensée...

Courage à tous ces gens il faut les soutenir de manière EGALE.

2007-10-27 18:44:41 · answer #6 · answered by Freedom 6 · 6 2

mais c est completement idiot de se balader la nuit dehors quand il fait froid! personnellement je suis bien mieux bien au chaud chez moi dans mon canapé payé a la sueur de mon front et chauffé grace au nucléaire dont je paye les factures par virements automatiques !

2007-10-27 19:30:25 · answer #7 · answered by HT TTC 2 · 1 6

ben apres la canicule... un bon coup de froid ..on paiera moin de retraites... parce que jte promet que le pouvoir d'achat la il va serieusement augmenter

2007-10-27 19:01:26 · answer #8 · answered by mes couilles en bois 5 · 0 8

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