En cet été à Madrid, on m'invite à aller voir une corrida, pour goûter au folklore Espagnol. Ça tombe bien, je n'ai pas d'opinion sur cette tradition. Alors que je fais le tour des magnifiques arènes sur la Plaza de Toros, je tombe par hasard sur l'entrée des toreros. La famille de l'un deux est présente: c'est sa première. Les embrassades, silencieuses et tendues, me font comprendre que ce jeune homme n'entre pas dans l'arène sans risque.
Je monte alors m'installer dans les gradins, baignés du soleil descendant de la fin d'après-midi. Cette arène vertigineuse et bruyante, telle un temple érigé au viril animal, se tait lorsque la banda claironne pour l'entrée des protagonistes. Enfin, le taureau prend place. Majestueux, puissant, furieux, véloce, musculeux. Après quelques passes, les picadores entrent en scène, sur leurs chevaux bardés d'une impressionante armure. Incroyable ! Le taureau s'empale sur l'équidé !
2007-10-24
03:31:42
·
29 réponses
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demandé par
Martin 2
5
dans
Societé et culture
➔ Corrida
Malgré la violence du choc, je suis subjugué par l'attitude de la monture, magnifiquement dressée. Le taureau relache finalement son étreinte, sous l'assaut de la lance du picadero. Avant de recommencer son numéro, sans déstabiliser outre mesure le cheval.
Viennent les banderilleros. Quel exploit ! Quelle dextérité ! La course de cet homme, face au taureau furieux, se termine par le planter des deux piques. La foule applaudit. A la troisième paire de banderilles, il n'est pas si heureux. Ecrasé par l'infatigable animal, il est immédiatement évacué par tous ses collègues, sous les encouragements du public ému et admiratif de sa bravoure.
2007-10-24
03:32:35 ·
update #1
Puis le premier matador effectue ses passes. La bête commence à fatiguer. Majestueux, le torero en habit de lumière se tient à moins d'un mètre des cornes du monstre immobile. Il est fier, arrogant même. Il a eu raison de l'outrageuse puissance. Le rapport de force s'est inversé, le matador a dominé son imposant adversaire. Plus tard, un de ses collègues, le jeune premier évoqué plus haut, aura fort à faire avec un taureau plus tenace, qui en viendra à le blesser à la jambe. Sous les vivats d'une foule conquise par tant de courage et de démonstration, il se relève et, ultime acte de volonté, termine son travail en boitant, plantant son épée dans le cou de l'animal avant de l'achever d'un coup sec.
Je ne connaissais rien à la corrida. Je n'y connais toujours rien. Mais j'ai une opinion désormais. L'année prochaine, j'y retourne.
2007-10-24
03:33:11 ·
update #2
Un chewing gum ? Parce que je refoule du goulot, en plus de mes cheveux gras ?
2007-10-24
03:56:46 ·
update #3