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A la nuit des folles lunes,
Sur le fleuve sans bord je m'étais égaré,
Oubliant d'emporter jusqu'au nom de ma mère.
Serait-ce enfin l'approche d'un monde sans miroirs ,

Jamais mes doigts n'oseront toucher tant de beauté ensemble!

Le ciel est trop haut, trop cruelle la marée;
C'est ici, c'est ici qu'il nous faut tout reprendre.
Mais aux mots de chaque jour nos langues se sont usées,
A trop vivre s'est perdue l'eau douce de notre regard.

Pourtant qu'avons-nous de plus proche que l'oiseau;
Nous que l'on dit voués à la sourde poussière ?


Andrée Chedid

2007-09-29 08:45:57 · 0 réponses · demandé par ♫♪Shah شهرزاد 7 dans Arts et sciences humaines Poésie

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