Si le taureau pensait, que penserait-il avant la corrida?

Question

Voilà, je crois ce qu'il penserait, ne croyez vous pas?

"Je vais rentrer dans l'arène où je vais combattre et mourir devant des milliers de personnes.
Alors je pense aux autres animaux, qui n'ont pas mon sort :
Au poisson rouge qui tourne en rond dans son bocal, au chien que l'on promène toujours tenu en laisse, au chat que l'on a castré, au canari que l'on fait chanter entre ses barreaux, au lion qui vit dans les 3m2 de sa cage de cirque, au veau que l'on engraisse en batterie.
Alors je compare à ma vie où, pendant 4 ans j'ai vécu libre dans les champs, entier, au milieu de mes congénères, et où aucun humain ne m'a importuné.
Alors oui je suis content de cette vie, et de penser que tous ces gens vont applaudir ma sauvagerie, mon courage, ma noblesse devant la mort.
Un dernier voeu : que le matador me mette en valeur et ne rate pas son estocade.
Et alors de là-haut je regarderai les humains se déchirer sur mon sort. Je ne les entendrai pas, je n'aurai plus d'oreilles...."

Answer 1

"Tant qu'il y a de l'espace, de l'herbe sous mes sabots et un ciel démeusuré au-dessus de mes cornes, pourquoi attaquer-et me défendre? La terre libre appartient à tout le monde. Mais voici, ma brutalité est naïve et je n'ai que quatre ans, même si je pèse une demi tonne, possède des armes d'airain et des muscles de pierre; et je ne sais rien du monde. Je suis très bête, et ce qui aggrave mon cas ou la magnifie, très noble. Chez nous toro, ça va souvent ensemble.(...) Des villes, des hommes et de leurs jeux, je ne connais rien. Je n'ai jamais vu de corridas.(...) Le camion a démarré. Où allions nous et pourquoi?( le toro raconte comment on l'a choisi dans le campo) J'ai été distingué à cause de ma caste, de ma beauté et de la bravoure qu'on a supposée. J'en suis mort, tout se paie. ( Le toro raconte son voyage, son arrivée aux corrales et son entrée dans le chiquero. Puis enfin, la porte s'ouvre.) Je me suis rué. Pas d'herbe. Du sable dur. Pas d'arbres. Du soleil oui, mais dans un ciel rond. Ronde cette pature sans herbe. (...) Des hommes sont accourus vers moi, fou de rage d'être enfermé et de na pas retrouver ma finca, ma dehesa, mon royaume. Derrière ces barrières, et si à coups de cornes je les crevais, il y avait mon pays et j'en été sûr. (...) Les hommes habillés incroyables m'ont provoqués. J'ai foncé dessus mais ils sont rusés et, j'ai appris ça après ma mort, savent qu'à cause de la disposition de mes yeux, j'y voit en faisceau. Du coup, ces créatures diaboliques présentaient à mon oeil gauche ou droit une étoffe sur laquelle je me ruais. (...) Bref je l'ignorais mais je participais en tant que toro à une corrida et les hommes qui me bernaient étaient des toreros. J'appris au ciel, trop tard, que l'un d'entre eux s'appelait aussi matador et qu'il était, tout d'or cuirassé, le plus perfide et aussi le plus brave de la bande, mais chargé, à la fin de notre combat et de notre danse de me tuer. L'eussé-je, moi, tué auparavant, je n'en éprouverai aucun remords. Que le meilleur gagne. J'ai perdu mais bravement. Vive la corrida! Arriba España, terre de ce que furent mes bonheur et berceau de ma mort."

Answer 2

@ Grd : c'est un cliché des films hollywoodiens, les gladiateurs coutaient tellement cher en entrainement et entretien qu'ils étaient très rarement sacrifiés dans l'arène, c'étaient des esclaves certes, parfois hommes libres sous contrat, mais athlètes de haut niveau dont les meilleurs étaient célèbres et adulés (enjeux de paris d'argent énormes), beaucoup plus rarement des prisonniers sans valeur.. (surement dans les arènes de province sans prestige..)
l'organisation des combats de gladiateurs était seulement à la portée des romains les plus fortunés et influents, car les propriétaires étaient libres de les faire combattre ou pas en fonction du prix demandé aux empereurs, sénateurs, riches négociants, etc

pour les massacres on préférait des chasses ou combats d'animaux entre eux, ou des executions de condamnés à mort, dont la mise en scène avait une vertu pédagogique à l'égard du public.. (une variante de "la prévention plutot que la répression"..)

Answer 3

je vais m'le faire, pardis!

Answer 4

"Quand vont ils abolir la peine de mort ?"

Answer 5

Depuis le temps que je patiente
Dans cette chambre noire
J'entends qu'on s'amuse et qu'on chante
Au bout du couloir ;
Quelqu'un a touché le verrou
Et j'ai plongé vers le grand jour
J'ai vu les fanfares, les barrières
Et les gens autour

Dans les premiers moments j'ai cru
Qu'il fallait seulement se défendre
Mais cette place est sans issue
Je commence à comprendre
Ils ont refermé derrière moi
Ils ont eu peur que je recule
Je vais bien finir par l'avoir
Cette danseuse ridicule...

Après ces paroles de Francis CABREL, que peut on ajouter sinon :
Est-ce que ce monde est sérieux ?

Answer 6

il faut que je meure dignement, se dit-il

Answer 7

va lire Sevillane de Jean Cau

Answer 8

Bien, je vois que les vacances vous ont inspirer. Pas mal. Même bien
Je vois avec plaisir que vous êtes revenu.
Merci pour les sites que vous m'aviez donner j'ai passée de bonnes vacances à peindre (j'ai du changer de nom)
Sur le site de PROVENCE PRESTIGE à arles il y a un photographe, pas mal les photos (Bautista en autre...)

Answer 9

SI le toro pensait...., oui mais voilà! il ne "pense" pas...Il vit l'instant présent pleinement....

Mais si j'étais toro (puisque nous sommes en plein antropomorphisme) je penserais :
j'ai vécu une vie de seigneur, ce que je suis. Je vais combattre 20 minutes (maximum), me défoncer,puis j'irai rejoindre mes ancètres au paradis des toros braves; QUELLE CHANCE.
C'est cela que je penserais, si j'étais toro!

François Cevert, pilote de formule 1, mort à 30 ans à l'entrainement,avait dit, qq jours avant son décès : "je prèfère vivre 30 ans une vie de passion plutot que mourir à 80 ans en ayant vécu une "petite vie""
Et il n'était pas question pour lui de vie "en batterie" (la seule solution pour les veaux, soyons réalistes)

Si j'étais toro, c'est ce que je penserais...
Le toro, lui, "se contente" de combattre, avec toute sa hargne et sa sauvagerie...

Il ne pense pas, soyons bien clairs
Ceci dit non contre ta question mais contre les antis.
Merci Pepito 075 pour ta mise au point sur les gladiateurs, qui étaient effectivement les héros de leur siècle, adulés par la foule.

Answer 10

Je pense que j'aurais préféré finir ma vie peinard au lieu d'être obligé de me battre. Après tout il y a des tas d'humains qui ont une belle vie et ce n'est pas parce que des millions d'entre eux crèvent de faim qu'ils accepteraient une telle mort.

Parmi mes congénères beaucoup sont libres, tous les lions ne vivent pas en cage, tous les poissons ne tournent pas dans un bocal, pourquoi ne pourrais-je pas être des leurs ?
Pourquoi m'empêche-t-on de voir tous ceux qui ont une vie bien meilleure que la mienne ?

Enfin je me demande pourquoi tous ces gens prétendent m'honorer alors que juste après, ils disent qu'ils ont bien le droit de me tuer vu que je ne suis qu'un animal. Pourquoi m'applaudir et en même temps me mépriser ? Si je suis si noble, pourquoi disent-ils sans cesse "bah ce n'est qu'une bête, il faut arrêter la sensiblerie" ?