Vu mon pseudo, je peux difficilement me défiler.
D"abord "Ailleurs" rime avec "meilleur" (un ailleurs meilleur) et nous tendons tous vers le meilleur, ce me semble...
Mais ce n'est pas que cela. J'aime la consonnance qu'il a en anglais. "Else" autre, "where" où. L'autre endroit que celui où l'on pensait vous trouver. J'aime bien échapper aux cadres, aux frontières, aux limites. Réflexe d'enfant encadré strictement, et d'ado carrément tenu comme en camp de concentration. Relâché, on s'évade, forcément...
Ayant vécu entre 12 et 18 ans une existence curieuse que seuls ceux qui connaissent "Vipère au Poing" d'Hervé Bazin peuvent comprendre (et ma marâtre, j'en avais une comme dans les Contes de Perrault ou de Grimm, ressemblait à s'y méprendre à Alice Sapritch...) je n'ai eu pour seul moyen d'évasion que les livres, dans lesquels je trouvais déjà mon "Ailleurs" à moi, mon île déserte, ma tranquillité.C'est pourquoi Jules Verne et son monde un peu fantaisiste, toujours éloigné, m'a tant attiré et fasciné...
On a cherché à m'inculquer une morale chrétienne que visiblement on ne respectait pas autour de moi... Un jour à la messe, le sermon portait sur la charité. En sortant de l'église, un clochard de pitoyable apparence tendait sa casquette, je lui dépose bravement la grosse pièce de cinq francs qu'on me donnait tous les dimanche comme argent de poche pour la semaine (le coeur heureux, ayant l'impression d'être chrétien, pour une fois)...
Le coin de l'église passé, je me prends une grande baffe courroucée par derrière de ma belle-mère (ça fait mal, les baffes qu'on n'attend pas et dont on ne peut se prémunir) qui me hurle dessus en me disant : "Imbécile !... Si ce que je te donne doit servir au poivrot du coin qui va s'empresser d'aller acheter une bouteille !!" etc...
Ce jour-là j'ai compris deux choses : le sens exact du mot "hypocrisie" et cette évidence que je ne serais jamais chrétien. J'irais donc voir... Ailleurs !
J'ai exploré le bouddhisme, l'étrange, le paranormal, tout ce que la science rejetait... C'est devenu ma marque de fabrique : chercher ailleurs que dans les zones balisées, parce que j'avais la sensation qu'on me cacherait toujours le meilleur.
Les chansons de Brassens étaient sulfureuses ? (La marâtre éteignait le poste dès que sa voix se faisait entendre) Paf, je me procurais un livre à la bibliothèque où les paroles s'y trouvaient toutes ("Gare au gorille" !) et même si je ne voyais pas toujours le second degré, j'avais exploré.
La cartographie du monde m'intéressait. Pour aller traquer les "ailleurs" où ils se trouvaient... Ces petits pays dont personne ne parle (Lieschtenstein, Zanzibar, Nauru, Pitcairn) ou les petits morceaux de France bizarroïdes (l'enclave française de Longwood, à Sainte-Hélène, ou l'enclave espagnole de Llivia, dans les Pyrénées-Orientales)...
La littérature a été mon principal "champ d'ailleurs". Elle regorge d'écrivains inconnus, ceux de la seconde moitié du dix-neuvième siècle reposent par dizaines dans les "journaux-romans" que je collectionne depuis quinze ans, et j'ai découvert parmi eux des écrivains de première grandeur, assez forts pour détrôner les indéracinables Flaubert, Balzac, Stendhal et Zola dont on nous rebat les oreilles à l'école... J'ai fini par diriger une revue sur le roman populaire qui ne s'intéresse qu'aux "sans-grade" littéraires...
Voilà. Je suis viscéralement aspiré, attiré par l'ailleurs. Mes choix m'y mènent souvent. J'aime m'y trouver. Je m'y sens bien... Je suis un professionnel de l'évasion, sous toutes ses formes. On ne peut me garder captif contre mon gré.
D'ailleurs (un joli mot aussi...) devinez où je me rends, là maintenant, juste en vous quittant ?
2007-06-16 22:03:51
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answer #1
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answered by Anonymous
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Le nom d'un resto à Paris (qui a fermé).
La blague était toujours "Ou est-ce qu'on va manger ce midi ?". Réponse "Ailleurs" lol
2007-06-16 19:11:29
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answer #2
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answered by Etienne D 2
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la ou je voudrais bien aller
2007-06-17 15:56:33
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answer #3
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answered by young researcher 2
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Toutes les réponses après celle de "elsewhere" seront d'une banalité exaspérante ... ... ...
Il faut se rendre à l'évidence !
2007-06-17 05:41:20
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answer #4
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answered by ? 5
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Bonjour,
Je suis petite-fille d'immigrés juifs qui ont fui la Pologne dans les années 1920, une autre partie de la famille a été en Amérique, en Australie, en Argentine....C'est donc un hasard, si mes grands-parents se sont arrêtés en France, et sans la guerre qui a éclaté, ils auraient aussi poursuivi leur chemin.
"Ailleurs" m'évoque toutes les vies que j'aurai pu avoir selon leur destination, et aussi la vie que j'aurai pu ne pas avoir s'ils étaient restés en Pologne !
2007-06-17 03:42:12
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answer #5
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answered by Malka 7
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''L'ailleurs'', c'est pour moi, d'avoir conscience que je ne vivrai jamais assez longtemps, pour parvenir à décoder
ma part du mystère. Et, à plus forte raison, le mystère est encore plus grand, quand il s'agit de tenter de mettre à jour
la part de mystère des autres personnes.
2007-06-16 21:16:02
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answer #6
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answered by frank 7
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un lieu qu'on n'habite jamais, puisqu'on s'installe toujours dans un ici
2007-06-16 19:37:07
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answer #7
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answered by ( ) 6
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ailleurs c'est l'inconnu, l'incertitude
2007-06-16 19:25:04
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answer #8
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answered by riad1000 5
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un des premiers livres que j'ai lu quand j'ai su lire : "l'arbre de tous les ailleurs", dans la bibliothèque rose ... j'avais 6-7 ans
2007-06-16 19:23:54
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answer #9
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answered by LillasPastia 6
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la fuite, le refus
2007-06-16 19:19:10
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answer #10
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answered by Djamila K 2
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