Une deuxième lune ?

Question

En ce moment, je suis en train de lire "Atour de la Lune" de jules Verne. Curieusement, c'est la première fois de ma vie que je le lis. Quand j'étais gosse, j'ai vécu la conquête lunaire par le biais des médias comme tous ceux de ma génération, aussi, ce livre ne m'intéressait pas dans la mesure où ce qu'il évoquait faisait partie de notre quotidien...
Enfin bref, dans ce bouquin, les héros croisent le chemin d'un satellite plus petit que la lune et qui tourne autour de la terre beaucoup plus vite, constituant ainsi une deuxième lune.
Jules Verne dit que l'existence de cette deuxième lune n'était que supposée à son époque. L'on sait que cette auteur aimait étayer ses romans des connaissances scientifiques de son époque. Qu'en est il en fin de compte de cette deuxième lune, existe t elle ? Si non, a t on longtemps cru en son existence, et quels en étaient les arguments ?

Answer 1

En 1846 Frederic Petit, directeur de l'observatoire de Toulouse affirma avoir découvert une seconde lune. Elle aurait été vue par deux observateurs Lebon et Dassier, puis par un troisième, Lariviere, à Artenac, le 21 Mars. Petit calcula une orbite elliptique de période 2 heures 44 minutes 59 secondes, une apogee à 3570 km et une périgee (impossible) à 11.4 km. Le Verrier contesta immédiatement la découverte. Petit devint obsédé par 'sa' lune et quinze années plus tard calcula l'orbite d'une seconde lune à partir des perturbations de l'orbite de la Lune. Ces élucubrations étaient sur le point d'être oubliées lorsque Jules Verne (alors très jeune) mentionna la deuxième lune comme tu la décris. Malheureusement Jules Verne se plante dans les paramètres orbitaux qu'il mentionne pour la deuxième lune et la manière dont elle croise l'obus-fusée laisse à penser qu'elle serait en orbite rétrograde, un fait que les astronomes de Toulouse n'auraient pas manqué de signaler.
Et donc pendant des décénnies, les astronomes amateurs ont chassé la seconde lune, sans succès.
Les astronomes allemands ont ainsi poursuivi inlassalement une seconde lune qu'ils avaient déjà baptisé Kleinchen.
W. H. Pickering publia en 1922 dans Popular Astronomy une étude sur la détéctabilié d'une seconde lune, fouilla le ciel et conclut que si elle existait, cette lune ferait moins de 3 mètres de diamètre.
En 1898 Dr Georg Waltemath à Hambourg prétendit avoir découvert un système entier de mini-lunes, calcula leurs orbites, prédit leur passage devant le soleil et se planta.
En 1918, l'astrologue Sepharial nomma la seconde lune Lilith et affirma qu'elle était invisile parce que noire (Lilith est un démon femelle). Encore aujourd'hui on trouve dans certains horoscopes sophistiqués mention de Lilith, à laquelle on attribua, nul ne sait pourquoi, une masse semblable à celle de la Lune, sans pour autant provoquer de marées sur terre...
D'autres prétendues découvertes eurent lieu, telle celle de W. le 24 Mai 1926 en Allemagne. L'age des satellites artificiels amena d'autres interrogations certains satellites militaires ou quelques étages de fusée pouvant passer pour des satellites naturels jusqu'à ce que les militaires soient en mesure de suivre et de répertorier l'ensemble des objets artificiels en orbite.
Cela dit il est fort possible que la Terre ait d'autres satellites naturels que la Lune. Il est même tout à fait probable que des astéroïdes ait pu être capturés par la Terre, y compris dans un passé récent. Les simulations montrent que c'est tout à fait possible, mais qu'au bout d'une centaine d'orbites, ils se consumment dans l'atmosphère comme une météorite ou un bolide. C'est peu être un tel objet que Petit a observé en 1846.
Une autre possibilité est que la Lune elle même ait un satellite mais le champ gravifique de la Lune est trop irrégulier pour que cela soit possible.
Enfin il est possible que le système Terre Lune soit accompagné de satellites de style Troyens, c'est à dire en co-orbite avec la Lune mais en avance ou en retard de 60° sur la Lune. Plusieurs observation ont montré qu'il n'y avait pas de tel satellites mais il est par contre démontré qu'il y a là des nuages de poussières (ils ont été photographiés par le satellite OSO-6 en 1966 et par des astronomes polonais en 1961).
En 1997 Paul Wiegert découvrit un géocroiseur particulier, 3753 Cruithne, qui sans orbiter la terre l'accompagne dans son orbite sur un mouvement de type 'fer à cheval' autour de la Terre. C'est ce que nous avons le plus proche finalement d'une deuxième lune, et curieusement, ce fait est peu connu est jamais reporté dans les encyclopédies.
Le dernier coup de chaud sur le sujet vint de la découverte le 3 septembre 2002 en orbite terrestre d'un gros objet inconnu d'environ 20 mètres de long. Il fut immédiatement baptisé J002E3 et attira l'attention de centaines d'astronomes, qui calculèrent que l'objet avait été capturé par la terre d'une orbite solaire ou il était entré vers 1972, les points de Lagrange étant la cause de transition d'une orbite à l'autre. Très rapidement J002E3 se révéla être le troisième étage de la saturn-V de Apollo-12 qui était revenu en orbite terrestre après 30 ans autour du soleil. L'étage a depuis quitté à nouveau l'orbite terrestre et risque d'être recapturé vers 2045. Curieux, non ? cela démontre au passage la possibilité pour la Terre d'avoir des lunes temporaires...

Answer 2

merci pour cette question, et pour leurs réponses: j'ai appris un tas de choses interessantes que j'ignorais jusqu'ici...

Answer 3

Ne serait ce pas Nibiru la 10ème planète? car Nibiru est une planète gazeuse ou vivaient des extraterrestres.

Answer 4

Les plus gros trucs entre la Terre et la Lune sont l'ISS, Hubble et quelques milliers de satellites artificiels et de débris.

Il n'y a rien de naturel en orbite terrestre qui fasse plus de quelques centimètres.

PS. J'ai lu De la Terre à la Lune - Autour de la Lune en 68, juste à temps ! j'avais 10 ans

Answer 5

A priori, ce serait des allusions aux travaux de Frédéric Petit (1810–1865), ancien élève d’Arago, qui fonda l’Observatoire de Toulouse à Jolimont et en fut le directeur de 1838 à 1865.

Plus d'informations sur cette page : http://www.lesia.obspm.fr/~crovisier/JV/cro05_nantes.htm avec la première partie "Les bolides de Jules Verne"