Le dormeur du val
C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Arthur Rimbaud
2007-05-10 04:26:01
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answer #1
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answered by Grinta19 7
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"quelle connerie la guerre"
Barbara
Jacques Prévert
Cette phrase sonne comme un coup de tonnerre lorsqu'on la découvre pour la première fois
2007-05-09 22:24:44
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answer #2
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answered by Taiji 5
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La grasse matinée de J. Prévert
Il est terrible
le petit bruit de l'oeuf dur cassé sur un comptoir d'étain
il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim
elle est terrible aussi la tête de l'homme
la tête de l'homme qui a faim
quand il se regarde à six heures du matin
dans la glace du grand magasin
une tête couleur de poussière
ce n'est pas sa tête pourtant qu'il regarde
dans la vitrine de chez Potin
il s'en fout de sa tête l'homme
il n'y pense pas
il songe
il imagine une autre tête
une tête de veau par exemple
avec une sauce de vinaigre
ou une tête de n'importe quoi qui se mange
et il remue doucement la mâchoire
doucement
et il grince des dents doucement
car le monde se paye sa tête
et il ne peut rien contre ce monde
et il compte sur ses doigts un deux trois
un deux trois
cela fait trois jours qu'il n'a pas mangé
et il a beau se répéter depuis trois jours
Ça ne peut pas durer
ça dure
trois jours
trois nuits
sans manger
et derrière ce vitres
ces pâtés ces bouteilles ces conserves
poissons morts protégés par les boîtes
boîtes protégées par les vitres
vitres protégées par les flics
flics protégés par la crainte
que de barricades pour six malheureuses sardines..
Un peu plus loin le bistrot
café-crème et croissants chauds
l'homme titube
et dans l'intérieur de sa tête
un brouillard de mots
un brouillard de mots
sardines à manger
oeuf dur café-crème
café arrosé rhum
café-crème
café-crème
café-crime arrosé sang !...
Un homme très estimé dans son quartier
a été égorgé en plein jour
l'assassin le vagabond lui a volé
deux francs
soit un café arrosé
zéro franc soixante-dix
deux tartines beurrées
et vingt-cinq centimes pour le pourboire du garçon.
2007-05-09 22:20:44
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answer #3
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answered by Anouchka 5
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Tu trouveras, dans la joie ou la peine,
Ma triste main pour soutenir la tienne,
Mon triste coeur pour écouter le tien.
Alfred de Misset, Poésies
2007-05-10 02:46:45
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answer #4
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answered by L'Acrobate en mode pause ... 7
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Mon sombre amour d'orange amère......Aragon
Il est un air pour qui je donnerais...........Nerval
2007-05-09 23:46:03
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answer #5
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answered by roman 7
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"..... Tu connais cette maladie fiévreuse qui s'empare de nous dans les froides misères, cette nostalgie du pays qu'on ignore, cette angoisse de la curiosité? Il est une contrée qui te ressemble, où tout est beau, riche, tranquille et honnête, où la fantaisie a bâti et décoré une Chine occidentale, où la vie est douce à respirer, où le bonheur est marié au silence. C'est là qu'il faut aller vivre, c'est là qu'il faut aller mourir! ...."
Baudelaire.
2007-05-09 23:27:07
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answer #6
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answered by mamourette 4
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Gémir , pleurer est également lâche,
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche,
Dans la voie où le sort a voulu t'appeler
Et puis comme moi souffre et meurt sans parler .
(Alfred de Vigny).
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LA MOUCHE DU COCHE.
Sur un chemin montant , sablonneux, malaisé,
Et de tous les côtés au soleil exposé,
Six forts chevaux tiraient un coche .
L'attelage suait , soufflait , était rendu ...
( La Fontaine ).
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LE HERON .
Un jour , sur ses longs pieds,
Allait je ne sais où ,
Le héron au long bec,
Emmanché d'un cou .
Il côtoyait une rivière .
L'onde était transparente ,
Ainsi qu'aux plus beaux jours .
La carpe y faisait mille tours ,
Ainsi que le brochet son compère....
( La Fontaine ).
2007-05-09 22:19:06
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answer #7
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answered by Anonymous
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Quelqu'un m'est apparu très loin dans le passé.
C'était un ouvrier des hautes pyramides,
Adolescent perdu dans ces foules timides,
Qu'écrasait le granit pour Chéops entassé.
Or ses genous tremblaient, il pliait, harrasé
Sous la pierre, surcroit au poids des cieux torrides,
L'effort gonflait son front et le creusait de rides,
Il cria tout à coup comme un arbre cassé.
Cri perdu de Prudhomme
2007-05-09 22:18:38
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answer #8
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answered by san 2
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"sur mes cahiers d'écoliers,
sur les pupitres, sur les arbres,
j'écris ton nom"
LIBERTE Paul ELUARD
je ne sais plus la suite, dommage, poème très chouette
2007-05-09 22:16:02
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answer #9
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answered by Angie 3
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Sous le pont miarabeau coule la Seine et nos amours faut-il qu'il m'en souvienne la joie venait toujours après la peine.
Le pont Mirabeau
Appolinaire
(le poème est ainis rédigé sans aucune poncuation
2007-05-09 22:18:55
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answer #10
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answered by Mme de Lautreamont 6
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