«Le langage des candidats n'est pas celui de la vérité»
Regard d'un commentateur français sur l'élection. Aujourd'hui: Baudouin Bollaert, ancien rédacteur en chef du «Figaro», maître de conférences à Sciences Po.
Richard Werly
«C'est Nicolas Sarkozy qui donne le ton dans cette ultime phase. Prenez Ségolène Royal: tout est fait pour la relancer et initier une alliance au centre avec François Bayrou... dans le but de faire barrage au candidat de l'UMP. Je m'attends, dans ces conditions, à un réflexe légitimiste à gauche. La conjugaison de la domination sans partage de Sarko, et les sondages qui le donnent au second tour face à Jean-Marie Le Pen vont, je le pense, créer un électrochoc autour de la candidate socialiste.
Ma surprise, dans cette dernière ligne droite, vient de François Bayrou. Le candidat centriste a abandonné son discours du début, axé sur la rigueur budgétaire, le poids de la dette et des déficits publics, etc. Il n'en parle plus du tout. Le voilà à l'unisson de ses principaux adversaires qui, eux, manient les promesses à tout va sans se soucier de la facture finale. C'est l'une des leçons que je tire de cette campagne: le manque de rigueur.
Je ne suis pas austère de conviction, mais est-il normal que des candidats à la présidence de la république se contentent de dire que la croissance économique répondra à tout? Le langage de cette campagne n'a pas été celui de la vérité. On est sur le même registre que dans le passé, Jacques Chirac et François Mitterrand: les promesses à tout va, doublées cette fois du souci de coller au plus précis, au plus près des préoccupations des gens et des revendications de base. Le social, le sociétal l'ont définitivement emporté dans le débat sur les grands sujets régaliens.»
Demain: Dominique Wolton, spécialiste des médias
2007-04-15
22:13:01
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demandé par
Messerli
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Politique et gouvernement
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