Aragon écrit dans la Préface aux Yeux d'Elsa : "[...] il n'y a poésie qu'autant qu'il y a méditation sur le langage, et à chaque pas réinvention de ce langage. Ce qui implique de briser les cadres fixes du langage, les règles de la grammaire, les lois du discours."
Qu'en pensez vous?
2007-03-25
23:47:02
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4 réponses
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demandé par
pipouche
2
dans
Arts et sciences humaines
➔ Livres et auteurs
Tu as raison de dire cela Anaïs mais je n'ai pas dit ce que moi j'en pensais pour voir si j'allais dans le bon sens mais pour moi ce qui me dérange le plus c'est jusqu'à quel point peut on bouleverser le langage dans la poésie? Y a t-il une limite possible?
2007-03-25
23:59:27 ·
update #1
Briser les cadres fixes du langage,sortir des sentiers battus par des milliers de semelles "obéissantes",c'est un joli défi.Je me demande seulement si le poète "médite" vraiment ces rebellions stylistiques et cherche à réinventer les codes liant le signifiant-signifié.Pourquoi?Parce que ,souvent,le poète est comme "visité "par l'expression poétique,qu'il est littéralement porté par un souffle qui ne lui appartient pas totalement.Je pense,que,soudain,il est pris par une autre musique que celle du monde où il demeure,il la suit,l'épouse,la sublime:il a été "inspiré".
Il ne faut pas en déduire que tout se fait sans sa volonté de réfléchir et de plier les mots à sa sensibilité ,sa spécificité,mais j'aime assez l'idée,peut-être romantique,que le poète est un être à part,à mi-chemin entre hommes et Dieu(x).Il serait somme toute habité par quelque chose qui le dépasse.......et chargé de délivrer ce chant de son âme aux hommes!!!!!
2007-03-26 02:52:36
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answer #1
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answered by siloe 3
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N'est-ce pas là le dilemne même de l'art : la liaison signifiant-signifié confère à l'artiste un rôle d'explorateur, d'aventurier, alors qu'il part en cheminant sur la forme.
Son monologue intérieur, ses pérégrinations naturelles déroulent l'esthétisme- sonore, visuel - quelque en soit la ressource, et le voici, parfois, souvent, non impunément car son bagage doit être gigantesque, proliférant et d'une cohésion telle à préserver ses critères de la confusion, impliqué dans le sens, cette fameuse interpénétration du signifiant-signifié, embarqué de gré ou de force dans une sur-dimension, celle de la prescription du sens que Nietzsche aborde si profondément.
Le naufrage cognitif, voire sentimental, social, est le danger qui guette ce créateur des formes - et donc des significations - l'affrontement des fixités, des règles, des lois, son enjeu le plus simple - son devoir.
Questionnons un dictionnaire, Furetière certes, mais aussi Quillet, Larousse, son explication s'illustrera d'extraits de ces réinventions briseuses de cadres...
Rimbaud a parcouru ces chemins d'explosion de l'univers connu - et s'est perdu.
Comme tant d'autres, Artaud, Céline, Breton d'une certaine façon, Oscar Wilde d'une autre, Tolstoï, Kafka, Thomas Mann - on pourrait bien le dire - tous, isolés, souffrants, comme Rilke aussi, Nietzsche, Edgar Poe, Scott Fitzgerald, comme tant de peintres, comme tant de musiciens et autres sculpteurs - de l'évolution de l'humanité.
Le dépassement des limites formelles et donc consensuelles englobant tout du sens intallé dans la stabilité du compromis implique l'ego du rebelle jusqu'à la séparation d'exclusion mutuelle avec le groupe d'appartenance et le dilemne est grand en effet d'élaborer de nouvelles limites, alors même que l'on dissout les limites, au prix de conserver vivant le lien de la communication.
La question sous-jacente n'est-elle pas en effet d'interroger le lien entre langage et communication ?
Le langage est-il bien seulement code balisateur du communautarisme de la verbalisation ?
Qu'en est-il alors du lien pensée - langage ?
Vertige de la liberté de l'un et perdition de l'un sans sa communauté...
Jusqu'où aller a dû se demander Aragon.
Les yeux d'Elsa auront été ce miroir médiateur où l'un ne peut se perdre que dans l'autre, et non pas seul sans tous.
Alors Aragon n'a pas lâché tous les compromis.
Tchuss
2007-03-26 01:51:58
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answer #2
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answered by Anonymous
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Sa réflexion est juste, car celle d'un poète.....
Notre langage, au quotidien, n'est en aucun cas recherché, nos phrases, sont là bien inscrites dans notre cerveau et notre bouche, nous ne cherchons pas à sublimer les mots, et je remarque souvent, que les gens ne réfléchissent même pas à ce qu'ils disent, certains même déblatèrent. Alors que si l'on réfléchissait un peu, nous pourrions parler tout aussi bien. Et, écrire de la poésie, c'est réfléchir aux mots, non seulement pour qu'ils soient beaux, mais surtout évocateurs, et subliment notre esprit.
Et si un jeune homme lorsqu'il voit une jeune fille, au lieu de lui dire :"T'es canon, toi", lui disait : Mademoiselle, votre sourire m'a transpercé le coeur !!!! joli, non ?
Cordialement,
DHEBORRAH
2007-03-26 00:07:02
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answer #3
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answered by dheborah 2
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que tu devrais réfléchir par toi-même ;)
2007-03-25 23:49:25
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answer #4
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answered by Anaïs 4
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