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Il s'agit de "supputer " l'âge de Victor lorsqu'il a écrit cela :

Tandis qu'en mon grenier ,rongeant ma plume oisive,
Je poursuis en pestant la rime fugitive,
Que vingt pamphlets nouveaux, provoquant mon courroux,
Loin d'échauffer ma veine,excitent mes dégoûts,
Que tour à tour j'accuse,en ma rage inutile,
Et ce siècle fécond et mon cerveau stérile,
Ce maudit télégraphe enfin va-t-il cesser
D'importuner mes yeux qu'il commence à lasser ?
Là, devant ma lucarne, il est bien ridicule
Qu'on place un télégraphe auprès de ma cellule !
Il s'élève, il s'abaisse...et mon esprit distrait
Dans ces vains mouvements cherche quelque secret.
J'aimerais mieux je crois qu'on me forçat de lire
Ce nébuleux COURRIER, dont au moins je peux rire .

Flottant de doute en doute et d'espoir en espoir,
Parfois j'ai découvert ce que j'osais prévoir.
Bon ! me dis-je, à la France il annonce peut-être
Des ministres du roi qui serviront leur maître;

( suite en infos suppl .....))

2007-03-24 00:21:54 · 3 réponses · demandé par LA Miette 6 dans Arts et sciences humaines Livres et auteurs

Sans doute on voit déjà des haines s'endormir,
Et le trône des lys commence à s'affermir;+
-Ou, veut-on reléguer , malgré leur fureur vaine,
Collard à Charenton, Guizot à Sainte-Hélène ?
Est-il vrai qu'un festin où Decaze a trempé
Renverse du fauteuil le chef du canapé ?
Verrait-on la doctrine immolée au Système?
L'abbé, qui change tout, est-il changé lui-même ?
Va-t-il, dans Albion pour grossir le trésor, Conseiller au Régent de démolir Windsor ?
Un bon roi tôt ou tard chasse un mauvais ministre .
Hélas, pour repousser tout augure sinistre ,
Que faut-il à la France, objet de tant de soins ?
Rien qu'un Bourbon de plus et quelques sots de moins.

(....................................................)

2007-03-24 00:37:55 · update #1

Victor HUGO bien sûr

2007-03-24 00:38:42 · update #2

Bravo CERIK ! rapide ! sans même consulter un bouquin !
Chapeau !
La première fois que j'ai lu ça :
"Tiens! me dis-je ! Totor à 17 ans écrivait déjà du Victor Hugo typique, et était déjà totalement dans la politique !.... "
Quel génie !
.

2007-03-24 00:49:22 · update #3

Pour faire durer le plaisir, on va peut-être demander la date exacte ?

2007-03-24 00:51:00 · update #4

Formidable CERIK, je n'avais pas vu que tu as mis une suite ( il y en a encore autant que nous avons recopié à nous deux , quel cerveau ce gosse ! )

Petite rectif à ta deuxième strophe ( 47 ème vers ) :
Ô toi qui seul as pu, dans ce siècle de sang ,

( L'Intégrale- Seuil , 1er volume, page 48
édition 1972 )
3 énormes volumes achetés au rebut d'une bibliothèque ! ....
.

2007-03-24 01:05:08 · update #5

Ah merci d'avoir fait un peit tour du côté de la poésie, KESTU et CHOCOLAT

17 ans ! vous vous rendez compte, ce totor !

en tout ca, CERIK, je l'ai "étudié", c'est une véritable encyclopédie sur tous les sujets , une mémoire d'éléphant, un boulimique de la lecture , attention, la concurrence sera rude !

Mais le plaisir...c'est surtout la lecture des poèmes, n'est-ce pas ?
KESTU, tu as mal lu : c'est bi-hebDromadaire
ça laisse la porte au nombre qu'on veut ...
(( fine, la mouche, hein ! ))
.

2007-03-24 08:09:04 · update #6

3 réponses

Victor Hugo a écrit ces vers en 1819, il avait 17 ans environ.
__________________________
Ajouté à 23h37 le 24 mars 2007 :
___________________________

Le 3 mai 1819 a l'occasion des "Jeux floraux" Rétablie officiellement en 1806.

L'Académie des Jeux floraux se réunit à l'Hôtel d'Assézat, où se trouve la fameuse statue de Clémence Isaure, et elle continue d'attribuer des prix littéraires.

Parmi ses lauréats on compte Chateaubriand, Ronsard, Victor Hugo (à dix-sept ans), Vigny et Voltaire.

Portrait de Victor Hugo à 17 ans : http://img123.imageshack.us/img123/6703/vhyn6.jpg

******************************************************

La suite :

Et me voilà soudain, rêvant, sans me contraindre,
Ce bonheur idéal auquel je pense atteindre.
Je pourrai donc, malgré la Minerve en fureur,
Fêter l'heureux Juillet sans fêter la Terreur;
Le soldat de Condé ne sera plus un traître ;
Le vendéen mourant aura servi son maître (d),
Il perdit tout pour lui, mais du moins, en retour,
Sa veuve obtiendra bien plus de deux sous par jour,
Et maint votant ira, dans sa misère errante,
Végéter, en mangeant vingt mille écus de rente.
Ainsi l'espoir m'abuse, et mon esprit poursuit
Ces songes d'un instant, qu'un autre instant détruit,
Moins sûr dans ces calculs, qu'un moment vit éclore,
Qu'un ministre n'est sûr de l'être une heure encore.

Toi qui seul, de nos jours, pus, toujours agissant,
Servir tous les forfaits et rester innocent,
Discret avant-coureur de l'indiscrète histoire,
Télégraphe, où sont-ils les beaux jours de ta gloire ?
Sais-tu qu'il fut des temps où, du Nord au Midi,
Tu suivais l'heureux camp d'un despote hardi,
Quand, sur ton front muet, posant ses pieds agiles,
La renommée errait sur tes tours immobiles,
Et disait, dans un jour, au monde épouvanté,
Ou le Kremlin en flamme ou le Tage dompté?
Mais aussi lorsqu'enfin la victoire inconstante
Du Conquérant farouche eut déserté la tente,
Quand Dieu, plaignant l'exil où languissaient nos Lys,
Eut repris son tonnerre à l'aigle d'Austerlitz,
Tu fus l'appui du Corse, et, mentant pour sa gloire,
D'un revers, en courant, tu fis une victoire.
Tandis que, par le froid, par le nombre accablés,
Nos braves, en cent lieux, mouraient inconsolés,
Que ces nobles guerriers d'une clameur funèbre
Frappaient les bords du Don et les rives de l'Ebre,
Grâce à toi, bien souvent, dans ce brillant Paris,
Un pompeux Te Deum fut l'écho de leurs cris.
Bien souvent... mais pourquoi rappeler tes mensonges?
Le temps a d'Attila dissipé les vains songes ;
Les sceptres qu'il conquit en sa main sont brisés
Et, comme ses honneurs, tes honneurs sont passés.
Tu ne vois plus la foule à ta flèche mouvante
Fixer de longs regards d'espoir ou d'épouvante,
Et maint nouvel OEdipe essayer de prévoir
Le sort du lendemain dans tes signaux du soir.
Aujourd'hui le bourgeois, qu'un vague ennui promène,
Te jette un oeil distrait qui t'interroge à peine ;
Car nos grands roitelets et leurs petits débats,
S'ils l'excèdent souvent, ne l'intéressent pas.


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La Miette, on parle de TOTOR ! Ce n'est pas rien..., "LE GEANT" bien avant Voltaire et Chateaubriand (J'ai plusieurs bios du grand VICTOR ainsi que des livres d'époque) Encore puceau à 17 ans et déjà de la graine de génie ! Même si j'ai un engouement certain pour Alexandre 2em du prénom, contemporain et ami de Totor (ma période de prédilection, c'est la littérature du 19em siècle et le romantisme Européen).
Totor a été le seul écrivain à habiter en son avenue de son vivant, et le seul par son enterrement dans le corbillard des pauvres à avoir la même foule que Napoléon 1er.
Pour la petite histoire, le jour de son enterrement, toutes le péripatéticiennes de Paris ont fait journée gratuite !!!

Regarde cette gravure : « La Postérité » (en deux parties). Qui voit-on en premier ?

http://img255.imageshack.us/img255/3779/lapostrit1vy3.jpg http://img255.imageshack.us/img255/3620/lapostrit2ft1.jpg

Et celle-ci : « L’Académie ». Qui voit-on au premier plan ?

http://img240.imageshack.us/img240/3766/acadmiepw2.jpg

2007-03-24 00:39:11 · answer #1 · answered by Cérik 7 · 4 0

bio-hebdomadaire ?! Bonne initiative La Miette ! En espérant que la poésie tienne la route et qu'elle ne devienne pas bio-dégradable sous les crocs acérés de certains rongeurs...
Merci pour ce moment dans l'éther de Totor...
Une fan absolu de Monsieur Victor Hugo..;o)
Bonne soirée à toi !

PS :o))))

2007-03-24 06:27:36 · answer #2 · answered by Kestu 7 · 1 0

je n'arrivais pas à deviner son âge mais merci de m'avoir fait découvrir ce beau poème

2007-03-24 06:21:36 · answer #3 · answered by Chocolat 7 · 1 0

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