Article des Dernières Nouvelles d'Alsace, 16 mars dernier
"Arrivé en France en 2002 pour fuir les persécutions dont il était victime au Sri Lanka, Elanchelvan Rajendram a eu moins de chance que les membres de sa famille déjà réfugiés à Strasbourg. Débouté du droit d'asile en 2003, il s'est trouvé sans plus aucune voie de recours en 2004. Il a été expulsé vers le Sri Lanka en août 2005. Membre du Casas (*), Simone Fluhr l'avait accompagné dans ses démarches successives. Ils avaient sympathisé. Elle l'avait regardé partir la mort dans l'âme : « Nous voyons passer beaucoup de Sri Lankais d'origine tamoule. Nous savons ce qu'ils endurent. L'oncle d'Elanchelvan installé à Hautepierre a été torturé en détention. Le certificat médical qui décrit les séquelles fait trois pages. »
2007-03-22
00:31:41
·
14 réponses
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demandé par
Gérard B
5
dans
Politique et gouvernement
➔ Élections
Elle a appris sa mort la semaine dernière. Le 28 février à l'aube, le jeune homme est tombé, le corps criblé de six balles. Exécuté par les militaires de l'armée sri-lankaise alors qu'il sortait des toilettes installées dans la cour de sa maison. Vêtu d'une simple étoffe et désarmé, Elanchelvan a rendu son dernier souffle dans les bras de sa femme. Sous l'oeil goguenard de ses assassins.
« Je savais qu'il serait en danger au Sri Lanka »
C'est David Balathas, un des amis d'Elanchelvan réfugiés à Strasbourg, qui a contacté Simone pour lui raconter. Dans son magasin de retouches du quartier des Halles, il retient encore ses larmes, une photo de son ami disparu posée sur la table. « Je savais qu'il serait en danger là-bas. Il avait déjà perdu deux frères. Et l'un d'eux était membre des Tigres-tamouls, appuie David. Je ne comprends pas pourquoi l'Ofpra ne l'a pas cru. »
2007-03-22
00:32:25 ·
update #1
Ebranlée, la famille vient d'envoyer, avec l'aide du Casas, un faire part de décès aux organismes intervenus dans le traitement du « dossier » d'Elanchelvan : l'Ofpra, la Commission de recours des réfugiés, la préfecture du Bas-Rhin, la Police aux frontières, etc. « Il ne s'agit pas de les culpabiliser. Mais de rappeler que, dans le cas de personnes victimes de persécutions, l'expulsion peut être synonyme de mort », précise Simone. Elanchelvan avait 30 ans. Il laisse derrière lui son épouse et une petite fille âgée de trois mois ainsi que des parents brisés par la perte de leur troisième et dernier fils."
Manuel Plantin
2007-03-22
00:32:53 ·
update #2