Le grand problème, souligné ici par la SFAP, est l’énorme confusion entre le refus de l’acharnement thérapeutique et l’euthanasie, confusion volontairement entretenue par l‘ADMD notamment. Aussi, quelques rappels de définitions s’imposent.
L’acharnement thérapeutique (ou obstination déraisonnable), c’est donner un traitement agressif à un malade ou lui faire subir des interventions chirurgicales alors qu’on sait très bien que ce traitement et ces interventions ne lui rendront pas la santé et qu’il n’y a plus rien à faire. C’est un non-sens.
L‘euthanasie, c‘est provoquer directement la mort du malade, par exemple en lui injectant un produit mortel dans le but direct de le faire mourir. C’est tout aussi inacceptable.
Les soins palliatifs, c’est accompagner le malade en fin de vie par la présence de personnels compétents autour de lui, mais aussi en lui administrant des calmants pour diminuer la douleur. Les doses massives de calmants peuvent abréger sa vie, mais ce n’est pas le but de celui qui les administre, l’objectif étant de soulager la souffrance du malade. Cela est une action bonne.
Légaliser l’euthanasie, cela veut dire quoi ? En pratique, cela revient à donner juridiquement, à une autorité plus ou moins représentative et plus ou moins responsable, le droit de tuer, à partir du moment où certains critères sont réunis : résultats d‘analyses médicales, incurabilité de la maladie, demande du malade (non obligatoire a priori puisque dans un certain nombre de cas, les malades n’ont pas été consultés au moment de la décision), demande de la famille (jolies perspectives de dérives si des intérêts financiers entrent en jeu), voire demain le coût des soins donnés au malade ou à la personne âgée (il faut sauver la Sécu…).
Autoriser l'euthanasie, c'est attribuer à certaines personnes physiques ou morales un droit discrétionnaire de vie ou de mort. Vous ne trouvez pas cela dangereux ?
Je rappelle que les pays qui ont déjà légalisé l’euthanasie sont aujourd’hui confrontés à des dérives très graves : mise à disposition de « kits euthanasie » en pharmacie (n‘importe quel suicidaire peut ainsi mettre ses projets à exécution ; sans compter les gens souhaitant se débarrasser d‘un proche et faisant passer le meurtre comme un acte de compassion) ; dérives mercantiles en Suisse ; euthanasie de patients dépressifs en Belgique et de schizophrènes en Suisse ; volonté d'élargir l'euthanasie aux patients vus comme « souffrant de la vie » aux Pays-Bas (malades mentaux, trisomiques, handicapés moteurs…).
Cela ne vous rappelle rien ? L’Allemagne nazie et ses programmes euthanasiques pour éliminer les gens portant préjudice à la « grandeur aryenne », vous en avez entendu parler ? Ces programmes ont été mis en place en mettant en avant, au début, la compassion (en octobre 1939, le Reichsleiter Buhler et le Dr Brandt ont été chargés par Hitler, personnellement, « d’élargir les compétences des médecins qu’il conviendra de désigner nommément, afin qu’il puisse être accordée une mort charitable aux malades jugés incurables à vue humaine, après un examen très critique de leur état de santé »). Ensuite, il y a eu des considérations eugénistes qu’on retrouve à l’heure actuelle dans nos sociétés (volonté d’une humanité parfaite, sans problème génétique, sans maladie, avec l‘élimination physique des malades incurables). Et puis, il y a eu l’argument financier (« ces malades coûtent chers à soigner ; ils sont une charge pour la société ; avec l‘argent qu‘on investit pour ce malade décati, on pourrait faire vivre une famille de 4 personnes »).
Ensuite, la revendication euthanasiste en dit long sur le rapport actuel de l’homme avec la souffrance. La souffrance est inhérente à la nature humaine (je ne connais personne qui n’ait jamais souffert de sa vie, ou physiquement, ou moralement). Aujourd’hui, on parle d’achever les personnes souffrantes en fin de vie. Mais quand je lis les arguments donnés par les euthanasistes, qui montrent un refus absolu de la souffrance (« mieux vaut être mort que souffrir » ou « mieux vaut que cet être cher meurt plutôt qu’il souffre et que je souffre moi-même de sa souffrance »), je m’inquiète sérieusement de l’avenir et des dérives d’une loi légalisant l’euthanasie, dérives déjà présentes en germe : demain, on ne soignera plus les blessés ou les malades graves - pourtant guérissables - au motif qu’on ne supporte plus de voir leur souffrance.
On peut comprendre que la famille, les proches aient du mal à supporter la souffrance de ceux qu’ils aiment. C’est humain. Mais le personnel soignant, quoique compatissant et doux pour les malades, doit se prémunir d’une trop grande sensibilité : si une infirmière ou un médecin commence à se dire « ah, c’est trop dur de voir tant de souffrance, je ne peux plus le supporter, il vaut mieux lui donner la mort », je me pose des questions sur son sens des responsabilités médicales… et je ne souhaite pas tomber entre ses mains en cas de problème de santé !
En dehors du problème de la fin de vie, la souffrance peut être un passage obligatoire pour soigner (et guérir) la personne. Si on ne supporte plus sa souffrance, ni celle d’autrui, alors on va tomber dans un monde qui ne voudra plus voir que des biens portants, des gens parfaits, conformes à la norme, capables de produire. Tant qu’on sera en bonne santé, tout ira bien. Dès qu’on aura un problème… Ah, pour son bien et pour celui de la société, il faut qu’il meurt !
Prenez garde : demain, c’est vous que l’on assassinera dans vos lits de malade, pour des motifs d’humanité mal comprise, mais aussi d’économie (le trou de la Sécu), voire d’eugénisme.
L’une des réponses à la souffrance du malade en fin de vie, c’est l’amour et l’attention que lui portent ses familiers, ses amis, le personnel soignant. L’homme n’est pas un numéro, ni un animal qu’on peut achever par une piqûre. Le développement des soins palliatifs est à prôner, non l’acte meurtrier d’injecter du chlorure de potassium (ou du pétrole, comme cela se faisait en Allemagne nazie). Je ne comprends pas l’acharnement des euthanasistes qui refusent ces soins palliatifs et qui sont semble-t-il enragés de donner la mort.
Alors, le refus de l’acharnement thérapeutique, oui.
L’euthanasie qui, je le rappelle encore une fois, est un acte direct qui tue le malade, non.
2007-03-16 03:02:28
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answer #1
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answered by Marie la Bretonne 1
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liberté de chacun à disposer consciemment d'un droit à ne pas souffrir..
il y a sous jacent une forte question religieuse..
séparons élgise, religions de ces décisions qui concernent l'homme
laicité!!!
et respect pour l'humain...tolérance...
de la meme maniere que le droit à l'avortement réglementé a été une avancée phenomenale (meme sil faut encore ameliorer) il faut avancer avec l euthanasie
comme je dis souvent:
à ceux qui disent " une vie ne doit jamais etre baffouée", ont ils vu ces gens souffrir le martyr de smois, des années durant, dans un etat de detresse infinie?...
les laisser dans leur coprs difforme avec une souffrance odieuse et perpetuelle, les laisser souffrir en les regardant vivre une suite infinie de moments horribles..ne serait ce pas plutot cela etre inhumain???????????
merci grenouille pour ta question: une etoile!
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ps tu es agnostique ou athée?...
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grenouille j ai du mal m exprimer
je demande que justement la religion nintervienne plus dans le debat
j'ai vécu de très près le cas de l'euthanasie
et je suis pour le soulagement de la douleur, de la souffrance...
j'ai moi même accompagné ma mère dans ces derniers instants...
et le service qui l'a encadré a justement respecté l humain en ne pratiquant aucun acharnement..
et elle est partie...avec le moins de souffrance possible...
désolé si je me suis mal exprimé auparavant, mais je suis entièrement dac avec toi...
2007-03-16 02:12:58
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answer #2
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answered by Anonymous
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Malheureusement pas le temps de lire le texte maintenant, je reviendrais peut-etre plus tard, mais au cas ou, je veux juste dire quelques mots. Tu avais peut-etre vu ma question sur le sujet il y a quelques jours puisque tu es un contact. J'expliquais notamment que le sujet a ete aborde avec ma mere, qui m'a demande de ne pas la laisser devenir un legume, si jamais cela se produisait. Une demande que je satisferai par amour pour elle.
Personnellement, je trouve que le corps medical ne devrait pas avoir de decision a prendre dans ce cas. Le, la ou les tres proches doivent avoir ce droit, applique ensuite par les professionels.
Je suis aussi en faveur de l'assistance au suicide. Mais je suis un cas un peu extreme dans le sens ou je n'accorde pas beaucoup d'importance a ma vie, ni a l'espece humaine, d'ailleurs.
A part ca, les derives decrites precedemment par Marie font reflechir. Je n'ai pas tout lu dans le detail, mais je ne comprends pas bien les pouces...
2007-03-16 04:51:08
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answer #3
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answered by Jojo 6
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