Sacrée question...
Garantir l'emploi, dis-tu? N'est-ce pas contradictoire, ou du moins dichotomique avec la notion de promotion au mérite ?
Car enfin si le fonctionnaire ne fiche rien, ou assure son service de façon excérable, inacceptable, à qui rend-on service en le maintenant à son poste ? A l'Etat ? A ses collègues ? Aux administrés dont il s'occupe ? A pas grand-monde, au fond, si ce n'est à lui-même... (Et encore ! En l'encourageant implicitement dans son échec, lui permet-on de se remettre seulement en question ?)
Prenons l'enseignement, ma branche. Que je ne cherche pas à scier, disons-le d'emblée, mais j'aimerais parler vrai, si c'est possible. Tous les profs sont-ils capables d'enseigner, c'est-à-dire de transmettre un minimum de savoir, de savoir-faire, de réflexion et de curiosité d'esprit ? J'affirme que non.
Un pourcentage à définir (que je situerais pour ma part entre 20 et 25%, soit à peu près autant que d'analphabètes entrant en 6ème) ne parvient pratiquement pas à transmettre quoi que ce soit. Souvent par manque d'autorité (bazar général dans la classe) parfois par incompétence ou je m'enfoutisme (des collègues qui passent leur temps à raconter leur vie), parfois encore par excès de sévérité mal acceptée (l'heure se passe en punitions, menaces et éclats de voix divers)...
Les élèves se désespèrent (ou se réjouissent, c'est selon), les parents sont consternés et s'arrachent les cheveux (sans pouvoir remettre en cause la "pédagogie" de l'enseignant), l'administration secoue la tête mais reste impuissante, et éventuellement, un inspecteur débarque au bout de quelques années : baisser la note est toute une affaire (rapport long à faire), et quand bien même la chose surviendrait, elle ne ferait que retarder légèrement la progression d'échelon de l'enseignant, sans rien changer à ses calamiteuses méthodes de travail.
La réalité actuelle, c'est à peu près ça. On s'en contente ?
Pour changer les choses (attention, je vous parle là d'une révolution à côté de laquelle celle de Mao n'était qu'un subtil recadrage) il faudrait secouer tous ces vieux principes auxquels la fonction publique est confortablement attachée (je dirais même arc-boutée), et parler, effectivement, de mérite. Ah ! Le grand mot est lâché...
Plus haut, une intervenante (Lo) essaie lucidement de répondre à la question : "Comment pourrait-on évaluer le mérite d'un prof ?" Et sa réponse (je la rappelle ici) est la suivante :
"Comment juger par exemple le mérite d'un prof ?
Au niveau de réussite des élèves ? Dans ce cas le type qui travaille à Henri IV (qui n'est pas toujours aussi bosseur que celui qui s'échine à intéresser ses élèves dans un collège ZEP) devrait avancer plus rapidement celui qui travaille en ZEP car il croit en son métier?
C'est impossible... "
Elle a raison, si on juge simplement sur ce qu'ont retenu les élèves, les bons collèges / lycées seront avantagés sur les mauvais (je parle de résultats aux examens) et l'on ne s'en sortira jamais. Non, moi j'ai beaucoup plus simple...
Pourquoi ne pas faire tout simplement évaluer le mérite d'un fonctionnaire par ceux qu'il sert ? Un prof, donc, par ceux qu'il instruit ? Vous croyez que les élèves ne seraient pas heureux d'évaluer leurs profs (de façon anonyme cela va de soi, pour préserver la confidentialité de leur choix) ? Vous pensez que les profs évolueraient avec la même superbe, s'ils savaient que ceux à qui ils enseignent vont déterminer une partie de leur salaire ? Je pense pour ma part que beaucoup se poseraient des questions qu'ils ne se posent pas d'habitude, en interrogeant par exemple leurs élèves sur la façon dont ils perçoivent le cours, les attentes, les moyens de le rendre plus vivant, plus attractif, etc... De même pour l'attitude : c'est facile pour un prof d'écraser de son mépris un élève. Mais si l'on sait qu'il vous notera, agira-t-on pareil ?
Les élèves ne seraient pas les seuls à noter leurs profs. Les parents auraient leur mot à dire (sous forme d'évaluation, tout simplement, ce qui éviterait les confrontations violentes qui parfois se produisent), en se fondant sur l'enthousiasme de leur enfant, son appetence face au savoir, la clarté des explications données, la cohérence des savoirs transmis, etc... Enfin, l'administration pourrait intervenir pour une petite part, sachant qu'un excès de laxisme ou de sévérité n'est pas forcément ce qu'on attend d'un enseignant.
Vous imaginez la chose ? La méga-crise syndicale, bien évidemment, et j'en souris rien que d'y penser. Mais si une partie du traitement de l'enseignant (mettons la moitié, au moins) dépendait directement de la façon dont il travaille (une autre partie pouvant être évaluée par les résultats des élèves à des tests standardisés, par niveau et par matière dans un même établissement), il me semble qu'il y aurait de grands changements dans l'Education Nationale...
Le principe de l'évaluation du "servi" par le "dispensateur du service" (sur la base par exemple de questionnaires de satisfaction étalonnés que rempliraient les administrés) servant de base à cette nouvelle façon de récompenser le mérite pourrait facilement être étendu à certains métiers (pas tous, j'en conviens) comme par exemple les facteurs, ou les guichetiers des postes : quoi de plus facile, et de plus radical ?
Avec tout ça (et j'en termine) définir au contraire qu'au-delà d'un certain seuil d'incompétence constatée (et donc de mécontentement des administrés), ce serait la porte sans indemnités ! Fin de l'emploi à vie pour les fonctionnaires...
Ouille ouille ouille ! Que ce serait dur...
Mais non, réveillez-vous, ce n'était qu'un mauvais rêve...
Tout va bien, personne ne va vous juger : c'était juste pour rire...
Encore que... Ca vous a vraiment fait rire, vous ?
2007-03-14 06:17:24
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answer #1
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answered by Anonymous
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La promotion au mérite dans la fonction publique.. oui mais sous quels critères? Cette question soulève directement le probleme de l'evaluation des résultats dans la fonction publique.
Va t on juger un contractuel sur le nombre de pv qu'il distribue, un juge sur le nombre de personnes qu'il envoie en prison , une infirmière le nombre de piqures qu'elle donne , et un administratif le nombre de carte d'identité qu'il a distribué dans la journée?
Bref la notion de résultat dans la fonction publique est déjà difficile à envisager d'une manière collective (par service , par etablissement ) pour pouvoir l'appliquer individuellement
2007-03-14 11:15:29
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answer #2
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answered by Daelgir 2
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bien sur il est normal de récompense un fonctionnaire si le travail qu'il fourni est irréprochable il serait plus logique de pratiquer de cette manière au lieu d'attendre l'ancienneté pour avoir un échelon supérieur alors que certains anciens ne mérite pas cette promo
2007-03-14 12:02:57
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answer #3
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answered by Wilfried P 2
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Comment juger par exemple le mérite d'un prof?
Au niveau de réussite des élèves? Dans ce cas le type qui travaille en Henri IV (qui n'est pas toujours aussi bosseurque celui qui s'échine à intéresser ses élèves dans un collège ZEP) devrait avancer plus rapidement celui qui travaille en ZEP car il croit en son métier?
C'est impossible...
2007-03-14 11:25:04
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answer #4
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answered by -O- 7
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Oui, le passage de grade à l'ancienneté n'est pas une bonne chose. Les avancements d'échelons ne sont que courtement réduits pour les personnes bien notées.
Il convient pour ne pas démotiver ce qui ont le respect du service public, en récompensant leur efforts.
2007-03-14 11:08:00
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answer #5
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answered by Pierre 1
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Oui, ça me parait normal que les plus méritants, les plus compétents aient prioritairement accès aux postes à responsabilité et aux promotions!
De plus, les services fonctionneraient peut être mieux si ce sont les meilleurs qui dirigent... ça me parait logique, non?
2007-03-15 04:23:21
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answer #6
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answered by maikou 3
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Il y a 35-40 ans, quand quelqu'un voulait entrer dans la Fonction Publique, c'est tout juste si son entourage ne se foutait pas de lui:
"Ah! tu vas avoir un salaire de misère"
"ton boulot va être inintéressant"
Depuis, la situation générale de l'Emploi s'étant beaucoup dégradée, on en est arrivé à parler de nantis (R. Barre), de privilégiés, etc...
Ah! Envie, quand tu nous tiens...
Pour répondre à ta question, d'accord pour une promotion au mérite, en garantissant l'emploi. Le paragraphe précédent ne t'est pas destiné, mais l'est à plusieurs intervenants avant moi.
2007-03-14 18:52:08
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answer #7
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answered by Sacré Coquin 5
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le gros problème de l avancement au mérite dans la fonction publique c est que la définition du mérite est très subjective . Est ce le mérite de militer dans certains syndidats ayant un grande influence , d avoir des entrées dans certaines confréries ou partis politiques etc . On voit tellement d incapables accéder à de hautes responsabilités ex eads le patron était un ami d un très haut placé; etc on pourrait multiplier à l infini les nominations . Dans le privé le mérite au travail est plus souvent pris en considération car le patron cherche à faire prospérer son entreprise et s entoure des meilleurs éléments , dans le public ou assimilé n y a pas de concurrence le budget est , renouvelé chaque année après revalorisation automatique , et le dynamisme n est pas un critère déterminant voir les rapports de la cour des comptes
2007-03-14 12:34:34
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answer #8
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answered by ALAIN A 6
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promotion au mérite je suis d'accord, mais pour certain fonctionnaire comment va t-on évaluer le mérite?
exemple le facteur : bien mis l'enveloppe dans la boite aux lettres ? pour le mien de facteur titulaire vu qu'il arrive de plus en plus tard parce qu'il tchach partout et qu'en plus il passe 3 jours par semaine (le reste du temps RTT) je lui ai sucré le billet pour le calendrier alors evidement je n'ai plus l'éphéméride!!! donc promotion au mérite ok même pour les facteurs
2007-03-14 12:05:50
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answer #9
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answered by 1968 4
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Sans vouloir forcer le consensus, il semble quand même qu'il s'agisse là de la plus évidente des logiques.
Dans le terme "service public", est-il besoin de rappeler qu'il y a le mot "service"? Il est donc juste de récompenser ceux qui apportent une valeur ajoutée à ce service par leurs efforts.
Maintenant, pour ce qui est de la garantie de l'emploi, elle est proprement scandaleuse! Pour tous ceux que ces propos choquent, j'imagine qu'on va me dire que c'est mieux que la possibilité de se faire virer à tout moment, comme dans le privé...
Cette prétendue épée de damoclès au-dessus de nos têtes n'est en réalité qu'une illusion compte tenu du code du travail en vigueur en France. D'autre part, en faisant les efforts requis (même parfois le minimum), on ne risque que rarement de se faire virer. Chercher constamment la garantie de l'emploi (alors qu'elle est la plupart du temps tout à fait naturelle) relève à mon avis plutôt d'un manque de sens des responsabilités et de la flemmardise.
2007-03-14 11:21:19
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answer #10
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answered by TheSymon 3
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