1870, l'armée française prend une raclée à Sedan ( les prussiens, pas idiots, prennent le train et débarquent avant les français sur le Rhin). Après ça, les prussiens arrivent aux portes de Paris (normal), tout contents ! Napoléon III est en fuite. Les parisiens en ont profité pour proclamer la République (non mais !). Les députés ont choisi un certain Trochu pour président. Il fait des promesses (comme tout président) dont celle de défendre la ville contre l'occupant. Mais le pauvre ne retrouve pas son plan de défense, c'est ballot, et les parisiens s'énervent un peu. Les prussiens veulent vraiment entrer, ils insistent lourdement... Y a pas encore la tour Eiffel mais Paris est déjà Paris ! On monte une armée composée des gardes mobiles (120 000 jeunes gens venus de toutes nos belles régions françaises) et de 300 000 parisiens civils et volontaires qui forment la garde nationale. On va voir ce qu'on va voir ! Pendant ce temps les négociations avec Bismarck échouent. Les prussiens veulent l'Alsace et le morceau de la Lorraine où sont situées de très attirantes mines de fer et les français ne sont pas d'accord du tout !
Paris est assiègé, on crève de faim, on bouffe même les rats et les animaux du jardin d'Acclimatation (du zoo, quoi !)... Janvier 71, les prussiens s'énervent et bombardent Paris, puis ils proclament le II Reich à Versailles, dans la galerie des Glaces, ce qui est énervant au possible. Les parisiens se tapent dessus entre eux (en bons gaulois) pour savoir si on doit, ou pas, tenter une sortie (la dernière a fait plus de 5000 morts dans leurs rangs). Les gardes mobiles tirent dans le tas (50 morts). Le 28 janvier Paris ( et surtout Trochu ) capitule. Bismarck, pour enquiquiner le monde, veut bien signer un armistice mais avec une assemblée élue. Vite fait on organise des élections et, vlan !, ce sont les royalistes qui gagnent (ils promettaient la paix) contre les républicains (qui voulaient bouter l'ennemi hors du pays. N'est pas Jeanne d'Arc qui veut...). L'assemblée se réunit à Bordeaux, parce qu'à Paris c'est pas trop possible et, en plus, la bouffe est dégoûtante. Adolphe Thiers est élu chef du pouvoir exécutif de la République française mais, à vrai dire, on ne sait pas trop encore si on va rester en République ou si on va remettre un des héritiers du trône de France en selle. Thiers signe tout ce que veulent les prussiens qui ont décidé, et ils y tiennent absolument, d'entrer dans Paris le 1er mars et de défiler sur les Champs Elysées. La garde nationale, qui a payé ses canons avec ses propres sous, décide de les emmener sur les hauteurs (Montmartre, Butte-Chaumont et Belleville) pour pas que les allemands (aussi appelés poétiquement "casques à pointes") ne les leur piquent. Les prussiens font leur grand numéro de triomphateurs sur les Champs. Mais ils stoppent net à la Concorde car, au delà, il y a les parisiens et leurs canons. Lesquels parisiens, surtout les plus pauvres, les ouvriers, le 3 mars ,s'érigent en fédération (d'où "les fédérés"). Ils se foutent bien de Thiers, de la province (qui ne les aime pas, tout le monde sait cela !) et, surtout ils emm...... la bourgeoisie. Si on leur pique leurs canons (qu'ils ont, je le rappelle mais c'est important, payés avec leurs propre argent) et bien ils ficheront le feu à Paris et ce sera bien fait ! Les bourgeois crient au scandale. L'occasion est trop belle de faire un exemple. Pour attiser le feu on supprime les délais qui avaient été accordés aux parisiens pour payer leurs loyers et on supprime la paie des gardes nationaux (qui n'avaient plus que ça pour vivre, vu les circonstances). Le 15 mars Thiers s'installe à Paris et ordonne d'enlever les canons. C'est comme appuyer sur un détonateur à retardement. Les soldats envoyés pour confisquer les fameux canons se font emberlificoter par les parisiennes, qui savent y faire, et un bon nombre rejoint les fédérés. Pour faire bonne mesure, sans doute emportés par leur élan fraternel, ils fusillent 2 de leurs généraux. Thiers cavale jusqu'à Versailles, histoire de se mettre à l'abri de ces fous. A Paris, dans la liesse générale, on nomme un comité central de la Commune, et on l'installe à l'Hôtel de Ville.
Comme une épidémie, le mouvement s'étend à Marseille, Toulouse, Lyon, Saint-Etienne, Narbonne, mais est vite réprimé en province. A Paris cela durera 72 jours. Les Communards manquent de soutien et de sous, malgré les réserves de la Banque de France (auxquelles ils refuseront de toucher pour ne pas passer pour des voleurs !). Des mesures sont prises, populaires : la laïcité, l'enseignement gratuit pour les garçons et les filles, mise en place d'un enseignement professionnel, plus de cumul des fonctions...d'autres beaucoup moins appréciées : plus de travail de nuit pour les boulangers (!), plus de bordels, plus de jeux de hasard, plus de beuveries intempestives...Thiers déclare la guerre aux fédérés, une guerre à mort ! Dans la nuit du 21 au 22 mai 1871, les Versaillais de Thiers, commandés par Mac Mahon, entrent subrepticement dans Paris par un bastion qui n'est pas gardé (porte des Saint Cloud) et qui leur a été signalé par un traître (Ducatel, qu'il s'appelait le vilain). Ce sont 70 000 hommes qui déferlent sur les communards. C'est la grande mêlée. On dresse des barricades partout où c'est encore possible et on tient les promesses faites à Thiers, on met le feu aux monuments : le palais des Tuileries, le Palais Royal, l'Hôtel de Ville, le quai d'Orsay, etc... Le 24 mai, les versaillais fusillent tous ceux qui leur tombent sous le fusil, en riposte les fédérés zigouillent des prêtres qu'ils détenaient en otages. Le 27 mai, les versaillais investissent le cimetière du Père Lachaise où sont réfugiés les communards blessés, beaucoup de familles aussi. Ils alignent tout le monde contre les murs et fusillent à tout va, même des petits enfants et des nourrissons au sein de leur mère. Le 28, à 11 heures, Belleville, épouvantée, se rend ! Les massacres continuent jusqu'en milieu d'après-midi. Les versaillais, devenus saoûls de sang et de cris (certains l'avoueront), tuent dans les rues, les maisons, les hôpitaux, les hommes, les femmes, les enfants... 30 000 morts en une semaine. Paris est à genou, Paris se rend !
Les survivants, pour faire bonne mesure, sont condamnés à mort, aux travaux forcés, emprisonnés, déportés (plus de 4000) en Nouvelle Calédonie. Même Zola approuve.Certains, comme Flaubert, Gautier, Sand, Daudet, Renan, les Goncourt, proposent de noyer tous les communards, et même tous les ouvriers, dans la Seine... Paris mettra des décennies à se remettre de la perte de ses "bras", dont on s'apercevra, mais un peu tard, comme dans les fables, qu'ils manquaient cruellement malgré leurs défauts.
D'un autre côté, Thiers lance un emprunt pour payer la dette de guerre de 5 milliards de francs-or due à l'Allemagne. Il trouvera les fonds, et même plus, six mois avant l'échéance, ce qui témoigne bien de la réalité du pays et du déséquilibre des richesses dénoncé par les communards. Leurs 5 milliards en poche, les prussiens plient bagages jusqu'à la prochaine fois.
2007-03-14 06:15:56
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answer #1
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answered by Adrienne ♥ 7
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La Commune de Paris, du 26 mars 1871 jusqu'à la « semaine sanglante » (21 - 28 mai), désigne une période révolutionnaire à Paris, qui, contre le gouvernement, issu de l'Assemblée nationale qui vient d'être élue, établit une organisation ouvrière comme organisatrice de la ville, et gouvernement prolétarien. Dans plusieurs autres villes de France (Marseille, Lyon, Saint-Etienne, Toulouse, Narbonne, Grenoble, Limoges) des communes sont proclamées à partir du 3 mars 1871, mais elles furent toutes rapidement réprimées. Pour Karl Marx, c'est la première insurrection prolétarienne autonome.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Commune_de_Paris_(1871)
2007-03-13 10:58:07
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answer #2
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answered by charmante amoureuse 7
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La Commune de Paris, du 26 mars 1871 jusqu'à la « semaine sanglante » (21 - 28 mai), désigne une période révolutionnaire à Paris, qui, contre le gouvernement, issu de l'Assemblée nationale qui vient d'être élue, établit une organisation ouvrière comme organisatrice de la ville, et gouvernement prolétarien. Dans plusieurs autres villes de France (Marseille, Lyon, Saint-Etienne, Toulouse, Narbonne, Grenoble, Limoges) des communes sont proclamées à partir du 3 mars 1871, mais elles furent toutes rapidement réprimées. Pour Karl Marx, c'est la première insurrection prolétarienne autonome.
2007-03-13 10:56:20
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answer #6
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answered by Super 7
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