Le site archéologique de Teotihuacan proche de Mexico est vriament l'endroit qu'il faut visiter si l'on passe quelques jours dans cette ville monstrueuse.
Nous sommes au Mexique, Teotichuacan est le site archéologique le plus impressionnant de la capitale.
Pour mémoire, Mexico, la plus grande ville du monde, est située en altitude (environ 2000 mètres), sur un plateau (l'Altiplano) sur lequel se dressent de hautes montagnes, dont quelques sommets remarquables proches de la capitale.
Le Popocatepelt voisin culmine a plus de 5 400 mètres.
Il est donc plus haut que moi, mais je ne le vois pas, enfumé qu'il est.
La ville de Mexico elle-même est bâtie par les espagnols sur l'emplacement de Tenochtilan, la ville des Aztèques.
L'archéologie est donc une seconde nature de toute chose.
Ici, je parle d'une autre ville d'une des civilisations précolombiennes impressionnantes, située à l'extérieur de la capitale, plus grande que Rome, sans doute la plus grande ville du monde à son époque (information du Guide Du Routard), elle est caractéristique d'une civilisation spécifique.
Hormis la visite du site lui-même, à conseiller absolument, on peut compléter ses connaissances au Museo de Antropologia de Mexico, dans le bois de Chapultepec en centre ville.
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Donc, départ le matin de bonne heure, avec le métro. Un changement, et direction terminal del Norte. N'ayez crainte, on est en sécurité.
Il est sept heures du matin, et il y a du monde, bigre, dans ce métro construit par des français, mais qui aide réellement a se déplacer dans la ville immense.
J'éprouve l'impression d'être entre Châtelet et Auber dans le RER, mais avec des mexicains dedans.
Au Terminal del Norte, je m'enquiers à deux reprises du bus pour Teotihuacan (Je ne parle pas - encore !- espagnol). En fait, il me suffirait de suivre les quelques (rares) touristes qui déambulent dans le Terminal.
Ca se gâte un peu quand je veux acheter un petit quelque chose à manger avant de partir, puisque c'est dans vingt minutes. Il y a bien quelques vendeurs, mais c'est cher et pas terrible.
Pas gros choix en plus.
Tant pis ! Que les suivants soient avertis.
Le bus n'est ni vieux ni neuf. En comparaison des colectivos de la grande ville polluée, c'est même une fusée.
Sur l'autoroute, il fuse moyen, et ça vibre. On a du allumer les boosters.
J'ai la chance d'être assis, mais on a complété avec des passagers dans le couloir. Eux ne vont pas aux 'piramides', mais descendent simplement un peu plus loin (le bus s'arrête une petite dizaine de fois).
Les cinquante kilomètres avalés (l'expression est hardie, il a fallu une certaine quantité de vibrations), mes voisins, toujours prêt à aider (ils sont vraiement super, les mexicains !) me font 'piramides, piramides !', alors que nous venons juste de sortir de l'immense brouillard de Mexico.
On y voit à au moins cent mètres en effet maintenant.
Je me prépare, me faufile dans l'étroit couloir, et m'apprête à bondir quand le bus, qui a déjà quitté l'autoroute depuis quelques minutes, stoppe sur une route plus terreuse que bitumée.
Ca fait du bien de voir un peu de nature après deux jours de l'intense présence urbaine de la capitale.
Terre sèche, peu de végétation, en revanche du soleil, mais sans chaleur, l'altitude aidant (nous sommes toujours sur le haut du plateau, autour de 2300 mètres).
J'ai visité hier une pyramide en ville (celle du Templo Mayor), et me demande donc si ce déplacement vaut le coup.
Certes, le Templo Mayor est Aztèque, dans sa plus récente version (il y en a eu plusieurs emboitées les unes dans les autres comme des poupées russes), mais est-ce une raison suffisante ?
A ma grande surprise, pour visiter Teotihuacan de bonne heure, il y a un peu de monde, mais quatre vingt quinze pour cent de mexicains. D'ailleurs, la visite est gratuite (on est samedi), et nombreux sont ceux qui viennent passer le samedi sur l'herbe, ou du moins sur les pierres, car l'herbe est grillée.
Dès l'extérieur, je comprends que le site est énorme, car je vois deux pyramides, l'une assez proche, l'autre beaucoup plus lointaine.
C'est un peu comme un bande annonce de film chez nous. Ca passe dans deux mois, mais ca donne envie.
Bon choix que cette promenade en dehors de la cité des cités ! Je m'en frotterais les mains.
A peine entré dans la 'ville', car il s'agit d'une ancienne ville, datant des premiers siècles de notre ère, ayant été habitée apparemment par plusieurs centaines de milliers de personnes (ce qui fait de Rome ou d'autres villes de cette époque des concurrents comparables), il n'y a presque plus personne, ni habitant ni visiteur.
Juste l'équivalent des quelques cars déversés qui se meut sur une surface énorme. L'énormité accueille des fourmis. La bataille est forcément inégale.
Je ne vais pas vous détailler tous mes pas sur ce site impressionnant.
Dès les premiers moments de la visite au temple de Quetzalcoalt, sur la droite, on est pris dans une ambiance lourde, peut-être d'abord due à ces mini-pyramides vertigineusement surplombant les scènes, mais surtout par ce que ces monuments religieux sous-entendent de guerres, d'esclaves, de sacrifices humains potentiels.
De petits panneaux très bien faits expliquent ce qu'était cette population , de quoi elle vivait, avec qui elle commerçait, comment elle dormait.
Ce petit temple procure quelques instants de vertige, malgré sa petite taille.
Mais les moments les plus intenses sont les montées sur les deux temples.
D'abord le temple du soleil, au milieu de la ville.
Il y a malheureusement du monde maintenant à se presser sur ces escaliers un peu inégaux, vraiment raides, puis encore plus raides, puis réellement extrêmement raides à en avoir le vertige.
Si vous avez lu les Tintin, vous avez vu ces monuments, mais n'avez qu'une faible idée de ce qu'on éprouve , pas tant à la montée, qu'à la redescente.
Je n'ose m'imaginer victime offerte au Dieu, tué, plutôt égorgé, la-haut, et basculant comme des centaines de mes congénères promus quelques jours au niveau de demi-dieux, avant le moment final.
Je serre mon passeport fermement.
Pas de blague, eh !
Remarquez, les sacrifies humains sont prouvés dans les civilisations mayas et surtout aztèques, mais on ne sait pas grand chose de celle-ci. A Teotihuacan, on venait peut-être en touriste, comme moi !
Que ces monuments soient dans cet état tient sans doute du miracle, même en prenant en compte les réhabilitations, et les visiteurs peuvent grimper, pique niquer en haut, s'amuser sur les étages intermédiaires.
C'est un vrai bonheur que de voir les familles mexicaines, et tout ce jeune pays, s'amuser.
Ici aussi, je ne peux pas m'empêcher de songer à cette époque ou les vaincus servant de victimes offertes aux dieux étaient sans doutes massacrés ou précipités dans le vide par grande quantité.
Le temple du soleil permet une vue extraordinaire sur son homologue, le temple de la lune, distant de cinq cent mètres à vol d'oiseau.
Dire que cette pyramide est presque aussi grande que celles de l'Egypte ancienne !
Une petite visite au musée du site proche des pyramides, et la journée se finit par cette dernière pyramide de la lune, en bout de la très longue chaussée des morts.
Ce monument est plus petit que la précédente, mais, comme on part de plus haut, les sommets sont presque équivalents.
La vue y est un peu gâchée par le smog de la capitale, que l'on voit en fond d'horizon, nous empêchant de deviner les sommets montagneux des environs. Dommage !
On a de la haut un résumé de la visite du jour, vraiment très plaisant.
J'apprends que je peux retrouver un bus pour le retour en sortant par l'entrée numéro 3, ce qui m'économise un bon kilomètre ou deux de marche. En altitude, l'économie des pas est bienvenue.
Sur le bas côté de la route, une vielle femme qui attends avec trois gamins me confirme que c'est là.
Une petite heure de bus, pour retrouver le smog, autant dans le métro, et me voilà de nouveau à l'hôtel, dans l'oppressante ville polluée.
2007-03-05 03:34:11
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answer #8
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answered by camou2007 2
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