La Révolution Cubaine
Le 2 décembre 1956, Fidel Castro débarqua au pied de la sierra Maestra avec 80 insurgés. Mis en échec par l'armée, les rebelles purent toutefois rejoindre le maquis, parmi eux, Che Guevara, jeune médecin et révolutionnaire argentin, compagnon d'armes de Castro. Pendant deux ans, ceux qu'on appellait les barbudos allaient mener une guérilla sournoise contre l'armée régulière, s'assurant progressivement du soutien d'une grande partie de la population. Hésitants sur la politique à suivre, les États-Unis suspendirent leurs livraisons d'armes à Batista en mars 1958. Le succès de la contre-offensive des insurgés amena le dictateur à quitter le pays le 1er janvier 1959.
Un gouvernement provisoire fut nommé, avec à sa tête Fidel Castro, un homme qui se voulait au-dessus des partis. Rapidement, une réforme agraire, confisquant des terres aux Américains, fut lancée, les raffineries de sucre et de pétrole furent nationalisées. La politique de grands travaux mise en œuvre eut pour effet de résorber le chômage, des programmes destinés à améliorer l'éducation et la santé publique devaient bientôt porter leurs fruits.
En octobre 1960, Washington imposa à l'île un embargo commercial. La rupture totale des relations diplomatiques se produisit en janvier 1961 et, le 17 avril, un commando d'exilés anticastristes soutenus et entraînés par les États-Unis débarqua dans la baie des Cochons, au sud de l'île. L'échec de cette tentative d'invasion accéléra l'orientation socialiste du régime.
Le 14 octobre 1962 éclata la crise des Fusées : les États-Unis découvrirent à Cuba des rampes de lancement de missiles fournies par l'Union soviétique. Le président américain John F. Kennedy annonça alors un blocus naval de l'île. Après plusieurs jours de négociations, pendant lesquels une guerre nucléaire semblait imminente, le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev accepta de retirer ses missiles. En 1965, les gouvernements cubain et américain signèrent un accord permettant aux Cubains d'émigrer aux États-Unis. Plus de 260 000 personnes quittèrent l'île avant la fin officielle du pont aérien en 1973.
En novembre 1993, l'Assemblée générale de l'ONU, soutenue par l'ensemble des pays d'Amérique latine, vota une résolution demandant la fin de l'embargo américain et une proposition de loi fut déposée dans ce sens au Congrès des États-Unis, sans succès.
Le mécontentement général et l’aggravation de la pauvreté amenèrent le gouvernement à engager des réformes économiques : en juillet 1993, la possession de dollars, autrefois considérée comme un délit passible d’emprisonnement, fut légalisée et, en octobre 1994, les marchés libres paysans furent de nouveau autorisés.
Pour freiner l’exode des balseros (500 en 1990, plus de 3 000 en 1993, 30 000 en 1994), deux accords sont signés avec les Etats Unis, en septembre 1994 et en mai 1995. Mais la ratification de la loi Helms-Burton, en mars 1996, durcit la position américaine à l’encontre du gouvernement cubain.
Dans le domaine économique, Cuba s’ouvre aux investissements étrangers et le tourisme. La condamnation par le pape de l’embargo américain contraint les États-Unis à assouplir leur politique de fermeté à l’égard de La Havane. Mais les Etats Unis Prennent des mesures de rétorsion contre toute entreprise étrangère commerçant avec Cuba ou investissant dans l’île. En juillet 1998, cependant, après de longues négociations, le président américain s’engage à les suspendre pendant une durée déterminée et en janvier 1999, il annonce des mesures d’assouplissement de l’embargo, sans pour autant renoncer à sa stratégie d’isolement. Dans le même temps, Cuba normalise ses relations avec l’Espagne, le Canada, le Guatemala et avec la République dominicaine. Au cours des années 2000, l'Amérique Latine opère un changement radical à gauche. Cuba renforce alors ses alliances avec les pays qui s'opposent désormais de plus en plus à la politique d'ingérence des Etats Unis sur le continent américain. C'est ainsi que Fidel Castro noue des contacts étroits avec Hugo Chavez, président du Venezuela, Nestor Kirchner en Argentine et plus récemment, Evo Morales, nouveau président de la Bolivie.
2007-02-28 01:22:23
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answer #1
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answered by sylvain c 2
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