Puisque tu veux entrer sur le terrain du programme de François Bayrou autant donner tous les éléments de son programme et ne pas se limiter à des à -peu-près...
Emploi francs :
" Toute entreprise aura le droit de créer deux emplois nouveaux sans charges pendant cinq ans ".
Répondant le 3 février au site commentonfait.fr d'Alexandre Jardin, François Bayrou a fait "l'explication de texte" de la mesure d'urgence qu'il propose pour l'emploi.
"Je veux inciter à créer plusieurs centaines de milliers d’emplois dans les entreprises françaises en quelques mois, pour sortir notre pays de la dépression du chômage.
Toute entreprise : quel que soit son secteur d’activité, et quelle que soit sa taille. C’est évidemment très peu de chose pour une très grande entreprise, mais une aide déterminante pour une petite ou très petite entreprise. Or sur 2,7 millions d’entreprises en France, 1,5 million n’ont aucun salarié, 1 million ont entre 1 et 9 salariés.
Deux emplois nouveaux : on prendra le nombre d’emplois dans l’entreprise au 1 er juin et la mesure s’appliquera à deux emplois qui viendront en supplément de ce chiffre : si l’entreprise a 5 salariés au premier juin, la mesure s’appliquera au 6 e et 7 e emplois lorsqu’ils seront créés ; si elle en a 45, au 46 e et 47 e ; si elle n’en a aucun, au premier et deuxième.
Sans charges : sauf 10 % destinés à améliorer le financement des retraites, pendant cinq ans.
De quels emplois s’agit-il ? Tous les emplois sans exception, en CDI avec une période d’essai, avec un plafonnement pour éviter les abus (par exemple la mesure pourrait être plafonnée à 5000 €). Cela favorise évidemment les premiers emplois pour étudiants diplômés, et les emplois pour plus de cinquante ans, les uns et les autres étant souvent considérés comme coûtant trop cher à l’entreprise.
C'est une mesure compréhensible par tous, et on vérifiera en quelques mois, selon ses résultats, si oui ou non la question des charges pesant sur le travail est déterminante pour la création d’emplois. "
Banlieues
Les habitants des cités de banlieues souffrent, tout comme ceux des villages, de la démission de l’Etat. Face à l’échec des politiques menées depuis vingt-cinq ans, François Bayrou appelle à une reconstruction en profondeur.
« Les banlieues, c’est l’immense échec français. Comment peut-on laisser se "durcir" des zones de non-droit et de désespérance ?
Alors que l’Ãtat est omniprésent là où tout va bien (dans le centre de Paris, quelle profusion d’uniformes et de gyrophares !), il a complètement disparu des endroits où cela va mal : dans les banlieues sensibles comme dans les zones rurales en difficulté.
Alors l'Etat semble y arriver de l'extérieur, en position d'intrusion ou de contrôle. Et il y intervient pour réprimer, la situation tourne à l'affrontement. Tout le monde a peur : en lisant les articles sur les agressions des Tarterêts, on a appris que les policiers avaient pour consigne de ne pas entrer dans la cité et de se contenter de patrouiller autour !
Il y a trois directions à suivre.
En tout premier lieu, inverser notre politique et réimplanter l'Etat au coeur de ces quartiers, pour y incarner la sécurité et le service public. Pas seulement la police de proximité, mais l'Etat de proximité. Pas seulement l'Etat répressif, aussi l'Etat qui protège et qui aide.
Je propose qu'il y ait désormais un sous-préfet qui représente l'Ãtat dans chacun de ces quartiers. Avec si possible des fonctionnaires habitant dans les quartiers. Et je suis prêt à les recruter parmi les hommes et les femmes des quartiers, et ils entreront ainsi dans la fonction publique.
Je propose que des conseils de quartier soient désormais élus ; ils se réuniront sous l'autorité du maire, en présence du sous-préfet.
Deuxièmement, en profondeur, un travail de mixité sociale. Cela passe par la destruction des barres d’habitation qui doivent l’être. Ainsi pourra-t-on mélanger les populations : faire se côtoyer des conditions moyennes, des réussites et des situations de crise. Il importera aussi de proposer d’autres localisations d’ensembles de logement : défaire et éviter les ghettos, y compris dans l’architecture et la géographie.
Enfin, c’est par l’école et la famille que tout passe. Un très grand nombre de familles se trouvent sans repères face à l’éducation de leurs enfants. Dans les cités, le collège est en première ligne. Il faut y ramener le calme : en sortir les jeunes qui déstabilisent leur classe ou leur établissement, en créant des structures scolaires de recours ; et introduire des parcours d’excellence, des classes de réussite, précisément dans ces quartiers dit sensibles. Proposer dans ces quartiers-là les mêmes options qu’ailleurs, et faire en sorte qu’y enseignent les meilleurs de nos maîtres.
Il faut prouver que la réussite est possible partout. »
Pouvoir d'achat
«Les fins de mois taraudent les Français »
Avec un salaire moyen, on a aujourd’hui du mal à joindre les deux bouts. Pour accroître le pouvoir d’achat des salariés, François Bayrou propose une mesure simple : la libération des heures supplémentaires.
« Le sujet du pouvoir d’achat illustre le décalage entre les citoyens et le pouvoir. D'un côté, les dirigeants, relayant les statistiques officielles, affirment que le pouvoir d'achat augmente... alors que les Français ont à l’évidence le sentiment contraire.
La différence, c’est que le logement n'est compté, dans le calcul du pouvoir d'achat, que pour 11 % du budget d'un ménage. Si vous connaissez quelqu'un qui peut louer un logement pour 11 pour cent de son salaire ! Le loyer en représente au moins 30 ou 40 %.
La fin du mois, c'est une question qui taraude les Français. Autrefois, il n’ya pas si longtemps, avec un salaire moyen, on vivait et on mettait un peu d'argent de côté. Aujourd'hui, on a du mal à joindre les deux bouts, beaucoup plus de mal qu'on ne le pense en ‘haut lieu’. »
Que faire ?
« L’idée que l’on pourrait distribuer facilement l’argent de l’Etat est fausse, étant donné l’endettement de l’Etat.
Et toute distribution de pouvoir d’achat artificielle se retournera contre l’emploi. Si l'on augmente brutalement le prix du travail, comme l'annoncent les socialistes, on fera disparaître encore des emplois.
Il faut donc que, sur le prix du travail assumé par l'entreprise, le salaire direct ait une plus grande part. Et que ceux qui veulent travailler plus, soient libres de le faire sans charges supplémentaires.
Je propose de libérer les heures supplémentaires. De permettre au salarié qui veut faire une heure supplémentaire de bénéficier d’une prime de 35%, beaucoup plus importante qu’aujourd’hui, notamment dans les petites entreprises, sans que cela coûte plus cher à l’entreprise : cette prime sera défalquée des charges sociales. Avec une idée simple : quand quelqu’un a travaillé trente-cinq heures, il a d’ores et déjà payé sa quote-part à la solidarité. »
Fonction publique
« Augmenter ou garantir les moyens là où c’est nécessaire. Exiger un effort de productivité de l’administration de papier. »
Pour François Bayrou, la question de la fonction publique n’est pas une : la santé ou la justice réclament des moyens supplémentaires ; l’éducation a besoin de garantie et d’objectifs ; il y a des fonctions à rationaliser, des missions à clarifier, des moyens à redéployer.
« Je distingue trois sortes de fonction publique.
D’abord une fonction publique qui manque de moyens et à laquelle il faut en ajouter, je pense par exemple à la justice, à la santé.
Il est une fonction publique dont il faut garantir les moyens, et établir avec elle un contrat d'objectifs, je pense à l'Education nationale.
Enfin, il y a une fonction publique sur laquelle doit porter l'effort national : l’administration de papier, l’administration de contrôle, l’administration de collecte des impôts par exemple. Il ne s'agit pas de supprimer le poste de ceux qui sont en fonction, naturellement, mais on doit exiger de l’administration un effort de productivité de 2% par an pendant six à huit ans - c’est ce que font toutes les entreprises françaises. Il n'est pas normal que nous ayons le système de collecte des impôts le plus lourd de tous les pays développés. Je veux bien payer de l'impôt pour que cela rapporte à la société, mais il me paraît paradoxal de payer de l'impôt au profit de ceux qui collectent l'impôt.
La question de la fonction publique, c’est aussi celle du pouvoir d’achat des fonctionnaires. Dans le secteur public, les salaires sont bloqués et la perte de pouvoir d'achat des fonctionnaires est une réalité. Demander, comme on le fait à gauche par habitude, d'embaucher encore et toujours plus de fonctionnaires, est contradictoire avec cette aspiration à l'augmentation du pouvoir d'achat.
Dans le déroulement des carrières, il faut permettre aux fonctionnaires de faire des expériences dans le privé en conservant un droit de retour dans le public.
La fonction publique, c’est l’Etat. L’Etat doit être présent là où ça va mal, dans les banlieues sensibles et dans les zones rurales abandonnées, au plus près des populations en difficulté. Il faut inverser notre politique et réimplanter l'Etat au cÅur de ces territoires, pour y incarner le service public et la sécurité. »
Et il en reste des pages pour ceux qui sont vraiment intéressés par le programme de François Bayrou, programme concret et que j'irai jusqu'à qualifier d'intérêt général. Il est urgent d'oser Bayrou.
2007-02-28 07:10:02
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answer #4
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answered by Oracle 4
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