La succession de tableaux-dessins dans une animation digne des Monthy Python, dont l'humour est appuyé par une musique de Danny Elfman (compositeur attitré de Tim Burton notamment) présente d'abord plusieurs Adam et Eve, de Lucas Cranach l'Ancien (1472-1533), avec un montage qui ridiculise Adam avec un ENORME fruit défendu qui lui tombe sur la tête, et qui l'écrase, juste après qu'Eve ait pris un fruit sur l'arbre. La femme est d'abord la pécheresse et l'homme est plus bas que terre : donc ridiculisé.
L'l'hypostyle du temple de Philaede David Roberts (1796-1864) semblerait servir de base pour la partie égyptienne du générique, avec une volonté d'introduire la famille, puisqu'on voit un personnage qui agit les bras (il gronde ? il indique une direction ?) avec une ribambelle de petits personnages en dessous (sans doute des enfants comme le pense Nell). On peut ainsi supposer que c'est la femme qui agite les bras. L'homme n'a pas encore réapparu.
Les époux Arnolfini de Jan Van Eyck, peint en 1434 (oeuvre importante, c'est dans ce tableau que l'artiste se peint lui-même, dans le miroir au milieu. Lire). Pour le générique qui nous occupe ici, qui recadre le tableau en l'animant, en le détournant donc, le parodiant, l'homme réapparaît enfin dans le générique en mangeant une banane qu'il jette ensuite devant sa femme qui passe alors le balai. On peut supposer qu'en réapparaissant ainsi, en il se venge de ses humiliations passées, en rabaissant la femme à son tour.
Elle lance ensuite son balai depuis la maison dans le tableu American Gothic de Grant Wood (1891-1942), dans les mains du fermier. Ce balai se transforme en fourche. Une pin up peinte par Gil Elvgren, dans les années 50, vient lui faire risette, sa femme tire la tronche et se retrouve dans une boîte à sardine insérée dans une affiche de Dick Williams qui date de la seconde guerre mondiale : Am I Proud! On peut ainsi comprendre qu'en plus des tâches ménagères, du fait qu'il détient la fourche, donc le travail, l'argent, il peut continuer à se venger des humiliations originelles pour, en plus, tromper sa femme.
On voit ensuite la boîte de Campbell's Tomato Soup d'Andy Warhol qui vient se nicher dans une animation de deux oeuvres (le mot est un peu fort...) de Robert Dale, obscur barbouilleur qui produisit du sous-Lichtenstein de troisième zone, avec la femme qui pleure et qui fout un oeil au beurre noir à son mari. La femme au foyer débordée de courses et cocufiée s'énerve.
Avant de revenir sur un montage de Lucas Cranach l'Ancien avec les héroïnes qui viennent se placer sous l'arbre pour recueillir le fruit défendu.
Retour au départ. Les femmes n'ont même plus besoin d'attraper le fruit. Il leur tombe dans les mains. Le fruit défendu leur est autorisé, pour avoir subi tant de vengeances pendant les siècles.
Aujourd'hui les femmes travaillent, les hommes font de la figuration. Ils vont retourner au foyer s'occuper des enfants, des tâches ménagères. Et ce n'est pas eux qui vont prendre les décisions. Mais il y a une ambiguïté, puisqu'il s'agit d'un tableau représentant la Génèse : tout le monde connaît l'importance de la Bible aux Etats-Unis. Comment mener une vie de pécheresse lorsqu'on est croyant et qu'on vit dans un pays croyant ? On devient une Desperate housewife.
Pour info, il n'y a jamais eu de pomme dans la Génèse. C'est le "fruit défendu", sans précision duquel. Suite à une erreur de traduction dans la vulgate (la bible traduite en latin), et du fait que les deux mots "mal" et "pomme" se trouvent être en latin "malum" et "malus", c'est devenu une pomme depuis le moyen-âge, notamment dans les représentations picturales. Mais les puristes chiants comme moi savent qu'il n'y a pas de pomme. Maintenant vous aussi.
2007-02-27 20:02:44
·
answer #1
·
answered by Salomé O 4
·
4⤊
1⤋
Il y a une site internet...tapez desperate housewives.. vous allez trouve tous les informations!
2007-02-28 03:05:07
·
answer #2
·
answered by Celestina 4
·
0⤊
1⤋