La distinction entre la durée et le temps confère alors un nouvel éclairage à l'opposition classique entre un temps physique et un temps psychologique, car le temps façonné par la conscience imaginative produit des effets dans le monde jusqu'à être confondu avec la durée réelle des choses. Nous retrouvons là un trait caractéristique de l'analyse du temps : cet être d'imagination n'existe pas en dehors de notre pensée alors qu'il semble pourtant être l'objet d'une perception sensible.
La durée est une affection de l'existence dont la nature est masquée par la puissance de temporalisation de l'imagination. Nous vivons sur le mode de la confusion entre la durée et le temps, ce qui explique l'emprise de formes temporelles sur notre vie affective ou politique. La tentative spinoziste pour prévenir cette confusion et cerner la véritable essence de la durée revient simultanément à mettre à nu la domination subreptice que l'imagination du temps exerce sur le champ éthique et politique.
2007-02-27 01:35:43
·
answer #1
·
answered by ? 7
·
3⤊
1⤋
La durée vécue est un temps mesuré. On mesure le temps par une trajectoire parcourue sur le cadran d'une horloge mais ce temps mesuré, cette durée, n'est qu'une création de l'esprit qui mélange temps et espace. La durée pure ne peut pas s'analyser étant continue et indivisible en réalité.
C'est le point de vue de Bergson.
Le changement et le mouvement de chaque chose sont uniquement dans la chose qui change mais le temps lui, est partout et en tout également.
La durée vécue s'inscrit donc dans le temps des choses, elle ne s'y oppose pas.
Maintenant pour quelles raisons pourrait-on opposer la durée vécue et le temps de choses ? pourquoi découperait-on le temps en durée vécue ?
D'abord peut-on le faire ?
Oui, grâce à notre conscience du temps qui fait que l'on se reconnaît dépendant du temps et que de ce fait, on peut y échapper, autrement dit, on peut échapper à la sensation d'être emporté comme une vulgaire brindille dans un torrent.
Notre changement et notre mouvement sont uniquement en nous, relevant à la fois de notre condition et de notre fait.
Dès lors un découpage en durées vécues nous donne des repères dans l'espace, des durées repères d'occupation de l'espace.
C'est le système qui a été mis en place pour l'action. C'est lui qui réglemente notre vie de tous les jours, du travail, aux choix politiques, à la disponibilité pour l'autre ainsi que pour soi (vacances, loisirs...)
Mais c'est aussi celui qui nous plombe le plus car dès lors que l'on y rentre des valeurs, il conditionne notre bonheur et notre malheur.
C'est une opposition qu'il faut savoir lâcher. Se laisser aller dans le flot du temps, ne pas le découper, sentir qu'il est en nous et que l'on en fait partie peut considérablement alléger notre conscience et contribuer à ne pas nous sentir pressés comme des citrons par le grand tout (pas forcément panthéiste) dont on fait partie.
2007-02-27 10:14:43
·
answer #2
·
answered by Tata 3
·
2⤊
0⤋
Bonjour,
Non, parce que la durée du vécu est forcémment le temps des choses...
Cordialement
2007-02-27 08:26:15
·
answer #3
·
answered by berlingot 2
·
1⤊
0⤋
Entèrement d'accord avec Odette et dans ses réponses je sens un air de déjà vu, comme Marie-France mais qui sait ce n'est peut-être que pure coïcidence.
A très bientôt le chat et je n'ai rien de plus à rajouter
HaydeeLee
2007-02-27 12:44:46
·
answer #4
·
answered by HaydeeLee 5
·
0⤊
0⤋
Tout s'anéantit, tout périt, tout passe; il n'y a que le monde qui reste. Il n'y a que le temps qui dure.
Diderot
On ne peut oublier le temps qu'en s'en servant.
Charles Baudelaire
2007-02-27 11:18:14
·
answer #5
·
answered by Eurydice 7
·
0⤊
0⤋