D'après ce que tu en dis ("les propos de cet homme sont fous...") on comprend déjà ce que tu as envie qu'on en pense !
J'ai regardé l'émission, comme toi, et je n'ai aucune sympathie particulière pour Bruno Gollnisch. Je le trouve un tantinet suffisant, son petit air de se foutre du monde m'indispose, et le fait (sans y toucher) de remettre en cause la réalité des chiffres de l'holocauste (que personne n'a exactement, mais qu'on sait épouvantables, il suffit d'avoir visionné les films des Américains diffusés au Procès de Nuremberg pour s'en convaincre... j'en ai encore des frissons d'y repenser) est tout simplement indigne.
Cela posé, j'ai une ou deux remarques à faire.
1°) L'attitude de Gollnisch se défaussant du sens de sa réponse derrière le fait qu'il est un homme politique et que c'est donc "aux historiens" d'en débattre est un artifice pitoyable. Mais j'ai vu EXACTEMENT la même attitude chez un autre des invités de Fogiel, qui lui n'était pas du FN (du moins pas que je sache).
Je veux parler de cet ancien membre d'Iparrétarak plus ou moins repenti, qui a fait 17 ans de taule, et qui a refusé à 7 ou 8 reprises de condamner la sortie bravache et provocatrice de Philippe Bidart, en se retranchant lui aussi derrière le fait qu'il "n'avait pas à se prononcer sur cette attitude" en tant que représentant de son comité de je ne sais quoi... Pourtant Fogiel lui a répété qu'il voulait son avis d'homme : le monsieur ne se reconnaissait apparemment pas cette qualité. Ce n'était franchement pas très glorieux de sa part, non ?
2°) Nous sommes en période de campagne électorale, et Fogiel le sait. Même s'il anime une émission dite de "divertissement", il fait de l'information et participe à sa façon au débat d'idées du pays, en invitant les gens à s'exprimer. Cette fois, il nous a pondu un sujet dont le titre était : "La France de Le Pen".
On pouvait s'attendre à ce qu'il interroge l'invité (qui a quand même eu le courage de venir, même si je ne l'aime guère, je lui reconnais au moins cette qualité) sur l'apparent changement de ton de la campagne du FN, dont on a beaucoup parlé...
Ou pourquoi pas, qu'il le questionne sur les solutions que propose son parti pour la France de demain, puisque c'est ce qui intéresse surtout les Français en ce moment... Que pense le FN des sans-logis ? Des problèmes de l'écologie ? De l'école ? Du financement des retraites ? De la résorbtion de la dette publique ? On cherche bien à savoir ce qu'en pensent Bayrou, Sarkozy ou Royal, pourquoi ne pas poser ces questions au FN ?
Voilà qui personnellement, m'aurait intéressé, et m'aurait paru honnête de la part de Fogiel, compte tenu de l'intitulé de son sujet, d'une part, et de l'actualité d'autre part.
Or, que nous a-t-il présenté ? Qu'a-t-il fait ?
On reproche souvent à l'extrême-droite son intolérance, son manque d'humanité présumé, ses solutions simplistes ou son agressivité à l'égard de certaines composantes de notre société.
Personnellement, j'ai vu un Fogiel particulièrement haineux, vindicatif et hargneux, peu respectueux de son vis-à-vis à qui il coupait la parole avec une suffisance exaspérante, et loin de lui poser la moindre question sur les propositions du FN en vue de l'élection, il a ressorti un catalogue systématique de toutes les casseroles qui pendent à la queue de Gollnisch depuis 10 ans.
Dans leur genre, les Procès de Moscou sous Staline n'étaient pas meilleurs ! Avez-vous vu une interview constructive, tolérante et humaine, calme et mesurée ? Pas vraiment... La moindre des choses serait au moins, si l'on veut pouvoir se regarder dans la glace, de ne pas avoir la même attitude que celle qu'on reproche à son vis-à-vis.
Attend-on d'un journaliste qu'il nous éclaire, ou qu'il se défoule en profitant de la force que lui donne son micro et l'air du temps ? J'ai eu la sensation vraiment, hier soir, de voir se déchaîner la hyène infecte des Guignols s'acharnant sur la charogne, et franchement ça m'a mis mal à l'aise. J'en ai eu un goût amer...
Complaisance, non ! Partialité coupable, peut-être pas plus...
C'est par ce genre d'excès qu'on renforce des gens ayant déjà la sensation d'être exclus du débat (et ils le sont par exemple au niveau du parlement, ce qui n'est peut-être pas tout à fait normal sur le strict plan de la démocratie donc nous nous targuons...) dans leur haine, dans leur excès.
J'attendais de Fogiel quelque chose de plus malin, et de moins caricatural. J'ai été cruellement déçu, et excusez-moi si cet avis ne va pas dans le sens attendu (mais comme l'a joliment dit je crois Beaumarchais : "Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur")
2007-02-20 21:47:15
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answer #1
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answered by Anonymous
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