English Deutsch Français Italiano Español Português 繁體中文 Bahasa Indonesia Tiếng Việt ภาษาไทย
Toutes les catégories

En effet, vu la médiocrité de la candidate, qui ne semble décidemment pas taillée pour l'habit présidentiel, est ce que la gauche n'a pas intérêt à ce qu'elle ne soit pas au second tour? Je m'explique. Un second tour Sarko-Bayrou verrait très certainement la victoire de Bayrou (réaction anti Sarko de toute la gauche, ce que confirment d'ailleurs les sondages) qui gouvernerait avec une partie de la gauche (Bayrou n'a d'ailleurs pas exclu de prendre DSK comme premier ministre).
De plus, le PS non présent au 2ème tour pour la deuxième fois de suite, cela provoquerait l'effondrement de la gauche telle que nous la connaissons, avec la formation d'un bloc au centre, regroupant la gauche "libéral" de DSK et l'UDF; bcp auraient à y gagner.

2007-02-19 22:37:25 · 7 réponses · demandé par plaboum 1 dans Politique et gouvernement Élections

7 réponses

Ci-dessous le texte de l’article de Louis Mexandeau :

“Je n’ai aucun contentieux avec Ségolène, rien de personnel contre cette femme au regard clair, au physique agréable, mais sitôt qu’elle apparaît à la télévision, l’historien et militant socialiste que je suis est saisi de crainte, pour ne pas dire d’effroi. Je ne puis m’empêcher de penser à Léon Blum au XXXe congrès national de la SFIO, en juillet 1933, lorsque Marquet préparait avec Déat la scission néosocialiste sous le slogan de l’Ordre et de l’Autorité. Blum s’était exclamé : « Je suis épouvanté ! » Et de fait, je suis terrifié par Ségolène prétendant militariser le traitement de la délinquance ; je suis abasourdi par son projet de jurys populaires façon cours d’assises pour les élus, comme si le suffrage universel et les structures judiciaires appropriées n’existaient pas ; je suis confondu par sa planétaire indigence qui lui fait improviser cette réponse à propos de l’entrée de la Turquie dans l’Europe : « Mon opinion est celle du peuple français. » Je veux être leur chef, donc je les suis !
Mais d’où vient cette propension à la dérive populiste, au démagogique, à l’erratique, au saugrenu, et finalement à la mise en danger de la France ? Cynisme ? Voire ! La vérité est plus simple et bien plus inquiétante : Ségolène, c’est une inculture de taille encyclopédique, une sorte de trou noir de la science. Une ignorance crasse, pire que reaganienne : bushiste.
Comme si elle n’avait pas lu un seul livre. Des cours seulement. Pour passer des concours… Je la connais depuis plus de vingt-cinq ans, j’ai assisté à ses débuts. Sa carrière a commencé en Basse-Normandie, lorsqu’elle venait rejoindre sa mère en fin de semaine dans la demeure familiale de Villers-sur-Mer. Elle gravitait alors autour de l’Elysée, rédigeant des notes à l’intention de Jacques Attali. Dès 1983, elle était conseillère municipale minoritaire de Trouville. Deux ans plus tard, le scrutin proportionnel ayant été adopté en vue des législatives de 1986, se posait la question du deuxième de liste dans le Calvados. Au vu de nos résultats de 1981, même érodés par le désamour, l’obtention de deux sièges apparaissait certaine. Un ticket s’imposait : 1. Louis Mexandeau. 2. Henry Delisle. Mais comme ce dernier venait de perdre la mairie de Mézidon, sa position était fragilisée. André Ledran, qui m’avait succédé comme secrétaire de fédération, se mettait sur les rangs. Rude dilemme que de devoir choisir entre deux amis. La solution n’était-elle pas d’opter pour une troisième personne ? Nous étions dans une période où l’on commençait à parler d’un rôle accru des femmes en politique. Oh ! Avec frilosité, les socialistes se déclarant en faveur de la promotion féminine à condition qu’elle s’appliquât dans le département voisin…
A l’été 1985, lors d’une réunion de la commission exécutive du Calvados, à Caen, il fallut commencer à en débattre. Chacun des 60 participants n’avait encore en tête que l’enjeu entre Delisle et Ledran. L’atmosphère était lourde. Soudain, sur la gauche de la grande salle de la rue Paul-Toutain se leva une frêle créature, une femme jeune et jolie dont j’étais le seul à connaître l’identité. Qui pouvait savoir alors que même sa timidité devait avoir été étudiée ? Même pas moi ! Elle déclara dans un grand silence : « Voilà, je m’appelle Ségolène Royal, je suis membre de la section de Trouville et conseillère municipale. J’ai 28 ans. Je suis mère d’un enfant. Je travaille à l’Elysée auprès de François Mitterrand. Les deux personnes que j’aime le plus au monde, c’est mon bébé et François Mitterrand. Je voudrais être candidate aux élections législatives de l’an prochain en deuxième position, derrière Louis. » Puis elle se rassit. Il n’y eut aucune discussion. Suffoquée par tant d’audace, la salle restait muette. Que cette jeune personne, même présentant bien, même proche, prétendait-elle, du président de la République, mais n’ayant aucune expérience militante, revendique une candidature qui l’enverrait automatiquement au Parlement paraissait complètement incongru, ahurissant, surréaliste. On passa donc sans commentaire à la suite de l’ordre du jour et, au final, quelques semaines plus tard, ce fut Yvette Roudy qui fut choisie.
« Les deux personnes que j’aime le plus au monde, c’est mon bébé et François Mitterrand ! »
Par ces quelques mots, et sans doute pour la première fois, Ségolène effaçait son compagnon, le père de son enfant. François Hollande, dont j’étais, ce soir-là, le seul à connaître le nom, ne cessera plus d’être évacué jusqu’à l’ultime humiliation. Berné, piétiné dès l’origine, le malheureux ! Début 2006, à la question de savoir qui d’elle ou de lui serait candidat à l’investiture, elle avait répondu : « Nous déciderons en couple. » Tu parles ! Vingt et un ans après l’épisode de la rue Paul-Toutain, revoici Hollande rejeté au néant. D’avoir vécu près d’elle pendant un quart de siècle ne lui aura servi de rien.
Surfant sur les sondages favorables, elle l’a lâché, tout comme elle a floué Jospin, Lang et les autres. Paralysés à l’idée de passer pour sexistes - Ségolène excellant dans la posture de prétendue victime - ils l’ont laissée faire la course en tête, tels ces coureurs pistards de l’ancien Vél’d’Hiv, au temps de Toto Gérardin et de Lapébie. Soucieux de ne pas partir les premiers dans le rôle du lièvre, ils n’ont pas pu, ou voulu voir le VTT chevauché par cette amazone qui les coiffe au poteau en leur lançant joyeusement le fameux : « T’as le bonjour d’Alfred ! » Une chose est certaine, en tout cas : si, à la faveur de cette dérive médiatique, elle vient à gagner en novembre, le parti socialiste risque d’entrer dans une phase noire de son histoire, une période glaciaire, telle qu’il en a connu en 1920 et 1940″

2007-02-19 22:44:09 · answer #1 · answered by maureen 6 · 4 1

ton raisonnement est loin d'être bête. ségolène est loin de faire l'unanimité au sein du PS et si bayrou a de réelles chances, je croit qu'il remportera les suffrages des partisans des nombreuses chapelles déçues de la candidature de Ségolène.
De plus bayrou est plus à gauche que réellement centriste selon moi. donc une bonne partie du PS serait sûrement très heureuse de voir Ségo évincée au profit de Bayrou.

2007-02-19 22:50:12 · answer #2 · answered by gregoire 1 · 1 0

Si elle a tout intérêt à ce qu'elle ne soit pas au 2ème tour...
Oui, une alliance Bayrou-DSK ne serait pas mauvaise, justement, et ça ferait tout remettre en question au PS...
Après l'émission d'hier, je ne comprend tjs pas pourquoi ce n'est pas DSK à la place de Ségo...

2007-02-19 22:46:01 · answer #3 · answered by realist.vb 3 · 1 0

Bravo pour l'analyse de Maureen ! Je souhaite néanmoins que la gauche soit présente au second tour. Je ne souhaite pas revivre le traumatisme de 2002 !

2007-02-19 23:17:06 · answer #4 · answered by jmjany 6 · 0 0

Effectivement, vu que Ségolène n'a aucune chance de gagner au second tour, à part si elle est opposée à Le Pen, ce qui ne semble pas envisageable en l'état actuel des choses.

Le seul moyen pour le PS d'influencer la vie politique à l'avenir, c'est de s'asocier avec Bayrou qui pourrait battre Sarko.

En 2002, disparition du PC de la scène politique française...
En 2007, même chose pour le PS ???

2007-02-19 23:00:05 · answer #5 · answered by babar78fr 2 · 1 1

Dès que Ségolène à gagné les primaires, les socialistes d'expérience (excepté l'opportuniste habituel : Jack Lang) ont su qu'ils ne gagneraient pas cette présidentielle et sans doute que le PS risque de plus en plus d'imploser.

Pensent-ils comme moi que la meilleur chance de la gauche est qu'elle ne soit pas au deuxième tour pour pouvoir faire la reconstruction qu'ils n'ont pas su faire depuis 2002? Sans doute parce que les soutiens internes tardent à venir.

Cela fait effectivement le jeu de Bayrou en attendant son programme. Mais je doute que Bayrou puisse faire un gouvernement d'union nationnal efficace.

2007-02-19 22:54:19 · answer #6 · answered by Wendigo 5 · 0 0

Le PS-caviar et le groupe de Bilderberg ont intérêt à voir Bayrou président après un accord électoral avec eux, parce que alors ils pourront jouer le rôle dans lequel ils sont parfaits :
l'inaction dans la cohabitation, puisqu'ils tiendront alors Bayrou par les boules.
:))

2007-02-19 22:44:20 · answer #7 · answered by Anonymous · 1 1

fedest.com, questions and answers