Quand l’homme est mû par une véritable inspiration et de vrais mobiles religieux, il engendre automatiquement en lui-même le désir du bien, se parant ainsi d’un grand attrait moral et faisant preuve d’un caractère et de vertus exemplaires. Cette inspiration et ces mobiles entraînent pour celui qu’ils habitent que la religion, dans sa forme la plus fondamentale, lui dicte son caractère et son comportement. Une conduite droite lui procure satisfaction à la fois au cours de la vie terrestre et dans l’au-delà . Nous appelons cette motivation la «conscience».
Des hommes de loi peuvent exiger un haut niveau de comportement, mais ils manquent de raisons pour en encourager réellement la pratique. Ceci résulte de ce qu’ils sont incapables de motiver une conscience. Leurs lois peuvent encourager la moralité, mais leur véritable structure manque de la motivation positive pour que cette moralité s’applique. Piaget, éducateur et auteur francophone, affirme que: «La morale sans religion est redondante.» Selon lui avec l’aide des dirigeants religieux sincères, la religion cultive le caractère et crée une société vertueuse où il n’y a pas d’iniquité, de pauvreté, de division, de dissension ou de faiblesse. Dieu dit dans le Coran:
«Alors aidez-vous les uns les autres vers la droiture et le devoir pieux et ne vous encouragez pas les uns les autres vers le péché et la transgression.»
T.C., Sourate 5, (La Table), Verset 2.
Omar, le deuxième calife après la mort de Mouhamed, ordonna une fois que les rues étroites de Médine soient débarrassées de l’encombrement des marchands qui y étalaient leurs marchandises et qu’elles soient données aux gens pour s’y promener. Malgré cet ordre, un marchand persévéra à étaler ses objets dans la rue. En voyant cela, Omar infligea une réprimande au marchand pour sa désobéissance. Les nuits suivantes, comme Omar essayait de s’endormir, sa conscience se mit à le tourmenter et l’empêcha de dormir. Après plusieurs jours de remords, Omar retourna chez le marchand et s’excusa auprès de lui pour sa conduite. En entendant les excuses d’Omar, le marchand lui dit: «J’avais oublié tout cela.» Omar lui répondit: «Vous l’avez oublié, Omar ne le peut pas.»
Un autre incident illustrant cette conscience très aiguisée se produisit également au cours des premiers temps de l’Islam. Quand le gouverneur de Homs démissionna au cours du Califat d’Omar, on lui demanda la raison de sa démission. Le gouverneur dit: Je crains la colère de Dieu pour avoir interpellé un Chrétien sous ma responsabilité en lui disant: «Que la disgrâce de Dieu soit sur vous.»
Ces deux histoires montrent que la religion peut produire une société dans la construction de laquelle un haut degré de conscience peut jouer un rôle positif. Cette situation ne se limite pas uniquement à la religion de l’Islam, mais se présente avec toutes les religions révélées qui mettent l’accent sur la nécessité de cultiver la conscience. Le Coran indique:
«Il réussit, celui qui se purifie et rappelle le nom de son Seigneur et prie de cette manière. Mais vous préférez la vie du Monde bien que la vie dans l’Au-delà soit meilleure et plus durable. Ecoutez! Ceci se trouve dans les premières Ecritures, les Ecritures d’Abraham et de Moïse.»
T.C., Sourate 67, (L’Empire), Versets 14-19.
La réalité de la foi en Dieu est de croire qu’Il est avec vous où que vous soyez, qu’Il vous observe et se souvient de vous à tout moment et dans toutes vos actions. Dieu déclare dans le Coran:
«Et vous ne vous occupez d’aucune affaire et vous ne récitez aucun texte du Coran et vous ne posez aucun acte sans que Nous soyons témoin de vous quand vous agissez ainsi.»
T.C., Sourate 10, (Jonas), Verset 61.
Le Coran poursuit en disant: «Il n’y a pas de réunion secrète entre trois qu’Il n’y soit le quatrième.»
T.C., Sourate 56, (Celle qui plaide), Verset 7.
Il s’ensuit que l’homme est responsable de toutes ses affaires qu’elles soient publiques ou privées, même ses pensées les plus intimes.
«Que vous fassiez savoir ce que vous avez à l’esprit ou que vous le cachiez, Dieu vous en demandera des comptes.»
T.C., Sourate 2, (La Vache), Verset 289.
Le Prophète Mouhamed insiste sur ce fait en disant: «Adorez Dieu comme si vous le voyiez; Bien que vous ne puissiez pas le voir, Il vous voit.»
C’est pourquoi, nous devons chercher notre chemin vers l’obtention d’une conscience vivante, celle qui accorde le pardon et interdit l’oppression, qui ne conduit pas dans l’erreur, et qui montre le chemin vers la vérité et le bien. Une tradition de Mouhamed décrit ce chemin de la façon suivante: «Dieu montre par un exemple le droit chemin qui se trouve entre deux murs donnant sur des portes ouvertes, tendues d’un voile. Au commencement de ce chemin se trouve un gardien qui commande de s’y tenir et avertit de ne pas s’en écarter. Un second gardien se tient dans le chemin pour avertir ceux qui seraient tentés de soulever des voiles et pour les aviser que s’ils le faisaient ils se constitueraient eux-mêmes prisonniers.»
Mouhamed continue en expliquant que: «Ce droit chemin est l’Islam, les portes ouvertes représentent les interdictions faites par Dieu et les voiles montrent les limites à ne pas outrepasser. Le gardien au commencement de ce chemin personnifie le Coran et le gardien se tenant dans le chemin est la conscience au cÅur de tout croyant.» Quiconque suit ce chemin aura pour sa vie un exemple de pureté, de chasteté et de bonne conduite. Le Prophète Mouhamed dit: «Toutes les créatures dépendent de Dieu, celle qu’Il chérit le plus est celle qui vient le plus en aide aux autres.»
On raconte l’histoire d’un berger inculte qui n’était allé qu’à l’école de la vie. Abdullah Ibn Omar lui demanda de lui abattre un mouton mais il refusa. Son motif était que le propriétaire du troupeau ne lui avait donné que l’autorisation de traire son troupeau pour des étrangers mais pas de les nourrir en viande. Devant ce refus, Abdullah suggéra qu’il paierait le mouton et que lui, berger, dirait au propriétaire que le mouton avait été dévoré par un loup. En entendant cela, le berger s’écria à plusieurs reprises: «Où est alors Dieu? Où est alors Dieu?»
Ce simple berger s’était soumis à sa conscience, avant même de se soucier de rencontrer son maître et, en fin de compte, Dieu. Ceci est parce qu’il avait pleinement compris l’enseignement du Prophète Mouhamed: «Rendez-vous responsables de vous-mêmes avant qu’on ne vous rende responsables et pesez vos actes avant qu’ils ne soient pesés pour vous.» C’est la religion qui forme de telles consciences. Dans le cas du berger, malgré l’absence de son maître, il resta fidèle à la confiance qu’on avait placée en lui. Le Coran dit:
«En vérité, Nous avons créé l’homme et Nous savons ce que son âme lui souffle et Nous sommes plus près de lui que ses veines jugulaires.»
T.C., Sourate 50, (Le Qâf), Verset 15.
Il y a en réalité deux consciences: une conscience apparente, qui est connue de tout le monde et sujette à des erreurs, et une conscience plus élevée. Au plus haut degré se trouve la conscience des religions révélées, qui ne peut pas se tromper parce qu’elle est liée à son Créateur. Chaque homme a une tendance innée au bien. Cependant, cette tendance innée réclame les soins d’un enseignant, ou d’un éducateur, tout comme la semence qui doit être semée dans la terre, irriguée et fertilisée. Elle prend alors racine, grandit et fleurit, croissant éventuellement en une plante pleinement développée, chargée de fruits et procurant de l’ombre dont tous peuvent profiter.
Il en est ainsi de la conscience de l’homme, qui fleurit quand elle est nourrie des eaux de l’observance et de l’obéissance de l’homme aux lois et aux commandements de son Créateur Tout Puissant. La preuve s’en trouve dans la tradition du Prophète Mouhamed: «N’y a-t-il pas dans le cÅur de l’homme une oreille qui se tend d’elle-même au conseil de l’ange lui promettant tout le bien et lui confirmant la vérité, ou aux insinuations du diable lui promettant le mal et lui interdisant la piété! Celui qui accomplit le conseil de l’ange sait qu’il vient de son Seigneur et réclame sa reconnaissance. Cependant celui qui accomplit ce que lui insinue le diable sait que cela vient de sa négligence envers son Seigneur et qu’il devrait en demander pardon à son Seigneur.»
L’Islam a éduqué la conscience sur la base que l’homme devrait se montrer prudent dans ses actes, dans le respect de sa conduite envers les peuples et toutes les créatures de Dieu. Mouhamed, le Messager de Dieu, raconte l’histoire de deux femmes, dont la première alla en enfer parce qu’elle maltraita un chat qu’elle avait emprisonné sans lui donner elle-même à manger et sans lui permettre de se nourrir lui-même de sorte que le chat mourut. La seconde femme, bien qu’elle fût une prostituée, fut pardonnée de ses erreurs et entra au ciel suite à ce qu’elle trouva un chien léchant de la boue près d’un puits. En voyant la souffrance pitoyable du chien, elle se dit: «La soif qui afflige ce chien m’afflige.» Elle alla donc au puits, s’y désaltéra, puis remplit ses souliers d’eau pour en abreuver le chien.
Le Prophète Mouhamed a fondé le principe de foi et, par conséquent, de bonne conduite par la tradition suivante: «Si vous vous sentez heureux par la bonne action que vous faites et malheureux par la mauvaise action que vous commettez, alors sachez que vous êtes un croyant.» Ce principe ne peut être compris que dans le contexte d’une conscience cultivée. Cependant l’Islam ne s’arrête pas à ce niveau et presse l’homme à s’élever à un plus haut degré de conscience où il reconnaît les droits des autres et rétablit ceux qu’il a sans s’en rendre compte opprimés. Le Coran dit:
«O vous qui croyez! Observez la justice et témoignez-en devant Allah même si elle est à votre désavantage.»
T.C., Sourate 4, (Les Femmes), Verset 135.
Le Prophète Mouhamed dit: «Il y a trois attributs; s’ils se trouvent chez un homme, il accomplira sa foi: en donnant la charité malgré une pauvreté abjecte, en répandant la paix à travers le monde et en en accordant aux peuples les droits qui leur sont dus, sans recourir à un juge.» Dans toutes les circonstances il est du devoir de chacun de nous d’éduquer et de polir nos consciences. Dieu dit dans le Coran:
«Ecoutez! L’écoute, la vision et le cÅur, de chacun de ceux-ci il sera demandé des comptes.»
T.C., Sourate 17, (Les Enfants d’Israel), Verset 36.
En conclusion, on peut dire qu’un être vraiment humain est celui en qui s’est établie une vrai et inébranlable croyance et en qui se maintient, dans les profondeurs de son cÅur, une vraie matrice de conscience. C’est cette véritable personne qui respectera la loi et le bien de la société, sa stabilité et sa structure, et la concorde de ses membres. Une société sans conscience n’a pas de repos, et il n’y a pas de conscience sans foi.
2007-02-19 14:04:36
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answer #6
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answered by Anonymous
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