Société > Cannabis
Ecrit par jon, publié par Biz le Lundi 28 Janvier 2002 à 01:54.
Nul ne l’ignore, aujourd’hui le cannabis est le produit illicite le plus consommé en France. Et la tendance s’accentue encore chez les jeunes: un jeune sur cinq (12-25ans) déclare avoir consommé du cannabis, selon une enquête de l’INSERM (institut médical de la santé et de recherche médicale), mais c’est un tiers des lycéens (15-19ans), filles ou garçons, qui en a déjà consommé. Ce constat n’est pourtant pas que national: selon une étude commandée par l’Observatoire européen en 1999, c’est 5 % à 20-30 % de la population des Quinze pays membres qui déclare en avoir consommé. Mais, alors que certains de nos voisins ont officiellement légalisé la consommation du cannabis (aux Pays-Bas, ou plus récemment en Belgique par exemple), la France ne semble pas disposée à résoudre ce problème: “Pourquoi, en France, ce débat ne peut-il avoir lieu sans passion ?”, en vient à se demander Bernard Kouchner, ministre délégué à la santé.
Le cannabis reste donc officiellement interdit sur le territoire français. Mais il existe de curieux paradoxes aujourd’hui sur le cannabis: sa consommation, même sous différentes formes ( haschich, marijuana), ne peut être par exemple une justification suffisante de licenciement si elle ne conduit pas au viol des obligations résultant du contrat de travail ou des relations de travail! Il n’en est évidemment pas de même pour d’autres drogues, plus “dures”. Côté policiers on s’obstine surtout à traquer les trafiquants. Et c’est bien cela le vrai problème du cannabis: les dealers. En effet, sa fumée n’est pas toxique (sauf si le taux de tetrahydrocannabinol, ou THC, est élevé), et il n’entraîne pas l’altération des performances psychomotrices ou cognitives, ou s’il le provoque sur certains individus, ceci est réversible. On peut bien sûr penser qu’il n’est pas nécessaire de rajouter une drogue, même “douce”, sur la liste déjà des toxicomanies: alcool, médicaments, ou “drogues dures”. Mais, par cela, on contribue à généraliser un effet pervers du cannabis: son interdiction entraîne un marché noir, où les prix de vente augmentent avec l’augmentation des consommateurs. Ces réseaux sont souvent contrôles par des dealers, des délinquants ou des criminels actifs. Et l’augmentation récente des consommateurs, selon la même étude de l’INSERM, est une nouvelle source de profits pour ces malfrats. Les lycéens ou collégiens, désireux de se procurer du cannabis, ont souvent à faire avec ces dealers, et tous les dangers que cela entraîne: pression lors pour un paiement plus élevé, ou menaces en font parties. De même, le contrôle de qualité du produit vendu n’est pas assuré, et le taux de THC, qui devient très dangereux à haute dose, n’est pas connu. Une légalisation contrôlée ou “encadrée”, comme le souligne Laurent Joffin, directeur de la rédaction du Nouvel Observateur, permettrait sans doute d’éviter ce genre de problèmes. Les points de ventes seraient connus, sécurisés et contrôlés, la qualité du cannabis serait aussi assurée. Au lieu de rentrer en contact avec des dealers avides d’argent, les consommateurs passeraient par des professionnels contrôlés et surveillés par les autorités. Cette légalisation constituerait alors “un grand pas” bénéfique pour la France.
Bien sûr tout le monde ne partagera pas cette opinion, et bien heureusement! Il y a donc matière à discussion mais personne ne semble décidé à pousser les autorités en charge à créer un vrai débat, alors qu’il pourrait être l’un des points de campagne des programmes pour les futures élections présidentielles de 2002. Mais pour l’instant rien ne bouge vraiment: pour preuve, Bernard Kouchner se fait régulièrement traiter de “toxicomane” à l’Assemblée Nationale par les députés dés qu’il aborde le sujet. Le cannabis pose donc des problèmes majeurs, et ce n’est pas le mutisme dans lequel semble se confiner la France depuis des années qui pourra les résoudre. Alors une seule solution semble raisonnable: Ouvrons le débat !
Jon.
Source : la voix du nord; le nouvel obs
2007-02-16 08:44:16
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answer #1
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answered by PapySerge 7
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Parce qu’un « réseau de distribution » parallèle s’est constitué depuis un moment en France et que l’Etat aura bien du mal à faire main basse dessus, contrairement à l’alcool, le tabac et les anti-dépresseurs qui sont, peu ou prou, tout aussi dangereux. Ha les biens pensant.
Toujours est-il que ce n’est pas ce qui se fait de mieux. Même si elle est douce, cela reste une drogue. Que j’aime malgré tout. Peu importe le flacon… Charles !
2007-02-16 16:46:48
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answer #2
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answered by Grain De Sable 5
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