Au 18ème siècle, les structures scolaires restent calquées sur les structures sociales : pour opérer un changement, il faudrait une volonté de légiférer qui institutionnalise l'enseignement à tous les niveaux.
En 1792, Condorcet déclare à l'assemblée que l'instruction doit être le fait de l'État et s'étendre à tous et à toutes, garçons et filles, sans distinction sociale. Les circonstances politiques empêcheront l'application des lois pourtant votées.
Le 19ème siècle est alors celui de tous les combats. L'instruction primaire pose moins de problèmes que l'enseignement secondaire : c'est la jeune fille qui intéresse les politiques. Elle représente « l'épouse et la mère de demain ». Quelles que soient les convictions, laïques ou religieuses, tous s'accordent : c'est elle essentiellement qui transmet les valeurs morales aux enfants. Ce rôle fondamental d'éducatrice implique une grande vigilance dans sa propre éducation. Mais l'État ne se donne pas encore les moyens de légiférer. A une époque très marquée par un fort sentiment religieux, l'église a acquis le quasi monopole de cette éducation qui relève plutôt de la direction de conscience. En 1850, la loi Falloux assoit officiellement le pouvoir des congrégations enseignantes.
Victor Duruy, en 1867, instaure les « cours secondaires féminins », bravant la résistance farouche des autorités religieuses. Ces cours firent long feu… En 1880, enfin, Camille Sée fait voter une loi créant des « établissements secondaires féminins » : collèges et lycées d'État. La généralisation de ces créations demanda du temps, les obstacles - religieux, politiques, économiques - étant nombreux. Ainsi, à Bourges, en 1904, fut créé un collège de jeunes filles, devenu lycée en 1921, alors que le premier lycée de filles avait vu le jour à Montpellier en 1881. Il faut attendre 1924 pour que soient alignés les cursus des lycées de filles et de garçons et qu'il n'y ait plus de baccalauréat « sexué ». Tous les progrès dans l'enseignement féminin suivront alors la législation sociale. Les « pionnières » dans l'université verront leurs efforts récompensés : en 1930, peu de grandes écoles sont encore fermées aux filles.
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Voici quelques dates-clés dans la lutte pour l’accès à l’éducation pour les filles au même titre que les garçons :
Avant 1864 : Pendant longtemps, le niveau d’instruction accordé aux filles était très limité. Au 18ème siècle, l’éducation des filles se résumait à l’apprentissage de principes moraux, de valeurs et de normes afin qu’elles deviennent de bonnes épouses et mères chrétiennes. Au début du 19ème siècle, les pensionnats et les écoles privées dispensaient un enseignement rudimentaire pour les filles. Elles y apprenaient la lecture, le calcul, le catéchisme mais également les « arts d’agrément » comme la broderie, la musique ou le dessin. Aucun enseignement secondaire pour les filles n’existait en Belgique avant 1864.
1864 : La première école communale laïque d’enseignement moyen pour filles, le Cours d’Ẻducation pour jeunes filles, s’ouvre à Bruxelles. Cette école, fondée par Isabelle Gatti de Gamond (photo), propose un programme éducatif complet pour l’enseignement secondaire des filles. Le succès de l’école est rapide malgré les nombreuses critiques à propos de l’introduction des sciences naturelles au programme et l’absence d’enseignement religieux.
1880 : L’Université Libre de Bruxelles ouvre ses portes aux femmes. Si les Universités de Liège et de Gand suivront l’exemple rapidement, l’Université Catholique de Louvain ne le fera qu’en 1920. Le nombre d’étudiantes universitaires reste cependant peu élevé. En effet, les filles n’avaient pas le droit de suivre la formation des Humanités anciennes (réservées aux garçons) qui permettaient d’accéder à l’université. Une fille qui voulait alors être admise à l’université devait prendre des cours particuliers et obtenir le diplôme du Jury Central. De plus, à cette époque, les professions accessibles aux femmes universitaires étaient très limitées.
1884 : Le premier cabinet médical dirigé par une femme, Isala Van Diest, s’ouvre. Isala a du aller en Suisse pour obtenir son diplôme car l’accès à la faculté de médecine de Louvain lui avait été refusé en 1873. Un décret royal pour permettre aux femmes de travailler comme médecin fut rédigé spécialement à cette occasion.
1888-89 : Marie Popelin, diplômée en droit, est exclue du barreau. La Cour de Cassation lui refusa le droit de prêter le serment d’avocat en raison de la "faible" nature physique et psychique de la femme et par l’importance des charges familiales et domestiques qui pesaient sur elle. Marie Popelin se battra toute sa vie mais ne parviendra jamais à obtenir le droit de prêter serment, nécessaire à la profession d’avocat.
1890 : Le 10 avril, une loi permet aux femmes d’accéder à tous les diplômes universitaires. Cependant, ce n’est qu’en 1947 que les femmes diplômées en droit pourront exercer leur profession.
1892 : Isabelle Gatti de Garamond crée, au sein de son école secondaire pour filles, une section pré-universitaire.
1907 : Un premier athénée offrant un enseignement secondaire pour filles est fondée à Gand. Cette école permet aux filles d’avoir accès à l’université.
1925 : Les écoles moyennes de l’Etat pour filles sont transformées en lycées et leur programme devient le même que celui des athénées pour garçons. Les jeunes filles de ces écoles ne devront donc plus obligatoirement passer par le Jury Central pour entrer à l’université. La même année, Madeleine Gevers-Dwelshauvers est la première femme à accéder à un poste de professeur d’université.
Années 1960 : Les écoles deviennent mixtes, en primaire d’abord, en secondaire ensuite.
quelques sites :
http://www.rosadoc.be/site/mainfr/nouveau/Pretacroquer/spot/wollstonecraft.htm
http://www.ibe.unesco.org/international/ice47/French/Organisation/cadre_ref.htm
http://www3.ac-nancy-metz.fr/Nancy2005/article.php3?id_article=91
2007-01-28 03:31:39
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answer #1
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answered by MamieB suspendue 2 fois !.... 7
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Il y de nombreuses sources mais d'un niveau élevé. C'est l'époque où l'on se préoccupe de l'éducation des enfants, filles comme garçons. Jean Jacques Rousseau, Emilie du Châtelet....
Attention, il y a l'éducation des Demoiselles, très souvent encore dans un couvent où elles apprennent les arts d'agrément, pour briller dans le Monde. L'éducation des petites bourgeoises auprès de leur mère ou d'une gouvernante; elles apprennent à tenir une maison, Celle des paysannes qui travaillent avec leur mère, les apprenties auprès de "Maîtresses" pour apprendre à coudre....Il est à noter que dans le peuple vers 1789, peu de filles sont en mesure de signer lors de leur mariage, il existe des école pourtant, tenues par les sœurs de la Charité entre autre, mais ce sont plus les prières et les rudiments de la religion qui sont enseignés
2007-01-28 04:15:33
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answer #2
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answered by Micdal 7
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Il y a le film sur Saint Cyr, du temps de Louis XIV, qui explique les débuts de cette institution fondée par Mme de Maintenon, dernière femme du roi. Saint Cyr a été créé pour donner une éducation aux jeunes filles pauvres d'origine noble. Le titre est "Saint Cyr". Mais il faut s'accrocher, c'est un film assez dur... Il a une photographie splendide, et il est vraiment bien joué.
Sinon, je laisse les autres vous aider, bon courage !
2007-01-28 03:29:47
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answer #4
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answered by carosalut 3
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