Le mot doit être "enluminure".
Enluminure : action, art d'enluminer, ou résultat de cette action.
Enluminer :
- rendre lumineux, éclairer d'une vive lumière,
- peindre de couleurs éclatantes, contrastées,
- orner de lettres peintes, de vignettes, de miniatures (vieux manuscrits ou reproductions de ceux-ci),
- colorer vivement, rendre rouge et enflammé, le visage ou une partie du visage d'une personne.
La signification exacte du mot dépend du contexte dans lequel il est employé.
2007-01-22 22:31:07
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answer #3
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answered by Patrick M 7
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Le nom d'enluminure est aujourd'hui donné au décor des manuscrits de préférence à celui de miniature , utilisé au XIXe siècle. Ce second terme fut d'abord réservé aux lettrines peintes en rouge (minium) puis, par extension, à toute l'ornementation des manuscrits ; mais il prit rapidement d'autres sens et désigne surtout les scènes et portraits peints sur les couvercles des boîtes et tabatières à partir du XVIIIe siècle. Il vaut mieux, par conséquent, réserver le nom d'enluminure à la seule peinture des manuscrits. On considère généralement que ce décor est peint, mais de nombreux ouvrages, et non des moindres, comme le Psautier d'Utrecht , chef-d'œuvre de l'art carolingien, ne comportent que des dessins à l'encre brune ou de couleur. L'enluminure est donc le décor exécuté à la main, peint ou dessiné, ornant ou illustrant un texte presque toujours manuscrit ; il existe, en effet, quelques livres imprimés décorés à la main. La peinture des manuscrits est, par définition, dépendante de l'art du livre et de son développement, puisque celui-ci lui fournit son support et qu'elle s'ordonne en fonction du texte. Bien que l'évolution de l'enluminure soit étroitement liée à celle de la « grande peinture », elle ne saurait être réduite à une branche de cet art : ce serait négliger une importante catégorie d'enluminures (compositions calligraphiques, lettres ornées...). Et, s'il est vrai que l'ornementation des manuscrits a toujours tenté de rivaliser avec la peinture autonome, l'aboutissement de cette tendance équivaut à la négation du rôle spécifique de cet art, puisque l'équilibre entre le décor et le texte, l'un étant très soigné et l'autre d'un intérêt négligeable, est alors rompu.
1. Types d'enluminures
Il n'est pas rare de trouver dans un même manuscrit plusieurs types de décor. On distingue principalement les scènes figurées, les compositions purement décoratives et les initiales. Les scènes figurées, illustrant un texte, ne sont pas toujours encadrées. Leur place par rapport au texte est variable, qu'elles soient insérées entre deux paragraphes, rejetées en marge, ou qu'elles occupent une pleine page. Les bordures, bandeaux marginaux, cartouches, frontispices, ont un rôle ornemental ; entrent aussi dans cette catégorie les « pages tapis », pleines pages couvertes d'un jeu abstrait d'entrelacs et de rinceaux, que l'on trouve dans les corans comme dans les codices insulaires, ou les antennes et bordures gothiques chargées de plantes et d'animaux, parmi lesquels se cachent les « drôleries ». Les initiales, enfin, constituent la partie la plus originale de l'enluminure : les lettrines, majuscules peintes ou rubriquées, parfois rehaussées d'un motif très simple, relèvent autant de la paléographie que de l'histoire de l'art. Les lettres ornées sont plus complexes : les lignes générales de la majuscule subsistent et servent de cadre ou de support à un décor d'entrelacs, de plantes, d'animaux ou de personnages. On leur oppose les lettrines dites synthétiques où le décor seul dessine la silhouette de la lettre ; l'art mérovingien en a donné les plus parfaits exemples. Les lettres historiées sont des initiales qui servent de cadre à une scène narrative ; celle-ci peut aussi bien se loger dans les jambages et les hastes d'une grande majuscule, rappelant ainsi la composition des lettres ornées, que dans les espaces laissés libres au centre de l'initiale. Ces distinctions sont, en fait, assez arbitraires, et les enlumineurs mélangèrent sans scrupule les genres et les catégories.
2. Les enlumineurs
On fit appel, dans l'Antiquité classique, à des peintres célèbres pour exécuter les portraits d'écrivains, et l'on ne peut guère parler d'ateliers d'enlumineurs avant le Bas-Empire : ces ateliers romains ou provinciaux travaillaient indifféremment pour les païens et les chrétiens. Du VIe au XIIe siècle, la fabrication des manuscrits fut essentiellement une activité monastique. Le nom d'illuminator fut peu employé avant l'époque gothique, et c'est plutôt celui de pictor que l'on rencontre, par opposition au scriptor ; ce dernier calligraphiait le texte et a peut-être joui d'une plus grande considération que le pictor , car il est bien souvent le seul à être mentionné par le colophon. Il est possible que pictor et scriptor aient été un seul et même personnage, mais la réalité est plus complexe : pour un même ouvrage, il n'est pas rare d'avoir plusieurs scriptores dont un seul était peintre. D'autre part, les peintres ne restaient pas toujours dans le même monastère : ainsi Liuthard, protégé de Charles le Chauve, à la fois peintre et copiste, semble avoir exercé son art dans plusieurs abbayes ; au XIe siècle, Albert de Trèves fut appelé à Cluny pour tenter de redonner un peu de lustre au scriptorium bourguignon. Il existait enfin des enlumineurs vivant en dehors de la règle monastique bien avant l'époque gothique. Citons le Lombard Nivardus que Gauzelin, abbé de Fleury, fit travailler pour son couvent, et le peintre laïque Foulque qui, à la fin du XIe siècle, fut au service de l'abbé de Saint-Aubin d'Angers. Le lien entre les enlumineurs et les fresquistes reste encore à préciser ; il est vraisemblable que, dans plusieurs cas, les peintres de manuscrits furent aussi les auteurs de peintures murales. À l'époque gothique, l'apparition d'une clientèle nouvelle entraîna un changement de la condition des enlumineurs. Les livres destinés à de riches laïques furent désormais enluminés dans des ateliers où une équipe de peintres était dirigée par un maître en renom. L'activité de ces ateliers s'étendit rapidement à la peinture des statues, des ivoires et surtout des tableaux. Ces conditions expliquent en partie l'emprise de plus en plus forte de la peinture autonome sur le décor des manuscrits et la transformation de la conception de l'art de l'enluminure au XVe siècle.
3. Les techniques
Le support de l'enluminure est le même que celui du texte : parchemin, papyrus ou papier. Au XIe siècle, au Bengale, les enluminures sont peintes sur des rouleaux de palme puis sur papier de riz. En Occident, à la fin de l'Antiquité, les volumina sont abandonnés pour les codices , et le parchemin devient le support par excellence des manuscrits ; les enluminures sur papier sont exceptionnelles et n'apparaissent qu'à la fin du Moyen Âge. Les techniques sont semblables pour Byzance et l'Occident. Dans sa Schedula diversarum artium , le moine Théophile envisage les problèmes qui se posent à l'enlumineur : préparation des couleurs, des encres, pose des rehauts d'or et d'argent. Pour cette opération, la plus délicate, le parchemin était d'abord couvert d'un mélange de vermillon, de cinabre et de blanc d'œuf sur lequel était posé l'or en poudre, mêlé à une colle ; il fallait ensuite polir avec une dent ou une pierre. L'emploi des rehauts d'or (ou d'étain coloré au safran) et d'argent, auxquels s'ajoute parfois l'éclat du parchemin teint de pourpre, était réservé aux ouvrages de luxe. Mais dans les scriptoria romans, trop pauvres ou ruinés par les invasions, ces rehauts ne firent pas leur apparition avant la fin du XIe siècle. Les fonds d'or, unis ou retravaillés à la plume, se généralisèrent au début de l'époque gothique. Dans certains ateliers, monastiques ou laïques, l'or était posé par des doreurs distincts des peintres et des scribes. Les couleurs pouvaient aussi être appliquées sur une « assiette » composée d'eau et de gomme, de blanc d'œuf ou de vermillon et de céruse. Cette technique, que pratiquèrent les Byzantins, gagna l'Occident et fut employée à Cluny avant 1100 ; mais cette préparation a presque toujours mal vieilli. Cependant, la plupart des enluminures étaient peintes directement sur le parchemin, soit avec une gouache épaisse, soit avec des couleurs très légères, proches du lavis ou de l'aquarelle. Auparavant, le peintre mettait en place son enluminure dans l'espace qui lui était réservé, à l'aide de figures géométriques très simples ; il traçait ensuite le dessin à la pointe sèche et le repassait à l'encre. Un autre procédé consistait à repasser le dessin avec des encres de diverses couleurs.
2007-01-22 22:23:06
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answer #8
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answered by Maman heureuse 3
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