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Aux USA et au R-U nous avons un mythe désagréable au sujet des femmes françaises (je pense qu'il est incorrect). Les femmes françaises rasent-elles leurs secteurs pubiens (les aisselles et le chat) ? Certains disent qu'elles refusent. Desole again- excuser ma mauvaise épellation ou le Français français est une langue très difficile en particulier les accents pour les lettres (alphabetic) Je suis très intéressé à parler avec les personnage Français. Que j'aime France (particulièrement le Nord- Alasace-Lorraine, etc.).

2007-01-07 20:13:49 · 9 réponses · demandé par Ministry of Camp Revivalism 4 dans Beauté et mode Beauté et mode - Divers

9 réponses

En tant que femme française, je parlerais pour mon cas.
Avant d'être mariée, je m'épillais toujours de partout tout l'été (saison et maillot oblige), et l'hiver, seulement pour mettre une jupe pour les jambes, les aisselles si on risquait de les voir, pour aller à la piscine pour la totale, et lorsque pouvais avoir des rapports intime pour la totale aussi.
Depuis que je suis mariée, toujours tout en été (normal), et l'hiver, toujours tout pour la piscine (re normal), toujours les jambes pour la jupe, toujours les aisselles si on risque de les voir, et la totale environ une fois par mois.
j'ai pas une pilositée trés développée donc ça suffit, et puis mon mari les préfère long plutot que court qui pique parce que ca repousse...

2007-01-07 20:34:29 · answer #1 · answered by choulouloute 3 · 1 0

Le myth est FAUX mon ami ! Depuis que je suis au Canada, on me pose souvent la question, et je rigole à chaque fois ! Au Canada, il n'y a pas que des bucherons en chemise à carreaux, au US il n'y a pas que des gens obèses, au Mexique il n'y a pas que des gens avec des grands chapeaux sur la tête, etc... !
Bonne journée :)

2007-01-08 04:17:25 · answer #2 · answered by Dryss 6 · 3 0

et les femmes américaines sont-elles toutes obèses avec des manières de déménageurs (mes excuses aux déménageurs) ?

En France comme ailleurs, il y des femmes et des hommes qui s'entretiennent plus que d'autres ... D'un point de vue personnel, ne pas me coincer de poils entre les dents et au fond de la gorge (puisqu'on fait dans la dentelle) est un plus.

2007-01-08 04:16:55 · answer #3 · answered by zer69zer 6 · 3 0

Une question à la fois, s'il te plait !
1- Les aisselles ne font pas partie du "secteur pubien"
2-Certaines femmes s'épilent, d'autres non.
3-Il est cependant très rare de s'épiler les poils du pubis, pour une raison bien simple : c'est très douloureux et ça pique en repoussant.
4-Les adolescents pubères anglo-américains devraient, à mon avis, avoir d'autres sujets de préoccupation que les poils des Françaises.
5-Toi en particulier, si tu aimes autant la France que tu le dis, tu as du travail pour apprendre un français correct et je te conseille des lectures qui te seront plus utiles et te meubleront mieux l'esprit que ce site où hélas ! le français est assez malmené.
Bon courage

2007-01-08 04:21:33 · answer #4 · answered by mémé léone 7 · 3 1

Pourquoi désagréable ?

Certaines se rasent et d'autres pas... chacune selon ses envies et ses gouts....

2007-01-08 04:16:18 · answer #5 · answered by Eve 5 · 2 0

En France on dit que ce sont les Allemandes qui ne s'épilent pas.

2007-01-08 05:05:55 · answer #6 · answered by Anonymous · 1 0

C'est comme partout y'en a qui le font d'autres non....

C'est comme le mythe de la suédoise qui se ballade nue...C'est pas toutes qui sont comme ca...

2007-01-08 04:15:55 · answer #7 · answered by ADreNaLiNe-DJ 2 · 1 0

les americaines ne s'epilent pas????? du tout, du tout, du tout???
CHOKING!!!!!

2007-01-08 04:24:16 · answer #8 · answered by imagination 4 · 0 0

Un des traits dominants du savoir scientifique actuel, c'est l’idée selon laquelle la science porte sur des faits, se fonde sur des observations : en un mot s’appuie sur l’expérience et non pas sur de simples spéculations en l’air. Une théorie n’est scientifique, que si elle se prête à une vérification par l’expérience. Toute la question est de savoir quel sens exact donner à ce mot expérience. Dans la vie concrète, nous disons avoir été soumis à des expériences, ce qui signifie avoir été confronté quelque peu malgré nous, à la réalité. On subit l’expérience, on l’éprouve et quelquefois on en tire des leçons.

A l’inverse, l’expérience scientifique n’est en rien « subie ». Elle ne se produit pas au hasard, comme pour les rencontres ou les accidents de la vie ; elle résulte d’un protocole, elle est organisée intentionnellement, préparée soigneusement. Une expérience scientifique ne tombe pas du ciel comme une sorte de révélation. Elle n’est pas de l’ordre du miracle qu’attend l’enfant « qui fait des expériences » en mélangeant toutes sortes de substance dans un tube à essai !

Qu’est-ce que faire une expérience ? L’expérience, est-elle essentiellement une sorte d’épreuve de la sensibilité, une épreuve de soi dans le temps qui structure le vécu conscient ? Ou bien, n’est elle pas plutôt une invention libre de l’esprit ? Dans l’expression « faire une expérience », à qui revient le « faire » ? A une « réalité extérieure » à laquelle nous serions confronté ou à une initiative de l’intellect, tentant d’exercer son contrôle sur la réalité ?

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A. Le champ de l’expérience
Partons de l’ordre de l’expérience empirique, celle-là même qui nous fait dire, que certains hommes « possèdent une grande expérience » et que d’autres n’ont « pas encore assez d’expérience ». L’expérience a ici deux valeurs. (texte)

Elle désigne d’abord une pratique routinière bien maîtrisée. L’apprenti boulanger n’a pas l’expérience de son patron. Avec le temps, il va finir par la gagner. Toute pratique répétée en ce sens confère une expérience. Avec le temps et le travail, l’apprenti va, dit-on, gagner de l’expérience.

L’expérience peut désigner aussi une diversité et une richesse du vécu qui vient de découvertes, de rencontres, d’aventures. C’est ce qui fait dire de l’un ou de l’autre qu’il « a beaucoup vécu ». Nous nous représentons dans les deux cas l’expérience comme le résultat, déposé en nous par la perception et la pratique, d’un contact avec le monde. Celui qui a beaucoup d’expérience, a éprouvé ce contact de la réalité pendant longtemps, avantage que n’aura pas le plus jeune. Il est remarquable que le sens commun attribue une grande valeur à cette acquisition passive, souvent répétitive et routinière. S’il est une croyance bien reçue dans l'opinion commune, c’est bien que l’on « tire des leçons de l’expérience », rien qu’en la vivant ; ce qui sous-entend que l’expérience enseignerait d’elle-même quelque chose ou qu’il suffirait en quelque sorte de « sentir » pour apprendre. Ce qui est loin d’être évident.

Nous donnerons un nom au savoir tiré de la simple pratique, celui de savoir empirique. C’est ainsi que l’on dit vouloir enseigner « sur le tas », en plaçant l’apprenti devant la machine, en ne lui donnant que le minimum d’explications théoriques, pour que l’expérience fasse son oeuvre et qu’il apprenne son métier en l’exerçant. C’est au nom de ce privilège de l’expérience que l’on critique l’instruction scolaire qui, soi-disant, n’apprend rien aux jeunes du monde du travail. (texte)

Il y a bien des confusions dans cette interprétation de l’expérience. Il est d’abord faux de prétendre que l’expérience en général enseigne quoi que ce soit. Ce qui peut-être enseigné, ce n’est pas seulement ce qui est acquis, c’est surtout ce qui est susceptible d’être compris. Sans la vertu de la compréhension, l’expérience n’apprend rigoureusement rien, elle n’est qu’un simple constat qui ne fait que consigner des faits, ou pire, elle est une forme de conditionnement. Pour qu’il y ait connaissance au sens profond du terme, il faut qu’à l’expérience se joigne la compréhension. On peut fort bien, dans l’expérience de la vie, répéter les mêmes erreurs indéfiniment, sans jamais en tirer des leçons, parce que l’intelligence n’aura pas accédé à une compréhension de l’expérience elle-même. Inversement, la compréhension directe, lucide et profonde, peut précéder toute expérience et peut nous permettre de faire l’économie d’expériences inutiles ou aliénantes. Il n’est pas nécessaire de faire l’expérience de la drogue pour comprendre qu’elle est une déstructuration de la personnalité, pour comprendre en quoi elle conduit à une autodestruction. Un esprit intelligent peut transcender la nécessité de passer par des expériences, pour entrer directement dans la compréhension. La prétendue « sagesse » que l’on prête aux « hommes d’expérience » en réalité ne vient pas vraiment de l’expérience, mais de l'intelligence, car seule l’intelligence donne la maturité de vue qu’on leur prête. Aussi ne devons-nous pas nous méprendre sur la portée du savoir empirique. Ce qui résulte de la seule répétition et de l’habitude n’est pas intelligent, donc n’instruit pas vraiment, mais conditionne. On gagne certes de cette manière une habileté pratique, mais pas encore une connaissance, s’il ne s’y ajoute la dimension de la compréhension intellectuelle. Platon fait ainsi la distinction entre le savoir empirique et la science. C’est ce qui sépare par exemple le rebouteux des campagnes, adroit pour remettre en place des articulations et le médecin dûment formé. Aller lire dans le grand livre du monde a de l’intérêt quand on a été trop confiné dans l’étude, comme une saine contrepartie. Mais cela n’a rien de nécessaire. L’intelligence de ce qui est, est ouverte à un esprit lucide.

Mais il y plus important encore. Nous on ne peut pas réduire l’expérience à la seule forme de l’empirisme. L’expérience est un domaine très varié et complexe. Elle ne se ramène pas à des observations répétitives et à une expérience des « choses » du monde.

a) Dans l’expérience sociale l’expérience de la rencontre d’autrui ne veut pas dire : « expérimenter sur quelque chose ». Je suis beaucoup plus passif effectivement dans ce type d’expérience et la relation de dualité avec l’autre peut aboutir à un conflit qui n’est pas dans la structure de l’expérience sensible. C’est à l’égard d’autrui que la provocation de l’expérience est ma plus vive. J’ai beaucoup à apprendre de la vie en relation. Ce n’est plus seulement ma sensibilité, c’est mon affectivité qui est mise en scène, mon sens des valeurs et du respect de l’autre, mon sens de l’humain.

b) L’expérience éthique qui me confronte au souci du bien et du mal est aussi très différente. Elle donne à l’expression « faire une expérience » un sens très original. Dans un cas de conscience par exemple, je fais une expérience qui a une valeur pathétique qui ne se rencontre nulle part ailleurs. Le bien et le mal ne sont pas les objets de l’expérience objective, ce ne sont pas des choses que l’on puisse manipuler à son gré. La compassion devant la souffrance n’a pas du même ordre que l’habileté d’une manipulation technique.

c) L’expérience esthétique ne consiste pas non plus dans une « manipulation objective », mais dans une épreuve sensible devant la beauté. Elle suppose que celui qui fait l’expérience s’y abandonne entièrement. On ne goûte une musique que si on se laisse charmer par sa mélodie.

d) L’expérience spirituelle est encore d’un ordre différent, elle est soit expérience métaphysique, soit expérience mystique. Dans les deux cas, ce qui s’y manifeste, c’est la révélation d’une idée, avec toute sa force de certitude. Là encore, l’élément de pathétique est essentiel, car il faut que l’esprit s’ouvre au réel pour que se produise la donation de sens du réel.

Il est clair que l’expression « faire une expérience », n’a pas seulement le sens d’une expérimentation. Il est aussi abusif de ne regarder l’expérience sous l’angle de son interprétation empiriste. C'est un angle beaucoup trop réduit, à comparaison de la richesse et de la diversité de l'expérience humaine.

B. L’idée d’expérimentation scientifique
Ce que nous avons en vue dans l’idée d’expérience scientifique s’éloigne considérablement de ce que nous venons d’analyser. La distinction entre les deux ordres est celle de l’opposition subjectivité/objectivité. Par expérience scientifique on entend une méthode mise en oeuvre dans les sciences. Le mot expérience est alors employé dans un sens presque opposé au sens de l’expérience courante. Il signifie non pas une passivité, mais l’activité de l’esprit consistant à tester une hypothèse, ou à faire un essai. Les sciences de la Nature reposent sur des protocoles d’expérimentation. L’esprit n’est pas alors béat devant la Nature ou passif, mais il la questionne, afin de vérifier le bien fondé d’une explication qu’il avance de lui-même. A l’expérience brute de l’empirisme, des conditions de la vie ordinaire, se substitue donc l’expérience réglée, qui met en place une série de dispositifs, pour vérifier une explication. Ici, rien n’est découvert qui n’ait été pensé et posé dès le début. On ne trouve dans le réel que ce que l’on y cherche, conformément aux questions qu’on lui pose. L’expérimentation permet seulement d’écarter les idées fausses, ou de valider provisoirement celles qui sont pertinentes. Le travail essentiel repose sur une élaboration préalable de la raison humaine : pas d’expérience sans théorie, pas d’expérimentation sans une interprétation des phénomènes que l’on étudie.

La prétendue « découverte » par l’expérience, n’est donc dans le domaine des sciences, qu’une vue naïve de l’esprit. Il ne faut pas penser la science à travers l’image naïve du botaniste qui part herboriser dans les champs. L’observation en général n’est pas l’expérimentation (texte). Seul celui qui cherche peut trouver, et cela même si les découvertes semblent parfois jaillir au hasard, ou apparaître au moment où on ne s’y attendait plus. La recherche ne consiste pas à aller cueillir des connaissances dans la Nature. L’expérimentation est la mise en oeuvre rationnelle d’un protocole en vue de la validation d’une explication scientifique.

Idéalement, l’expérimentationdoit être soigneusement constituée, conduite, contrôlée, vérifiée. Il s’agit d’éliminer en elle tout ce qui relève du hasard, tout ce qui pourrait altérer l’observation, pour ne retenir que les facteurs que l’on désire isoler pour les mesurer. L’expérience en physique suppose la répétition, souvent des centaines de fois, des mêmes phénomènes pour répéter leur quantification objective. Que fait l’élève de terminale, pendant les travaux pratiques de physique, de chimie, de biologie ? Il recommence des expériences qui ont été faites avant lui des milliers de fois, qui lui permettent de vérifier que la théorie donne effectivement les résultats que l’on découvre dans la mesure. Les cas d’école ont été élaborés par des savants et l’on donne à titre d’exercice à l’élève la possibilité de refaire des expériences.

Dans ce processus, il n’y a pas de « découverte », l’essentiel tient dans une vérification. Si on laisse à la Nature une petite initiative, en fait le processus de l’observation revient tout entier à l’esprit qui expérimente. On ne peut donc pas dire, que l’expérience est la « source » du travail scientifique ; elle est plutôt l’inverse, son aboutissement. Elle est le terrain de la validation des théories, là où le travail scientifique trouve ses confirmations et ses preuves. La supériorité que l’on reconnaît aux sciences de la Nature vient de là, car elles ont constamment recours à l’expérimentation, afin d’apporter ces preuves qui nous montrent que les théories ne sont pas de pures constructions verbales, mais des construction qui rendent compte des faits.

La passivité de l’expérience dans l’expérimentation est donc extrêmement réduite et la subjectivité très encadrée, si bien que l’on se trouve dans une situation opposée à celle de l’expérience concrète. Par exemple, l’authenticité d’une expérience intérieure vient de ce qu’elle survient d’elle-même sans avoir été préparée, ni voulue. A l’inverse, la validité de l’expérience scientifique vient de ce qu’elle a été au contraire soigneusement préparée, voulue, élaborée. L’idée d’une expérience qui « survient » en délivrant une intuition ou une certitude est une idée bien trop subjective qui ne recoupe pas l’approche expérimentale qui vise au contraire l’objectivité. De même, les valeurs que peut rencontrer l’expérience subjective (éthique et esthétique) n’ont pas court dans le domaine des sciences où l’on tend à en rester à des jugements de fait et non à des jugements de valeur.

C. La méthode expérimentale
Les épistémologues, depuis l’aube de l’approche objective de la connaissance au XVIIème siècle, ont tenté d’abstraire ce qui faisait le fond de la méthode scientifique. Descartes a ouvert la voie au XVIIème dans son Discours de la méthode. Il y a fixé la forme de l’esprit scientifique, mais essentiellement dans la notion de théorie déductive de la science et de son projet final. Descartes n’était pas très porté sur l’expérimentation, à l’inverse de Pascal qui fut lui un expérimentateur. Le XIXème siècle nous a livré des expositions plus précises de la méthode expérimentale. Ainsi de L’introduction à l’étude de la médecine expérimentale, de Claude Bernard, qui est une proclamation très nette des exigences de l’expérimentation. (texte)

Après avoir fait des découvertes importantes en biologie, Claude Bernard s’est finalement demandé comment il fallait rationnellement s’y prendre pour faire des découvertes. Le concept de méthode expérimentale a été forgé, pour ce qui relève tout particulièrement de l’expérimentation en biologie, mais il s’agit, selon Claude Bernard, en fait d’y penser l’interaction de l’esprit et de l’expérience dans la science. Nous pouvons nous référer à ce texte pour mieux cerner ce qui caractérise en propre l’expérimentation dans les sciences. Selon les termes de Claude Bernard : « La méthode expérimentale considérée en elle-même, n’est rien d’autre qu’un raisonnement à l’aide duquel nous soumettons méthodiquement nos idées à l’expérience des faits. »

Selon Claude Bernard, le raisonnement expérimental se décompose en trois étapes :

1° Le chercheur « constate », au cours d’une investigation méthodique, un fait. Par exemple, il voit que la rosée se dépose sur les objets métalliques, mieux que sur du bois. Ce pourrait être n’importe quoi d’autre, comme l’oscillation d’un pendule, la propagation des rides dans l’eau d’une mare quand on jette un caillou etc. Un fait qu’il s’agit d’expliquer. C’est le moment de l’observation scientifique. Le chercheur s’arrête sur un phénomène, l’isole et en quelque sorte se demande « comment se fait-il que »... le pendule se balance de telle manière, que la goutte d’eau ait telle forme, que la peau change de couleur dans telle maladie etc.

2° Ce fait « suggère une idée » d’explication du phénomène. Une idée naît dans l'esprit du chercheur, qui le conduit à poser une question. La raison de ce phénomène de la rosée n’est elle pas que la propagation de la chaleur se fait mieux dans le métal que dans le bois ? C’est le moment de l’hypothèse.. Claude Bernard estime que c’est surtout l’intuition et le sentiment qui engendre l’hypothèse expérimentale. La formule « suggérer » indique que c’est l’observation qui est toute de même sensée donner une idée.

3° Enfin,« L’idée enfin dirige l’expérience ». Afin de vérifier cette hypothèse, le scientifique institue une expérience qui a pour but d’infirmer ou de confirmer l’hypothèse qu’il a avancé. Si l’hypothèse est juste, il suffit de déposer dans l’herbe un morceau de cuivre (excellente conductivité), et de verre (conductivité quasiment nulle). On dit alors que l’expérience juge l’idée, c’est le moment de vérification.

Autre exemple, Pascal constate, après les fontainiers de Florence, que l’eau refuse de monter dans une pompe au delà de dix huit brasses au dessus d’un plan d’eau. C’est le fait à expliquer. Pascal se demande si cela ne vient pas du poids de l’air s’exerçant sur l’eau. C’est l’hypothèse de la pression atmosphérique. Il écrit à son beau-frère François Périer pour lui demander d’organiser une expérience au Puy de Dôme avec du mercure dans un tube gradué. Le mercure est en effet plus lourd que la colonne d’eau et le dispositif d’un tube de mercure renversé peut-être transporté du bas au sommet du Puy. S’il est bien exact que la pression atmosphérique s’exerce sur les corps, elle devra être différente au sommet et au pied d’une montagne, la colonne d’air étant moins haute. L’expérience effectuée fait la vérification de ce que Torricelli avait déjà vu auparavant et elle corrobore l’hypothèse de Pascal. (texte)

Qu’il s’agisse du comportement de bactérie en présence d’une substance, d’un tremblement de terre, ou de la régulation des climats ; ces différents ordres de faits peuvent être regardés de la même manière, dans une même approche pragmatique. Nous voyons ce qui fait toute l’originalité de cette méthode dans les sciences de la Nature, en ce qui concerne leur mode raisonnement, quel est le type de la preuve. Prouver, c’est vérifier par l’expérience qui vient mettre en rapport la pensée et la Nature. C’est toute la différence avec les mathématiques, qui ne procèdent nullement à des expériences, et où la preuve est obtenue de manière purement déductive, par la seule force du raisonnement. La déduction consiste à tirer des conséquences à partir de postulats. Mais ici on n'a pas, selon Claude Bernard, affaire à une déduction. Un circuit se forme entre l’idée qui explique les faits et que les faits à leur tour prouvent d’une certaine manière la valeur de l’idée. L’explication est avancée par la raison et la preuve vient des faits. La répétition de l’expérience 10, 100 fois permet de généraliser l’hypothèse. On procède alors de manière inductive. L’induction est l’opération par laquelle on passe d’une proposition particulière portant sur des faits vers une proposition générale. On parle ainsi d’inductions amplifiantes pour dire qu’à partir de quelques expériences, on amplifie les résultats jusqu’à dégager une loi générale.

Cependant, il s'agit là d'une représentation idéale qui est peut-être assez éloignée de la pratique effective des sciences. Ce qui est obscur dans cette analyse de l’expérimentation scientifique, c’est le peu de rôle que semble y jouer la théorie ; pourtant, un chercheur travaille toujours à l’intérieur d’une vision théorique. Le plus souvent, il déduit d’une théorie admise ou d’une théorie nouvelle, des conséquences qui pourrait s’appliquer à tel ou tel fait. Le raisonnement expérimental utilise les deux modes de l’induction et de la déduction. L’induction pour amplifier un résultat de laboratoire, la déduction pour exploiter les conséquences mesurables de la théorie. Or c’est le halo d’imagination scientifique qui est important pour qu’il puisse y avoir « découverte ». D'où viennent les idées géniales dans l'histoire des sciences. Soyons clair, les faits ne « suggèrent » aucune idée. Les hommes ont vu tomber des pommes pendant des millénaires sans y voir une « suggestion » de l’hypothèse de la gravité universelle ! Le génie de Newton n’est pas d’avoir « observé » les pommes tomber, c’est d’avoir imaginé l’hypothèse de la gravité. C'est très différent. La pomme qui tombe n’est qu’une illustration commode, un déclic révélateur, ou un exemple, mais c’est tout.

Nous avons besoin de l’expérimentation pour valider les hypothèses scientifiques, mais il faut aussi comprendre, qu’à elle seule l’expérimentation, « est incapable de découvrir la (ou les) causes d’un phénomène. Dans tous les cas, il faut prolonger le réel par l’imaginaire, et éprouver ce halo d’imaginaire qui complète le réel. Ce saut dans l’imaginaire est fondamentalement une opération ‘mentale’». C’est justement à quoi aucune observation en l’air ou aucun appareil ne peut suppléer. L’expérimentation ne dispense pas d’imaginer, de penser et d’inventer. Elle ne donne aucune créativité. Pire, son rôle est négatif. Elle peut au contraire se borner à faire le tri des mauvaises idées, pour ne garder que les bonnes qu’elle est bien incapable de donner. « La méthode expérimentale ne donnera donc pas des idées neuves et fécondes à ceux qui n’en n’ont pas ; elle servira seulement à diriger les idées de ceux qui en ont et à les développer afin d’en tirer les meilleurs résultats possibles ». En conséquence, il faut avouer que mettre d'énormes machines entre les mains de savants sans imagination, ne donnera jamais aucun résultat !

Il ne faut pas se faire trop d’illusion quant à la portée de la méthode expérimentale. Elle nous donne un paradigme de la science moderne, elle a une vertu pédagogique ; mais la pratique de la recherche est souvent très éloignée de la démarche décrite par C. Bernard. Faire de la recherche, ce n’est pas bien sûr, se promener le nez en l’air ou jouer au « petit chimiste », avec des tubes à essais. Le bricolage n’est guère de mise. Mais à l’inverse, il est aussi vrai que bien des découvertes scientifiques ont été faites à travers d’étranges hasards, sans qu’une méthode rigoureuse n’y ait été pour rien. C’est ce que reconnaît René Thom : « Il est sans doute exact que certains des plus brillants résultats expérimentaux de notre siècle ont été l’effet d’erreurs, d’actes manqués, voire de hasards, comme la contamination accidentelle de colonies bactériennes par le pénicillium notatum ».Les « découvertes » de Pasteur ne correspondaient pas à une démarche expérimentale. Sa motivation d’origine n’était pas non plus théorique, telle que celle qu’invoque C. Bernard.

Si l’on se place non pas du point de vue de l’idéal, mais de la réalité, il y a historiquement plutôt deux motivations de l’expérimentation dans les sciences: a) la première et la principale est d’ordre technique. Pasteur travaillait au départ pour améliorer la fermentation de la bière pour le compte d’un brasseur ! Il y a de nombreux exemples de découvertes qui ont été faites sous la poussée de contraintes d’améliorations techniques. Pensons au développement de la géométrie lié aux problèmes d’arpentage après les crues du Nil. b) La seconde est théorique et correspond à la démarche d’investigation de la recherche d’une explication. Là aussi nous avons des exemples.

Ces critiques ne suffisent pas pour renvoyer complètement la méthode expérimentale au panier des « mythes d’épistémologue ». Il y a des raisons fortes de continuer à en faire l’éloge.

a) La première est somme toute économique : il nous faut continuer à croire dans la puissance d’une méthode rigoureuse qui aurait fait ses preuves pour persévérer dans les coûteux investissement matériels de la science. « On serait bien en peine de justifier socialement le maintien du formidable appareil expérimental qui caractérise notre époque par le bricolage ou l’erreur féconde ». Socialement parlant, la seule conception de travail scientifique qui puisse tenir lieu de justification est bien la croyance dans la fécondité de la méthode expérimentale. Le bricolage scientifique, le hasard, ne peut donner de consistance à une direction rationnelle de la recherche : « ces arguments seraient difficilement compatible avec l’expression méthode expérimentale » : donc, même si la méthode expérimentale est un mythe, c’est au moins un mythe fécond. Certains pourrons s’en frotter les mains du point de vue de la technocratie qui exploite la recherche ! Nous devrons reprendre ce problème plus loin en parlant de la technique.

b) La seconde raison est d’ordre pédagogique et rationnel. Du point de vue de la pensée rationnelle, nous avons besoin d’une certaine « logique de la découverte scientifique », pour paraphraser un titre célèbre. Il y a peut-être une distance entre la rigueur théorique de la méthode scientifique et une certaine irrationalité présente dans la pratique, mais on ne peut pas fonder un enseignement universitaire ou scolaire sur l’irrationnel. Cet irrationnel doit être reconnu. C’est le mérite de l’œuvre de Paul Feyerabend que d’avoir souligné toute l’importance de la libération de l’imagination scientifique, vis-à-vis du carcan que représente une vision trop étroite, rationnelle et rigide de la recherche scientifique. Le mythe de la méthode expérimentale est la justification de l’enseignement scientifique, même si nous avons de bonne raison de penser Contre la méthode.

D. La part de la raison et l’expérience

Il y a surtout un aspect important à souligner. La pensée expérimentale inaugure un mode de représentation qui a joué un rôle immense dans la Pensée occidentale, et qui est en rupture avec le mode de pensée traditionnel qui l'a précédé. La place qui revient à l’expérience y est définie de manière précise. L’expérimentateur qui opère en laboratoire n’est pas un simple observateur de la Nature qui va herboriser dans les champs. C’est une différence radicale d’attitude d’esprit. Prenons deux exemples. Autant Claude Bernard est un expérimentateur, autant Aristote est surtout observateur, même si l’un et l’autre ont apporté une contribution à la même discipline, la biologie. « L’observateur écoute la nature ; l’expérimentateur l’interroge et la force à se dévoiler ». C’est toute la différence entre la science de la Nature des anciens et la nôtre. Ce qui est en jeu, c’est un mode d’opération de la raison et c'est ce renversement de méthode qui nous a fait passer de la contemplation de la Nature à la manipulation de la Nature. Kant résume ce changement en disant que « la raison doit obliger la nature à répondre à ses questions et ne pas se laisser pour ainsi dire conduire en laisse par elle ». Au lieu de travailler au hasard, la raison ordonne d’avance ce qu’elle veut trouver. Le génie de Galilée, de Torricelli ou du chimiste Stahl est selon Kant d’avoir compris que « la raison ne voit que ce qu’elle produit d’elle-même d’après ses propres plans ». Dans l’expérimentation, la raison, au lieu de se soumettre passivement à la Nature, la soumet au joug de l’autorité de ses lois. La raison tient en main les rennes d’une expérience spécifique, qu’elle a imaginé pour exiger d’elle qu’elle la conduise aux réponses qu’elle cherche. La raison impose la forme des questions qu’elle pose à la Nature, de cette manière elle peut dépasser la contingence des phénomènes, pour structurer leur constance dans des lois, donc pour montrer toute la nécessité des phénomènes naturels.

Galilée, dans son expérience des boules de bronze roulant sur un plan incliné, n’observe pas de manière naïve, comme dans l’observation de la Nature, il expérimente en fonction d’une hypothèse théorique. De même pour Pascal et l’expérience du Puy de Dôme. Il y a des caractères spécifiques du mode de représentation propre à l’expérimentation. Il faut en effet :

a) Que l’expérience ainsi conçue ait un statut spécifique Elle doit être ouverte, renouvelable et perfectible. Une expérimentation est un processus qui peut-être précisé et affiné, que d’autres chercheurs sont susceptibles de pouvoir s’approprier. A la limite, il serait possible à tout homme de vérifier, même si dans la pratique nous faisons confiance à des spécialistes.

b) L’expérimentation doit être formulée le plus possible dans un langage univoque. D’où l’importance du langage des mathématiques, langage qui est le plus adapté au processus de l’expérimentation. Descartes avait vu dans un songe que la Nature est écrite en langage mathématique. La formalisation mathématique permet d’éviter les aléas d’interprétations des langues naturelles. Elle contribue à l’universalité du savoir scientifique.

c) L’expérimentation suppose toujours la mesure. Il faut mesurer toutes les conditions de l’expérience avec la plus grande précision. Le souci de la mesure est déterminant dans la représentation moderne de la science. C'est une idée qui n’est pas présente dans la science grecque, mais qui devient une véritable obsession de notre époque où justement on essaye de tout mesurer et où nos préoccupations font que nous nous s’intéressons surtout à ce qui est mesurable. C’est même une manière d’évaluer les sciences. On a dit qu’une science avait l’âge de ses instruments de mesure.

d) L'expérimentation se réfère donc toujours à l’aspect quantitatif des phénomènes. Pour relier des phénomènes, il faut les rapporter à des concepts quantifiables et objectifs qui relèvent de la représentation de l’espace. La conséquence en est que tout ce qui relève du qualitatif et du subjectif est du même coup écarté. Dès le début de la science moderne, les qualités sensibles telles que la douceur, le froid, le chaud, la couleur, la saveur, etc. ont été résolument écartées. De là vient notre méfiance en Occident à l’égard du « subjectif ».

e) l’expérience est construite de manière intentionnelle pour que les faits répondent à une question précise, la plus pointue possible (y a-t-il une pression atmosphérique ? Les particules restent-elles en corrélation entre elles ? etc.). La Nature est sommée de répondre dans les termes même de la question posée. Ce qui prédomine, c’est la construction théorique permettant de poser les questions, non pas la seule « observation ».

f) Dans l'approche objective de la connaissance, nous attendons de l’expérimentation qu’elle délivre la preuve. Notre idée de la preuve est devenue expérimentale. Une seule expérience peut avoir dans certains cas le caractère décisif d’une preuve. L’observation astronomique de la courbure du rayons lumineux venu d’une étoile lointaine, lors d’une éclipse de soleil fait figure de preuve de la pertinence de l’hypothèse relativiste. Il n’est pas besoin d’accumuler des faits pour décider de la pertinence de la loi. L’induction expérimentale, si elle existe, ne consiste pas à résumer, à collectionner tous les cas observés, comme ce serait le cas dans une simple observation généralisée. Il peut y avoir des expériences cruciales qui permettent de trancher nettement entre deux hypothèses, telle celle d’Alain .Aspect, pour départager la relativité et la mécanique quantique.

f) L’expérimentation enveloppe des présupposés déterministes. Elle admet qu’il existe une nécessité des phénomènes naturels et des lois de la Nature. La Nature est soumise à une nécessité qui lui est propre, elle ne change pas arbitrairement sa manière d’agir. Si on ne convient pas de ce principe, on se met dans l’impossibilité de refaire une expérimentation et de penser dans les termes mêmes du raisonnement expérimental. En effet, à quoi servirait-il de recommencer un protocole expérimental, si les lois de la Nature avait changé entre temps ?

Ces sept caractères se retrouvent dans l’expérimentation moderne et ils montrent bien que ce que l’on appelle fait scientifique est très éloigné de la simple observation d’un phénomène dans l’expérience brute. L’expérimentation scientifique est une observation provoquée en vue de contrôler une idée, tandis que l’observation est la constation pure et simple des faits. Instituer une expérience, c’est poser une question à la Nature, solliciter une réponse, ce qui ne va pas sans une idée préalable. Cette intervention de l’esprit peut aller jusqu’à la reproduction artificielle de phénomènes naturels. Par exemple, on reproduit en vase clôt les conditions de la « soupe primitive », qu’a dû être l’océan terrestre à ses débuts. Nous devons bien prendre conscience que l’expérimentation est toujours artificielle, elle est un mode d’action sur la Nature, une forme de manipulation des éléments naturels. L’observation par contre, telle qu’on la trouve chez Aristote reste sur le plan du naturel. Ce qui montre bien que le point de départ de l’expérimentation n’est pas l’expérience, l’ordre de la recherche commence toujours par l’élaboration théorique, l’expérimentation ne vient qu’ensuite corroborer la théorie ou pour l’infirmer. Pour penser des phénomènes observés, il faut pouvoir les rattacher à des principes et pour cela, notre esprit a besoin d’une théorie. En réalité rien n’est « induit » ou « suggéré » par l’expérience. Un fait n’est que l’occasion d’une preuve, rien de plus. On peut dire strictement de ce point de vue, que dans la méthode expérimentale, il n’y a pas d’observation sans théorie, donc pas d’expérience sans théorie. Le travail de la recherche consiste à faire dialoguer une théorie avec des faits et c’est ce dialogue que l’on appelle expérimentation. Cela veut dire que l’expérimentation scientifique n’a pas de sens pour elle-même, elle prend son sens dans le cadre d’une théorie qui la supporte.

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Que restait-il donc de fond commun à toutes les formes de l’expérience ? Entre l’expérience subjective et l’expérimentation objective ? Un espace plus ou moins étroit d’ouverture à ce qui est, à la réalité. L’expérience subjective survient sans avoir été provoquée artificiellement, elle jaillit dans l’ouverture à l’Être. Il y a des expériences verticales qui changent du tout au tout le sens d’une vie. Ce sont celles par lesquelles l’esprit a une intuition de la réalité.

Mais il est clair que l’expérimentation scientifique est plus réduite dans sa portée, car elle est bien provoquée et elle représente la réalité par avance d’une certaine manière, dans une structure objective. Une théorie scientifique est cette construction mentale qui est comme un filet que l’on jette dans l’océan pour espérer ramener du poisson, les poissons que capture la théorie scientifique, ce sont des faits. Le travail de la recherche, comme l’explique Popper, consiste à resserrer les mailles de nos théories pour ne rien laisser passer à travers.

2007-01-08 04:35:59 · answer #9 · answered by LeBaronRouge 1 · 0 6

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