Lorsque je mourrai, le temps s'arrêtera. Si je devais renaître, que ce soit dans cent ans, mille ans ou dix millions d'années, mon sentiment subjectif, au moment de ma renaissance, sera que ma vie n'aura arrêté qu'un instant. L'instant d'après, je serai en vie à nouveau. La mort, c'est le néant, le non-être. C'est aussi le moment où le temps s'arrête, et où, paradoxalement, l'éternité ne dure même pas une seconde puisque, pour avoir accès au temps, il faut être en vie. La première horloge, c'est nous, notre constitution biologique cellulaire qui naît, vit, vieillit et meurt. Quand nous mourrons, l'horloge s'arrête. Le temps passe donc à une vitesse incalculable, infinie.
Mais puisque, hors du temps, il n'y a pas d'être, je veux dire pas de sujet, cette réflexion est un peu inutile puisque celui que je serai en renaissant n'aurait rien à voir avec celui que j'ai été auparavant. Cependant, cette réflexion me fait mesurer l'ampleur de l'absurdité de l'angoisse face à la mort, cette inconnue inconnaissable, puisqu'il faut être vivant pour connaître. Je conçois néanmoins l'angoisse devant l'agonie, moment de vie qui peut être pénible. Mais la mort fait voyager dans le temps à une vitesse vertigineuse.
Il peut être réconfortant de faire le pari sur la vie (ou la renaissance) après la mort. Y croire, ou parier dessus, peut calmer l'angoisse. Si c'est vrai, c'est fabuleux de penser que la mort ne dure qu'un instant. Si c'est faux, rien à craindre puisque pour craindre, il faut être en vie.
2006-12-22
19:31:06
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demandé par
ted_laparty
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dans
Arts et sciences humaines
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