Quand j’étais petit, on m’avait appris que l’être humain, n’étant plus un esclave nulle part sur la terre, on ne pouvait plus, comme au temps des « barbares », ― les Romains, les Grecs, ou, plus près de nous, les Américains au temps de la colonisation ― acheter une personne pour en faire ce qu’on veut. On m’avait appris que la liberté est le bien le plus précieux et que, devant Dieu qui nous veut tous libres, il serait immoral d’acheter une personne humaine.
Cette morale, je l’avais comprise et adoptée mais, par la suite, j’ai toujours vécu sans y penser puisqu’elle n’a jamais été bousculée. Jusqu’au jour où j’ai commencé à croiser dans la rue, des « mamans » européennes poussant un carrosse contenant un bébé à l’adorable petit minois de chinoise. Mes yeux, comme pour vérifier une erreur, allaient deux ou trois fois du bébé à la mère pour m’assurer que je n’avais pas la berlue. Bon, ça me faisait drôle, mais tout le monde a le droit d’adopter un enfant dont la mère ne veut plus. N’est-ce pas louable de se dévouer à éduquer un orphelin? Ma conscience en était quitte pour son étonnement.
Il y a quelques jours, j’ai appris, sur une chaîne de télévision numérique québécoise, que cette forme d’adoption est loin d’être gratuite ; pire encore, on peut hypothéquer pour cet achat. Moyennant la modique somme de 30 000 € vous pouvez acheter une petite Chinoise, et une Caisse Populaire Nationale va même vous financer au besoin. On se donne bonne conscience en disant que l’argent ne paye pas l’achat du bébé mais tous les frais inhérents à l’adoption, à savoir, le transport et un don « calculé » pour l’orphelinat en CHINE. C’est comme si on vous donnait un diamant mais que vous ayez à payer un montant forfaitaire « considérable » pour l’emballage le transport et les frais de manutention.
Ayant une petite idée sur le coût de la vie en CHINE, ce montant de 30 000 €, s’il était donné par générosité, suffirait largement pour nourrir la mère et son enfant jusqu’à la majorité sans devoir les séparer. Nommez-moi une mère qui mène à terme sa grossesse et qui consentirait à se séparer de son bébé sans être dans la misère et le besoin.
La grandeur d’âme de ces « Québécoises » stériles qui viennent en « aide » à de « pauvres » petites chinoises « orphelines », leur apporte des avantages si importants que personne n’est dupe et en tout cas pas moi. Oui j’avoue, je paierais cher pour m’attacher le magnifique sourire d’une adorable petite Chinoise et pour qu’elle soit ma fille. Mais je ne pourrais pas vivre sans un sentiment de honte d’avoir profité de ce sourire parce que j’avais l’argent pour l’acheter et ainsi pouvoir m’approprier ce que sa mère n’avait pas les moyens de garder.
2006-12-22
05:37:49
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ted_laparty
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