La Laïcité est un rempart contre l’emprise religieux sur la vie politique et sociale. Ce principe suppose qu’aucune religion ne doit s’imposer à l’Etat. La liberté de conscience, c’est la première des libertés politiques et personnelles.
La laïcité garantit la liberté de conscience. Autrement dit la liberté de conscience n’a d’existence que lorsqu’elle se traduit en acte. En outre, défendre la liberté de conscience, c’est reconnaître le droit à l’erreur, admettre les droits de la conscience errante. C’est se défaire, de la penser que l’on possède la vérité.
Enfin la connaissance humaine n’est pas universelle. La tolérance qui doit s’exprimer partout est un support de la liberté de conscience puisque la connaissance humaine n’est pas universelle. Par contre, envisager la liberté de conscience comme dogme au sens religieux du terme est possible.
Parce que la liberté de conscience induit une part d’intuition et une part d’expérience pratique est le contraire même d’une vérité révélée et n’a rien à voir avec l’éventuel survie de l’âme. Pour autan, nous devons respecter les dogmes religieux en tant qu’ils sont constitutifs de l’acte de foi des croyants de toutes confessions. Beaucoup de croyants sont généreux et sincères, comme la plupart des croyants avant la laïcité, mais force de constater que la religion continue d’accumuler la violence, le totalitarisme et l’obscurantisme et est la source de désordre pour le monde. C’est d’ailleurs pour cela dans le combat laïque, des femmes et des hommes qui ont la foi, s’engagent dans la lutte pour le respect de la conscience de l’autre.
Ce ne sont pas les caractéristiques de chaque religion. Qui nous sont intolérables, mais l’obligation pour tous de croire qui n’est plus un dogme mais un diktat l’exigence absolue, imposée par le plus fort, qui confisque la liberté de conscience et autorise les pires exactions. Tous les enfants de la République, sont intolérants face à cette absurdité criminogène. La laïcité ne dérange pas la prière des croyants, mais elle réagit, quand sous prétexte d’une religion, des religieux remplacent leur culte par une base militaire contre les valeurs qu’elle défend.
Elle permet en dehors de prosélytisme dans des lieux institutionnels. L’école laïque enseigne l’égalité et la fraternité, mais ces valeurs sont contestées aujourd’hui par certains représentants extrémistes qui veulent imposer leurs préjugés et leurs signes extérieurs de reconnaissance. Lorsque la forme devient tout, que le fond n’est plus rien, il est probable que l’esprit s’est perdu en route. L’homme n’a pas de limites et sait emprunter à Dieu, quand il faut jeter sur l’autre, le voile de l’obscurantisme.
Chaque religion à son maître un être supérieur qui dirigerait le monde et qui laisserait la réflexion s’évanouir puisque c’est lui seul qui dicterait la morale, la sienne ou plus exactement celle que certains ont bien voulu lui attribuer.
Que de siècles de conflits et de guerres pour défendre le maître de telle ou telle religion !
Après maintes tortures, un jeune homme, nommé le Chevalier de la Barre, parce qu’il avait chanté des chansons paillardes voire impies, et qu’il était même passé devant une procession de capucins, sans retirer son chapeau. Le 1er juillet 1766, des juges d’Abbeville, ordonnait qu’on arrache la langue, qu’on lui coupe la main, qu’on le brûle à petit feu. Ainsi qu’un exemplaire du Dictionnaire Philosophique de Voltaire, trouver chez lui.
En Martinique, un nouveau Commissaire général de la République, de peau noire, Perrinon fut nommé. Lors de l’abolition de l’esclavage en 1848. La majorité des prêtres, favorables à l’ancien régime, boudait la République. Un préfet apostolique, fût nommé par Victor Schoelcher, son ami l’Abbé Castelli. Le clan esclavagiste du clergé s’opposa. Le curé de la commune du Vauclin, l’Abbé Peyrol, déclara en chai : « Vous n’êtes que des imbéciles ; vous voulez être autant que les Blancs, vous êtes plus qu’eux en sottise. Vous voulez marcher de pair que les Blancs, l’orgueil vous étouffe »
Perrinon, eut à faire face à une sorte de fronde du clergé. Il devait appliquer le décret d’abolition et les autres décrets du 27 avril 1848 qui proclamaient l’assimilation des vieilles colonies.
Pour les républicains de Victor Schoelcher, l’instruction était un levier de promotion sociale, d’émancipation, de formation civique. Elle devait être publique, laïque, accessible à tous, indépendante de toute religion. La bataille de l’Ecole Laïque fut une des principales batailles entre les deux camps.
Dès 1871, le Gouverneur et le Ministre refusèrent maintes fois, le vote des crédits de la majorité des républicains, du Conseil Général pour la construction d’un Lycée. L’assemblée locale exprima son vÅu en 1875, de créer une Ecole Normale pour la formation d’instituteurs, en vue de mettre en place l’Ecole primaire publique, laïque et obligatoire.
Le professeur Combes et onze de ses collègues, arrivèrent à la Martinique, quelques mois après, le 21 juillet 1881, le Lycée « Pensionnat Colonial » fut inauguré à Saint-Pierre. En 1884, l’établissement secondaire de jeunes filles, ouvrit ses portes.
Un long chemin parsemé d’embûches n’a pas empêché, l’instruction du peuple, une victoire de l’Ecole laïque avant même qu’elle soit instaurée en Métropole par la loi de 1905.
L’Evéché était toujours considéré,comme le deuxième personnage de la Martinique, et il était membre du Conseil Privé du Gouverneur. Il ne manquait pas de dénigrer l’école publique laïque, dans le journal « La Martinique. La loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat fut promulgué aux Antilles vers 1911.
Le 19 mars 1911, l’Evêque de la Martinique, Monseigneur de Connont de sa longue lettre pastorale condamna la loi de séparation.
Quelques extraits : concernant le rôle de la religion : « moraliser le peuple, assurer la paix et apaiser les rivalités ou les luttes des classes »,
« La patrie, le bien du peuple, la paix publique, nécessairement liées dans les Antilles à la religion que la loi de séparation va y frapper plus douloureusement qu’en France.
Décidément les Eglises se sont toujours opposer sur les lois de notre République un autre extrait de sa lettre pastorale : « Le temps est à la lutte calme, persévérante, tenace…Aujourd’hui il nous faut reconquérir la place à laquelle l’Eglise, les catholiques et leurs enfants ont droit au soleil, sur cette terre, la terre de France en Martinique…Nous vaincrons…Quand une loi est impie, injuste, en contradiction formelle avec la loi naturelle et la foi divine, le devoir est d’y résister, de ne pas obéir, à une telle loi… .
Le 9 décembre 2005 les médias, dans leur ensemble n’ont manifestement pas considéré, qu’ils tenaient là un événement nécessaire à notre République et certains hommes politiques ont préférés le plonger pour un certain temps hors du brouhaha séculier.
Ce samedi après-midi du 9 décembre 2005, sur la place de la République, un groupe composé de personnes de toutes les cultures, s’est joint à nous, pour lui fêter c’est cent ans. Certains on dit du bien : D’autres ont dit qu’ils auraient préféré qu’elle revienne pour la justice. D’autres encore ont dit qu’il était grand temps que les femmes s’en occupent, de la paix. D’autres encore on dit qu’on mélangeait tout et qu’on aurait du rester chez nous. Il y eut bien sûr aussi quelques réticences, l’impression d’une perte de temps et d’énergie, du au caractère désabusé devant un conflit qui perdure depuis quelques années. Mais si nous étions là , c’est parce que qu’une force incommensurable nous poussait à le faire c’était un grand moment de partage et d’émotions.
2006-12-15 11:19:17
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answer #6
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answered by enft de la Rep 4
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