On peut considérer que le 1er philosophe grec sensualiste est Epicure, né en 341 avant J.C. dans l'île de Samos.
Le Jardin d'Epicure visait avant tout à atteindre la Sagesse, à "vivre en accord avec la nature", et cela à l'écart de toute vie publique et de la politique, de la cité grecque dont les fondements étaient alors en crise.
Jusqu'à sa mort, en 270, il enseigna sa philosophie atomiste et sensualiste, que nous pouvons diviser, d'après ce que nous dit Diogène Laërce au livre X de ses "Vies et Sentences des philosophes illustres", en "canonique", qui permet de fonder la science, de distinguer le vrai du faux, en physique, qui traite de la nature des choses, toutes deux ayant pour fin de préparer l'éthique, qui réfléchit sur ce qu'il faut faire pour mener une vie heureuse, c'est-à-dire pour atteindre la Sagesse.
La canonique traite des critères et principes de la vérité. Elle est fondée comme un moyen d'approche de la réalité : son principe est celui de l'évidence sensible qui se comprend comme sensation, anticipation et affection.
La sensation est le fondement de toute connaissance, elle naît du contact des corps qui émettent chacun des particules de matière de la même forme et de la même qualité qu'eux, et qui viennent frapper nos sens, provoquer en nous des modifications d'atomes. Le propre de la sensation est de saisir uniquement ce qui est présent pour nous.
Cependant, la simple sensation ne suffit pas, il faut lui ajouter un autre critère, qui est la prénotion, ou anticipation, ou encore "prolepse" : lorsqu'elle est plusieurs fois répétée, une sensation laisse en nous telle ou telle sorte d'empreinte claire et évidente, une idée. La prolepse nous donne par là la possibilité de devancer la sensation elle-même suivant le type d'empreintes qu'ont laissées en nous des sensations antérieures semblables.
Pour ce qui est de l'affection, il y en a deux sortes : l'une, conforme à la nature, qui est le plaisir, et l'autre, étrangère à la nature, qui est la douleur. C'est par elles que l'on doit distinguer ce qu'il faut rechercher et ce qu'il faut fuir, et c'est donc avec elles que commence l'éthique épicurienne. Le sensualisme, dans l'ordre de la connaissance canonique, renvoie à un hédonisme, à une théorie du plaisir, dans l'ordre de l'éthique.
Cette partie de la philosophie d'Epicure nous enseigne comment accéder à la sagesse, qui est le vrai bonheur que représente une vie fondée sur le plaisir. Mais pour réaliser cela, encore faut-il se débarrasser de ces maux que sont la crainte des Dieux et l'idée de la mort, comme des croyances selon lesquelles le bonheur est inaccessible durant notre vie et qu'on ne peut supporter la souffrance.
L'éthique épicurienne se donne comme un quadruple remède à ces maux, et, puisque, à tout âge, réaliser une vie heureuse n'attend pas, il y a une urgence à entreprendre de philosopher.
L'éthique d'Epicure est un hédonisme qui se fonde sur la thèse selon laquelle "le plaisir est le principe et la fin de la vie heureuse".
Epicure entendait par "plaisir" essentiellement les plaisirs corporels, ceux de la chair, du ventre. Mais il ne s'agit pas pour autant de plaisirs grossiers ou vulgaires, de débauche, ni de plaisirs "en mouvement", qu'il faut sans cesse satisfaire, comme on pouvait les trouver chez les successeurs d'Aristippe de Cyrène, pour qui seule la recherche de la jouissance était la vraie fin à suivre. Bien au contraire, le plaisir, essentiellement corporel, est celui qui est conséquent avec la philosophie atomiste; celle-ci postule en effet que tout ce qui est doit exister dans la plénitude de son être.
Seule la première sorte de plaisirs, ceux qui sont naturels et nécessaires, doit être recherchée: c'est dire que la vie heureuse doit se fonder sur la modération des plaisirs, la recherche du juste milieu, tout excès entraînant invariablement en nous des déséquilibres qui rompent l'harmonie des atomes qui composent notre corps.
Libéré des craintes et des superstitions, n'ayant que peu de besoins, vivant à l'écart de la société, le sage épicurien peut prétendre mener une vie paisible et tranquille, être heureux au milieu des tempêtes qui agitent le monde. La philosophie matérialiste et hédoniste d'Epicure nous enseigne qu'il appartient ainsi à chaque homme d'être l'artisan de son propre bonheur.
2006-12-13 19:26:21
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answer #1
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answered by Korwyn 5
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il me semble ,que cela vient de la pensée,épicurienne,c'est une erreur,car si ils parlaient de recherche du bonheur et du plaisir,ce n'était pas de luxure,mais bien de la paix de l'âme !!
2006-12-13 16:03:49
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answer #4
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answered by sukha 3
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